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HARD ROCK  |  STUDIO

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LEE AARON - Lee Aaron (1987)
Par DARK BEAGLE le 3 Novembre 2020          Consultée 1804 fois

La pochette est suffisamment révélatrice. LEE AARON quitte les clivages d’une Heroic Fantasy très sexuée pour quelque chose de bien plus sobre, tout en restant assez aguicheuse. La jeune femme continue de jouer de ses charmes, quoiqu’avec un peu plus de naturel, si ce n’était ce vent qui lui rejette les cheveux en arrière dans le studio du photographe. Sans tous les artifices, ces épées, ces fourrures, le cuir, cette sexualisation complète de l’artiste, il n’était au final pas difficile de comprendre que la musique allait prendre un virage, glisser vers quelque chose de plus soft, pour ne pas aller jusqu’à affirmer quelque chose de plus Pop.

Si le guitariste John Albani seconde toujours la belle, la section rythmique a quant à elle été complètement changée et le deuxième gratteux a été remplacé par un claviériste. C’est d’ailleurs lui qui se charge d’introduire le morceau "Powerline", plutôt efficace, dans un style assez proche de BON JOVI et le jeu d’Albani n’est pas sans évoquer celui du Ritchie Sambora des premiers méfaits du combo du New Jersey. À la composition, nous retrouvons un certain Joe Lynn Turner (RAINBOW, MALMSTEEN…) et il va laisser parler son côté sucré.

Il faut bien se dire que pour ce disque, nous sommes en 1987 et que ce qui était encore cool deux ans plus tôt ne l’était plus tant que ça. IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST et SAXON avait tous trois mis plus ou moins d’eau dans leur vin et vu ce qu’elle a produit avant, il était absolument exclu que la jeune femme se mette au Thrash, elle proposait jusqu’alors toujours des morceaux plus calibrés pour les ondes. Là, la batterie sonne plus artificielle, avec cette réverbération typique de l’époque, la basse se veut tranquille tandis que le clavier, lié à la guitare, sont là pour apporter un peu de nervosité.

Dit comme ça, le changement d’orientation musicale peut paraître grossier, pour ne pas dire vulgaire. Pourtant, dès que Karen Lynn Greening pose sa voix, l’ensemble prend une toute autre tournure. Son chant est puissant et expressif et elle se retrouve comme un poisson dans l’eau sur ces compositions totalement taillées pour elle. Elle est d’ailleurs l’atout fondamental de ce disque, elle le porte grandement sur ses épaules même si certains morceaux se montrent accrocheurs de par leur riff. C’est elle qui débloque la situation à travers des refrains bien troussés ou des mélodies vocales bien pensées, notamment sur les ballades qui fonctionnent plutôt bien.

C’est sa présence vocale qui donne vie à "Heartbeat Of The World" avec sa force de conviction, pour ce qui va devenir un des morceaux les plus enlevés sur ce disque. Elle mène également très bien la barque sur "Hands Are Tied" où sa voix un peu éraillée fait des merveilles. Mais c’est sur les ballades que Lee se montre la plus à l’aise. Et elles ne sont pas loin d’être les meilleurs titres de l’album. En effet, il est difficile de résister à "Only Human", qui reste menaçante tout du long, tout comme à "If This Is Love" qui se veut bien plus délicate. Après, est-ce ce que nous attendons d’un disque de Hard Rock ? Pas forcément, non.

Cet album manque quand même un peu de jus alors qu’il se fond totalement dans son époque. Il est très classique, peut-être même un peu trop. Nous sentons que le succès de groupes comme BON JOVI ou POISON n’a laissé personne indifférent et qu’une brèche a été ouverte, brèche dans laquelle bon nombre de formations se sont jetées, ce qui a donné lieu à des nuées de disques très génériques. Beaucoup devenaient interchangeables et, d’un point de vue strictement musical, ce disque ne sort pas plus du lot que d’autres.

Parce que tout devient générique, ou presque ici. L’effet de surprise ? Ce virage à 90°. Autrement, il faut bien convenir que tout cela est plutôt concret, même si cela manque quand même de riffs assassins ou de morceaux plus enlevés, avec des refrains qui tapent juste et fort à l’instar d’un "Metal Queen" ou d’un "Champion", par exemple, qui dégageaient quand même quelque chose de plus fort, de plus dangereux. En devenant plus calibrée sur sillon, la belle a perdu de son mordant, de ce souffle qui faisait que malgré bon nombre de défauts, ces précédents efforts étaient au pire sympathiques, au mieux galvanisants.

Certes, tout cela peut sembler bien négatif. Mais ce "Lee Aaron" s’avère au final plutôt efficace : les refrains se retiennent bien, la Belle ne joue plus à la Bête et se concentre sur une seule ligne directrice qui lui convient finalement assez bien. Elle apparaît plus sauvage ici que sur les albums plus typés Heavy Metal parce que sa voix ressort plus, elle est plus féline, plus sournoise et comme cela a déjà été mentionné, elle porte clairement le tout sur ses épaules, permettant ainsi à l’ensemble de ne pas sombrer dans la pauvre redite de disques des petits camarades de jeu.

Avec cet album, LEE AARON entre de plain-pied dans le Hard US typique de la seconde moitié des années 80. Et elle remplit le cahier des charges assez facilement, mais elle n’a pas ce petit plus qui ferait de cet opus un incontournable du genre. Et il faut dire qu’en 1987, la concurrence était assez rude, avec DEF LEPPARD qui explosait les charts avec son "Hysteria", tandis que WHITESNAKE s’imposait aux USA avec une classe effroyable et qu’un petit groupe du nom de WHITE LION sortait un album miraculeux de mélodies foudroyantes. Parmi tant d’autres. Dont un certain GUNS N’ROSES qui allait quasiment rendre ce disque obsolète.

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   DARK BEAGLE

 
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- Lee Aaron (chant)
- John Albani (guitare)
- Chris Brockway (basse)
- Randy Cooke (batterie)
- Jim Gelcer (claviers)


1. Powerline
2. Hands Are Tied
3. Only Human
4. Empty Heart
5. Number One
6. Don't Rain On My Parade
7. Goin' Off The Deep End
8. If This Is Love
9. Eye For An Eye
10. Heartbeat Of The World
11. Dream With Me



             



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