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DEATH METAL  |  STUDIO

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2020 Kuarahy
2021 Dancing Into Oblivion
 

- Style + Membre : Opeth, Vidres A La Sang

WHITE STONES - Kuarahy (2020)
Par DARK BEAGLE le 26 Juin 2020          Consultée 1128 fois

OPETH vous manque ? Ne faites pas l’innocent, vous savez très bien ce que je veux dire. Je ne parle pas du OPETH qui sévit dans un style plus Rock Prog depuis "Heritage", mais celui qui faisait sonner les riffs Death avant cela. Avant ce virage que certains trouvent malheureux et qui est applaudi par d’autres, qui parviennent enfin à entrer dans l’univers d’Åkerfeldt et sa bande. Bref, si vous êtes nostalgique de cette époque où les Suédois faisaient la loi dans ce domaine, où chaque production nous conduisait plus loin, vers d’autres rivages où le Death le plus primal pouvait embrasser des parties mélodiques de toute beauté, alors peut-être que vous devriez jeter une oreille sur WHITE STONES.

Je ne vous promets pas quelque chose qui soit du OPETH pur jus, mais quelque chose qui s’en rapproche et pour cause, WHITE STONES contient une partie de cet ADN en la personne de Martin Méndez, bassiste du groupe suédois depuis la tournée "My Arms, Your Hearse", donc depuis un petit moment. Il a connu l’évolution d’OPETH et il a toujours été fidèle au poste, suivant le capitaine Åkerfeldt contre vents et marées. Mais n’allez pas lui dire qu’il tape dans ce registre pour combler un manque, il le prendrait mal. Selon ses dires, il joue une musique qui lui plaît, qu’il a jouée pendant des années et qu’il maîtrise totalement.

Pour se faire, il va aller en Espagne, le pays d’Europe qui peut le plus lui rappeler son Uruguay natal et dont l’album va faire quelques clins d’œil et il va assurer guitare et basse sur cet album. Le chant est laissé aux bons soins d’Eloi Boucherie (VIDRES A LA SANG – et le mec porte très bien son nom) tandis que la batterie est assurée de mains de maître par Jordi Farré (VIDRES A LA SANG également et bien d’autres groupes !). Méndez a également pris soin d’embarquer deux Suédois pour assurer quelques soli : Per Eriksson que l’on a connu au sein de BLOODBATH ou de KATATONIA ainsi que Fredrik Åkesson, le compatriote d’OPETH, qui va apporter d’autres couleurs connues.

Aussi le groupe ne va pas perdre du temps à tergiverser. À peine une intro passée, nous entrons dans le vif du sujet avec "Rusty Shell", qui met rapidement les choses en place. C’est assez massif, mais ça respire, la rythmique est finement pensée quand la guitare délivre des riffs plus conventionnels. Eloi Boucherie livre une très bonne prestation, ce qui se vérifiera tout du long. Par moment, en fermant les yeux, on croirait entendre Åkerfeldt à l’époque où il s’enregistrait les lendemains de fête avec trois paquets de clopes dans la gorge (*). Et c’est assez représentatif de ce que sera cet album, même si le meilleur reste à venir.

Plusieurs morceaux attirent l’oreille, comme "Guyra", "Infected Soul" ou encore "Drowned In Time". Déjà, ce qui marque tout de suite, c’est le jeu de batterie de Jordi Farré. Ce dernier joue beaucoup avec ses cymbales et le charleston et il apporte réellement un plus de ce côté-là. La rythmique respire beaucoup, elle apporte plein de choses très intéressantes, elle est agréable à suivre, ce n’est pas qu’une accumulation de blast beats, c’est très construit même si la double grosse caisse donne l’impression de dominer largement. Et à partir de là, WHITE STONES n’a plus qu’à faire un enrobage digne d’intérêt.

Finalement, la formule est on ne peut plus simple. Il s’agit d’un Death qui n’œuvre pas dans l’ultra-violence, ni dans la mélodicité à outrance, perdant ainsi de son caractère mortuaire. La production est claire, ce qui fait que le groupe ne bénéficie pas d’un côté caverneux qui aurait pu lui convenir, mais qui fait très bien ressortir sa puissance. Le mid-tempo lui sied bien, il est propice à des évolutions vers plus de rapidité ou au contraire, de la lenteur et WHITE STONES ne va pas se gêner pour varier les plaisir. Et il faut partir d’un principe simple : ce n’est pas parce qu’un titre est court qu’il ne nourrit pas l’auditeur.

En effet, "Worms", "Ashes" ou "Taste Of Blood", plus dépouillées, fonctionnent très bien en l’état, même s’il avait moyen de broder autour. Mais voilà, WHITE STONES se rapproche de OPETH dans le style, mais ce n’est pas OPETH. Il ne va pas y avoir de délires plus Prog avec de grandes envolées lyriques. Ce disque n’est pas "Blackwater Park" et c’est tant mieux parce que ce n’est pas ce qu’on lui demande. Méndez, en s’inspirant de la musique qu’il jouait avant, assez grandement même, se fait son propre univers. Pas très original, mais efficace et plaisant, faisant vibrer une petite fibre nostalgique pour tous les vieux fans de la bande à Akerfeldt.

Mais cela fonctionne très bien. Coincés entre deux instrumentaux, les huit autres morceaux vivent leur vie, tempétueux, coupables de petits plaisirs plus mélodiques au travers de longues introductions sereines, annonciatrices de tempêtes à suivre et nous sommes rarement déçu. "Kuarahy" est un album bien construit, peut-être un peu trop prévisible, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Là, WHITE STONES fait le job et c’est l’essentiel. Le groupe renoue avec une certaine idée du Death Metal, quelque chose d’un peu rare et qui pourtant manque un peu d’originalité.

Avec WHITE STONES, Méndez revient sur quelque chose de plus primaire, de moins complexe que ce qu’il fait chez OPETH et le résultat mérite que l’on s’y attarde. Le bassiste a bien retenu les préceptes de son patron, et il a suffisamment pratiqué ce groupe pour en avoir capté les subtilités, qu’il retranscrit avec application et passion. Sans révolutionner l’univers du Death, WHITE STONES n’est pas non plus un lot de consolation. Il y a un potentiel qui s’est clairement dessiné, et c’est dommage que l’ensemble manque de surprises, qu’il n’est pas assez étonnant parce qu’avec une pointe d’originalité en plus, on aurait pu avoir un très grand disque. En espérant que ce ne soit que partie remise…

Note réelle : 3,5/5.

(*) Non, ne cherchez pas une quelconque trace de vérité là-dedans.

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- Eloi Boucherie (chant)
- Martin Méndez (basse)
- Jordi Farré (batterie)


1. Kuarahy
2. Rusty Shell
3. Worms
4. Drowned In Time
5. The One
6. Guyra
7. Ashes
8. Infected Soul
9. Taste Of Blood
10. Jasy



             



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