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BLACKENED DEATH METAL  |  STUDIO

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- Style : Behemoth, Nile

CRESCENT - The Order Of Amenti (2018)
Par DARK BEAGLE le 15 Février 2025          Consultée 299 fois

CRESCENT prend son temps entre deux albums, pourtant, à écouter "The Order Of Amenti", nous avons l’impression que ce dernier a été composé à la même époque que "Pyramid Slaves" tant il semble reprendre là où le précédent s’était arrêté. Certes, le Blackened Death Metal n’est pas forcément le genre qui se renouvelle le plus, mais il convient de noter que les Égyptiens savent où ils veulent aller et qu’ils s’en donnent les moyens. On pourrait de fait affirmer que "The Order Of Amenti", c’est un "Pyramid Slaves" version 2.0, avec les améliorations qui vont avec et – par chance ! – pas de bugs. Mais ne brûlons pas trop vite les étapes.

Il est déjà difficile de rester de marbre face à cette pochette qui nous présente Anubis pesant une âme. Si Seth possède une aura bien plus maléfique, Anubis possède un charisme que le frère d’Osiris n’a pas forcément et surtout, il est l’un des plus anciens Dieux de l’Égypte Ancienne, le Maître des Nécropoles et antérieur à Osiris qui était censé être son père. Oui des religions aussi anciennes sont difficiles à décrypter (ce qui les rend plutôt passionnantes ceci dit). Bref, Anubis est notre guide ici et mieux vaut ne pas trop faire l’imbécile, Ammout n’est jamais très loin.

Mais laissons la théologie de côté pour nous concentrer sur quelque chose qui nous intéresse en général plus : la musique. Et là, CRESCENT, bien que ne faisant pas réellement évoluer sa musique, fait un pas en avant énorme. Ici, les ambiances sont particulièrement soignées, les passages orientaux s’immiscent parfaitement dans ces canevas plus tortueux de brutalité féroce. Les morceaux sont moins longs que sur le premier album et ils gagnent en efficacité, en mordant pourrait-on dire, nos Égyptiens arrivant à leurs fins sans longueurs inutiles. "The Order Of Amenti" se veut violent, écrasant, mais il sait se doter de moments plus calmes, offrant le contraste nécessaire pour ne pas devenir un bloc indigeste.

Le Blackened Death de CRESCENT unit le meilleur de ces deux mondes. D’un côté, il y a des blast beats qui s’immiscent dans la trame pour la renforcer, une ambiance occulte qui s’installe solidement et durablement alors que de l’autre les guitares nous servent des murs de sons froids, massifs et très souvent mid-tempo. Le chant d’Ismaeel Attallah se partage dans les deux univers, même si une préférence au growl est nettement marquée. À ceci, les musiciens construisent leur univers en jouant sur quelques clichés (musique orientale qui nous plongerait presque dans "Assassin’s Creed Origins") et des passages plus mélodiques qui s’insèrent à merveille.

Vous pouvez tiquer à la description somme toute sommaire de ce qu’est CRESCENT ici. Et effectivement, le groupe n’est pas particulièrement original, un certain NILE est déjà passé par là à grands renforts de disques qui ont fait leur chemin. Cependant, force est de constater que les Égyptiens sortent le grand jeu. Bénéficiant du soutien d’un label (Listenable Records), les musiciens semblent être galvanisés et se donnent entièrement, avec une pointe de légitimité que d’autres n’auront jamais réellement. Sa puissance, la formation est allée la chercher dans ses tripes et elle a très bien su la restituer.

Chaque morceau ressemble à une déferlante de riffs, de haine et d’agressivité, contrebalancée par une capacité à apporter ce qu’il faut de mélodie pour ne pas sonner bas du front. "Sons Of Monthu" ou "Through The Scars Of Horus" sont monumentaux, deux pièces terribles au milieu d’autres qui ne cravachent même pas tant que cela pour se maintenir à niveau. Les derniers titres se veulent plus aérés, plus « atmosphériques » dirons-nous même s’ils conservent leur force de frappe. Peut-être que je ferai la fine bouche concernant "The Will Of Amon-Ra", mais cela juste parce que cela se termine sur un fade-out un peu triste, le reste étant dans la dynamique du reste.

Alors oui, CRESCENT se dote d’un esprit cinématographique, pourrions-nous dire, avec ses motifs orientaux marqués et tout l’aspect dramatique qui se développe et monte crescendo jusqu’à des finals épiques. Nous sommes loin du « Hollywood Metal » utilisé pour classifier RHAPSODY OF FIRE parfois, mais l’esprit derrière la façon de composer n’est pas si éloigné, même si les musiciens de CRESCENT préfèrent se baser sur leurs racines pour nourrir leur art. Aussi, ce cliché devient quelque chose de logique et accentue l’abus d’utilisation de ces mélodies orientales par d’autres formations avec moins de légitimité (Blackmore et Page ont lancé une sacrée mode à l’époque quand même).

Bref, CRESCENT n’étonnera pas, mais le groupe comblera bon nombre d’attentes avec ce disque. Entre les influences Black qu’il faudrait aller chercher du côté d’un DISSECTION et de la scène suédoise d’ordre général et une façade Death Metal pleinement maîtrisée, le groupe parvient à conserver les points forts de son premier album et à leur donner plus d’ampleur sur ce second, qui se veut plus précis et plus efficace dans son ensemble. Son ambiance nocturne lui sied à merveille et sa forte connotation mythologique est une réussite totale. Le reste est à l’appréciation de chacun.

Peut-être que la finalité des groupes pratiquant le Blackened Death Metal serait de se trouver un thème qui leur soient propres afin de s’offrir la possibilité de raconter des histoires – ou des horreurs – quitte à ne pas chercher ou ne pas pouvoir évoluer de façon dantesque sans se trahir musicalement. Les exemples de CRESCENT et, dans une ambiance toute aussi joyeuse, 1914 s’inscrivent entièrement dans cette mouvance et les deux formations ont le point commun de parfaitement s’illustrer dans le genre. Les Égyptiens ne nous livrent pas la bande son remaniée de la Momie, mais ils se construisent leur univers, qui sera encore magnifié sur "Carving The Fires Of Akhet".

Morceaux préférés : "Reciting Spells To Mutilate Apophis", "Sons Of Monthu", "Through The Scars Of Horus", "In The Name Of Osiris".

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- Ismaeel Attallah (chant, guitare)
- Youssef Saleh (guitare, chant)
- Moanis Salem (basse)
- Amr Mokhtar (batterie)


1. Reciting Spells To Mutilate Apophis
2. Sons Of Monthu
3. Obscuring The Light
4. Through The Scars Of Horus
5. The Will Of Amon-ra
6. Beyond The Path Of Amenti
7. The Twelfth Gate
8. In The Name Of Osiris



             



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