MEGAHERZ est un groupe faisant partie de la Neue Deutsche Härte, trio fondé en 1995, il sortira son premier album "Herzwerk" la même année et continuera son petit bonhomme de chemin jusqu’à aujourd’hui où le groupe est toujours actif (mais malheureusement n’est pas aussi qualitatif qu’à l’époque). Et là, lecteur attentif, tu te demandes pourquoi je te parle de MEGAHERZ au lieu de parler d’EISBRECHER, après tout, on est sur la chronique du premier album de ces derniers. Il se trouve que le fondateur de MEGAHERZ se trouve être le chanteur Alexx Wesselsky qui quittera le groupe en 2003 pour cause de divergence artistique. Il entraînera avec lui Noël Pix qui s’occupe des claviers et de la programmation et à eux deux ils créeront EISBRECHER, et sortiront en 2004 leur premier album éponyme.

Alors ici on s’éloigne un peu de MEGAHERZ, on reste certes dans du Metal Indus dans la plus pure tradition de la NDH mais ici, Alexx et Noël ont totalement fait fi des influences Neo de MEGAHERZ pour repartir sur quelque chose de plus classique et brut (pensez à DIE KRUPPS ou les débuts de OOMPH!), l’ambiance est froide et mécanique. On est loin du Groove Indus de l’époque "Wer Bist Du?" et "Kopfschüss", EISBRECHER confirme vouloir sonner comme EISBRECHER et non comme un MEGAHERZ bis.

Je n’ai pas grand-chose à redire sur les compositions de l’album, en soit elles sont toutes assez efficaces (même "Frage", que je trouve trop molle) et si le Tanz Metal est votre truc, vous allez tortiller du cul pendant l’heure de l’album. Certains titres ressortent comme des bons gros tubes, je pense à "Herz Steh Still" avec sa belle envolée vocale sur le refrain, le trio de milieu formé par un "Angst?" bien énervé, "Fanatica" typé Club Goth des 90s et "Taub-stumm-blind" qui fonce dans le tas avec joie. D’autres ressortent aussi par un aspect plus posé mais non moins redoutable comme "Dornentanz" qui est juste folle en montant en puissance tout au long du morceau ou la très calme "Frage".

Alors "Eisbrecher" est un album efficace, là-dessus il n’y a pas de problème, par contre, mon gros problème avec l’album c’est qu’il n’est malheureusement que ça. Si certains morceaux ont un succulent goût de reviens-y (ajoutez "Mein Blut" et "Zeichen Der Venus" à ceux que j’ai déjà cité), l’album dans sa globalité me laisse finalement mitigé, notamment par un démarrage d’album qui ne me convainc pas forcément (hormis "Herz Steh Still"). Et même sur l’album en entier, j’ai du mal à enchaîner tout les morceaux, aussi bons soient-ils. Je ne sais mettre le doigt sur la raison de cette difficulté, mais elle est malheureusement présente.

En soi, EISBRECHER livre un premier album avec plein de bons titres qui méritent l’écoute mais le groupe n’est pas encore totalement au point pour retenir l’attention autant qu’il le devrait, la durée assez longue de l’album jouant aussi. En fait, là où les titres sont solides par eux-mêmes, l’album les assemble dans une construction qui se montre au final assez branlante. Heureusement, ce problème sera réglé par EISBRECHER dès l’album d’après.