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DEATH SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2021 Marionnettiste
 

- Style : Fleshgod Apocalypse, Opeth, Septicflesh

EXANIMIS - Marionnettiste (2021)
Par DARK BEAGLE le 5 Mars 2021          Consultée 1603 fois

Difficile d’expliquer pourquoi on aime un disque sans paraître totalement subjectif, ne pas garder en tête cette part d’objectivité qui peut nous faire comprendre qu’un album d’un groupe que l’on aime peut être mauvais, ou que celui d’une formation que l’on déteste soit bien, cela fonctionne aussi. Un coup de foudre, c’est encore pire, mais c’est bien de cela que je vais devoir m’extirper pour vous parler des Frenchies de EXANIMIS. Surtout qu’à la base, la formule n’a rien d’évidente et l’étiquette sous laquelle il m’a été présenté n’était pas sans provoquer une crise aiguë de méfiançonite : du Death Symphonique.

Certes, vous objecterez qu’il y a SEPTICFLESH, ce à quoi je rétorquerai que les Grecs étaient plus pertinents avant. Mais le discours de EXANIMIS n’est pas tout à fait le même. Bien sûr, les Nancéens jouent également sur les artworks, qui sont magnifiques. Celui de l’album est d’ailleurs de toute beauté et colle assez bien au thème des marionnettes. On pourrait croire que cela n’a pas grand rapport avec l’univers du Death, mais on remarquera assez rapidement la corruption qui ronge ce visage de plâtre. Seulement, c’est l’aspect symphonique qui est traité différemment et cela fait toute la différence.

Parce que l’aspect Sympho de EXANIMIS ne fait pas dans le tsoin tsoin grandiloquent. Il l’est, à sa manière, mais il s’inspire plus des musiques de film façon Tim Burton - un Tim Burton qui renierait l'humour pour se sacrifier à l'hédonisme de l'épouvante pure - donc cela joue plus sur les ambiances que sur les grosses orchestrations qui tâchent et cela se mêle de façon intrinsèque au canevas musical développé par le groupe. Très expressif, le Death pratiqué par les musiciens se développe en prenant son temps, sans sombrer dans des crises de violence. Pourtant le chant abrupt de Alexandre Dervieux vient décrasser les cages à miel de façon très efficace.

Les constructions sont délicates, le groupe prend son temps pour développer son sujet, tout cela avec des titres plutôt longs, qui intègrent de façon très pertinente les orchestrations, qui viennent nourrir un Death qui se veut ample et écrasant. EXANIMIS monte progressivement en puissance, ce faisant plus puissant à mesure que l’on avance dans le disque, nous laissant respirer le temps de quelques interludes plus… bucoliques, mais toujours très ambiancés, conduisant à une espèce d’onirisme funèbre. Et se laisser prendre au jeu est d'une facilité déconcertante. Maintenant, vous comprenez pourquoi les héros des histoires d'horreur se laissent toujours happer par le fantastique.

"The Wrathful Beast" va être la première gifle, après une introduction à la fois paisible et étrangement angoissante dans son développement, "Throne Of Thorns" vient enfoncer le clou, mais EXANIMIS ne s’arrête pas en si bon chemin, "Cogs, Gears & Clockworks" et surtout "Cathedral" (ah ! cette narration à la voix claire de toute beauté en filigrane est d’une efficacité redoutable) sont deux autres morceaux de choix, où les Nancéens font montre d’une dextérité et d’une intelligence d’écriture remarquable. Tout le long les musiciens nous auront baladé, nous prenant par la main pour nous conduire dans un monde horrifique sans pour autant taper dans le gore.

Le mot d’ordre semble être la subtilité. Des personnages viennent se mettre en place et un cauchemar se dessine petit à petit, où ne sont pas manipulateurs ceux qui pensent l’être forcément. Il y a quelque chose d’Hitchcockien dans cet album, mais vu sous un regard moderne et petit à petit, alors que la tension monte cran par cran, on sent également une certaine forme d’angoisse s’installer. L’univers d’EXANIMIS se construit sur des ambiances bien marquées, sur lesquelles se tissent donc les toiles d’un Death Metal raffiné, qui a sacrifié la brutalité pure pour l’efficacité.

Aussi, difficile de pointer du doigt des points faibles sur cet album. Les aspects Progressifs sont bien en place, le déroulement est tout sauf linaire, peut-être un peu foutraque pour ceux qui s’attendent à quelque chose qui se rapproche de SEPTICFLESH dans l’idée. Point de grosses orchestrations ici, juste des invités qui viennent apporter leur savoir-faire à un disque qui risque fort de faire parler de lui dans la sphère Metallique française, voire internationale. Quant à la longueur (une bonne heure qui oscille entre un réalisme froid et un merveilleux lugubre), elle se digère plutôt bien ici et on a même envie de se repasser l’ensemble pour en capter toutes les subtilités, si jamais certaines nous ont échappées. Et croyez-moi, plusieurs écoutes s’avèrent nécessaires pour dompter pleinement ce "Marionnettiste", dont la richesse se dévoile avec le temps.

Un presque sans-faute donc pour une formation encore jeune, qui semble brûler les étapes tant elle ne paraît ne plus rien avoir à prouver après un premier album de cette ampleur. C’est peut-être là le point faible de l’œuvre, cette impression d’avoir tout dit en l’espace d’une soixantaine de minutes. Gageons que les Nancéens sauront bien rebondir et nous narrer une nouvelle histoire où l’onirisme se mue en un cauchemar moderne et raffiné. Ce premier opus est une très belle carte de visite et passer à côté ne serait pas criminel (n’allons pas exagérer, la police du bon goût est enterrée en France depuis l’avènement des Yéyés), mais serait dommage tant ce disque fourmille d’idées aux premiers abords farfelues, mais finalement bien trouvées et surtout, bien exploitées.

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   DARK BEAGLE

 
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- Alexandre Devrieux (chant, guitare, orchestrations)
- Julien Marzano (guitare)
- Julien Prost (basse, orchestrations)
- Clément Denys (batterie - invité)
- Morgan Koch (guitare solo - invité)
- Nathalie Theveny (piano - invitée)
- Raphaël Jeandenand (orgue hammond - invité)
- Lorinne Pauget (chœurs - invitée)
- Flavien Morel (chant - invité)
- Antoine Duffour (chant - invité)
- Jean Bisello (chant - invité)
- Guillaume Barrou (chant - invité)


1. Prélude Du Songe Avant Le Cauchemar
2. The Wrathful Beast
3. Throne Of Thorns
4. Stampede Of The 10 000
5. Entracte Du Sommeil Pendant Le Cauchemar
6. Cogs, Gears & Clockworks
7. The Slow Flow Of The Spume On The Shore
8. Cathedral
9. Epilogue Du Réveil Après Le Cauchemar



             



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