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HARD/HEAVY ANCIEN  |  STUDIO

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2016 I: Prelude
2018 Ii: Sojourn
2020 Iii: Pentecost
2023 Iv: Sacrament
 

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WYTCH HAZEL - Ii: Sojourn (2018)
Par JEFF KANJI le 3 Avril 2021          Consultée 1565 fois

Épiphénomène dans les milieux initiés, WYTCH HAZEL a semble-t-il largement comblé son monde avec son millésime 2020, l'arthurien "Pentecost". Comme tout ce qui devient très rapidement une tendance, j'ai tendance à me tenir à l'écart, d'autant plus que généralement j'en comprends l'importance passagère assez tardivement. Pour WYTCH HAZEL, je me suis assez vite plu dans ce Hard/Heavy à la couleur très seventies, mais aux saveurs personnelles, presque XIXème, d'une Angleterre rurale, traditionnelle, telle qu'on se la dépeint d'ici, brumeuse et humide, sauvage et parfois aride. Pas Londres donc mais les profondeurs des Cornouailles ou du Lancashire. Et Bingo, c'est d'ici que vient le quartette, toujours mené de main de maître par son chanteur-guitariste Colin Hendra, le seul changement notable est au poste de bassiste, un poste qu'à l'heure actuelle le groupe n'a pas fondamentalement stabilisé, WYTCH HAZEL les usant comme SPINÄL TÄP le faisait avec les batteurs.

"Sojourn" est d'assez loin l'album de WYTCH HAZEL que je préfère. Sans doute parce qu'il est le plus électrique, le plus enlevé, et celui dont les mélodies m'ont le plus marqué. Il faudrait de toute façon être difficile pour résister au duo d'ouverture avec cet alliage de guitares harmonisées, ces cadences majeures pas si habituelles et ce sens de la mélodie laid-back qui font leur petit effet. Mais là où parfois je pouvais trouver son prédécesseur un peu mou du genou, ce deuxième chapitre longue-durée de WYTCH HAZEL est clairement plus nerveux, et surtout, temporairement délesté de ses côtés FLEETWOOD MAC (vous inquiétez pas, ça va revenir en force avec "Pentecost").

Le quintette n'en oublie pas pour autant la variété de son approche, une place de choix restant allouée à la guitare acoustique pour délivrer des mélopées plus Folk, pas aussi efficaces que leurs pendants Hard/Heavy ("Barrow Hill" est longuette de ce point de vue). En revanche les autres subtilités peuvent donner de belles surprises, comme l'incongru "Choral" avec ses orgues puis ces guitares virevoltantes qui s'emballent en un instrumental enivrant.

Parce que du côté électrique, WYTCH HAZEL, sans jamais sonner agressif ou donner l'impression d'une approche déterminée, parvient à faire mouche, ne serait-ce qu'avec ce "See My Demon" qui n'aurait pas dénoté sur un album d'ANGEL WITCH (que Colin Hendra a dépanné en live en 2015 pour la petite histoire). Il y a l'ouverture bien sûr (la première moitié de l'album tient carrément la route), mais aussi l'efficace "Slaves To Righteousness" dont l'enchaînement avec "Choral" est redoutable de limpidité. C'est le royaume de la guitare sur cet album. Tout y est clair, pas trop saturé, mais les soli manquent toujours un peu de ce petit quelque chose qui les rendrait mémorables.

Toujours axé sur des thèmes reliés au christianisme (sans toutefois faire preuve de prosélytisme), les titres se veulent lumineux, optimistes, et en cela l'alliage à une imagerie qui semble hors du temps, mais incontestablement tournée vers le passé (à l'image de cette pochette qui rend hommage sans se cacher au "Argus" de WISHBONE ASH) fait sens. D'ailleurs les fans de l'institution anglaise ont sans doute tout intérêt à se pencher sur les trois albums de WYTCH HAZEL, car cette couleur sonore et cet équilibre entre ramifications de la musique Hard Rock et populaire a souvent bien réussi à l'instigateur des guitares harmonisées en tierces, une caractéristique ancestrale de l'écriture de la musique outre-Manche. Pas pour rien qu'ils restent les meilleurs dans ce domaine.

D'un point de vue plus personnel, comme je recherche soit des émotions intenses soit de la puissance, WYTCH HAZEL n'est pas tout à fait ma tasse de thé. Même si je ne trouve pas l'album objectivement génial, "Sojourn" dispose en lui de suffisamment de sève pour satisfaire n'importe quel mélomane curieux de sortir des productions plus grand public en matière de Metal et de Hard Rock. À la différence de pas mal, WYTCH HAZEL n'essaye pas de sonner rétro, il EST rétro, dans sa conception de la musique, dans son approche, dans sa manière de composer (sans doute l'élément le plus moderne de l'équation) et dans la finesse de ses intentions.

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   JEFF KANJI

 
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- Jack Spencer (batterie)
- Matt Gatley (basse)
- Colin Hendra (chant, guitare)
- Alex Haslam (guitare)
- -
- Rob Last (orgue, piano)
- Kieran O'malley (violon)


1. The Devil Is Here
2. Save My Life
3. Still We Fight
4. Wait On The Wind
5. See My Demons
6. Barrow Hill
7. Choral
8. Slaves To Righteousness
9. Victory
10. Angel Take Me



             



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