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LUCIFER - Lucifer Iii (2020)
Par DARK BEAGLE le 18 Juin 2020          Consultée 1989 fois

L’effet de surprise est un facteur déterminant. Vous pouvez vous préparer comme vous voulez, voir les choses en grand, jusqu’à ce que cela vire à la mégalomanie, si vous déroulez vous-même le tapis rouge avant votre passage, vous serez attendus. Imaginez Batman qui s’annoncerait bien en amont avec une petite carte envoyée aux malfrats, disant gentiment qu’il va venir botter des fesses. M’est d’avis que c’est lui qui se prendrait une déculottée grand format. En musique, c’est la même chose. L’effet de surprise ne dure pas longtemps et passé les deux premiers morceaux, un album peut rapidement devenir prévisible. C’est un peu ce qui arrive à LUCIFER sur ce "Lucifer III" (vous voyez ? ça commence là), qui déboule avec ses grands sabots deux ans après un "II" qui montrait un tout autre visage de la formation.

Pourtant, le groupe a bien cherché à brouiller les pistes. Ben déjà, il semble être devenu un vrai groupe. Robin Tidebrink est parti, Nicke Andersson se concentre d’avantage sur la batterie puisque nous pouvons noter l’arrivée de deux guitaristes (Martin Nordin et Linus Björklund) ainsi que celle d’un bassiste (Harald Göthblad) venus grossir les rangs de LUCIFER. Voilà donc de quoi étoffer le son, l’amener peut-être bien dans d’autres directions. Mais un rapide coup d’œil à la pochette suffit à prédire que nous allons être en terrain connu. Elle balise quelques clichés du Rock’N’Roll et joue sur le style vestimentaire que nous trouvions déjà sur la jaquette de l’opus précédent. En général, cela n’annonce pas de grosses révolutions.

Et effectivement, "Lucifer III" reprend là où le "II" s’était arrêté. Nous retrouvons cette approche très Rock, avec une touche d’occulte, toujours menée par la voix de Johanna Sadonis, qui est parfaitement dans son élément. "Ghosts" et "Midnight Phantom" ouvrent parfaitement le bal, faisant leur taf avec sérieux et application. Il est facile de céder aux sirènes, de taper du pied ou du plat de la main sur la table pour marquer le rythme, le groove que dégage le groupe. C’est mathématique : toute musique qui donne envie de bouger son popotin est contagieuse. Et dans ce cas, ce disque remplit parfaitement son office. Vous aimez le Rock’N’Roll ? Quand ça bouge bien, quand il y a des riffs entraînant et une rythmique qui tabasse bien ? Dans ce cas, ne lisez pas ce qui suit, ne vous fiez pas à la note et prenez votre pied !

En revanche, si vous êtes un peu exigeant, vous remarquerez que LUCIFER n’apporte absolument rien de neuf sur cet album. Rien, nada, que dalle. Le groupe balance neuf titres (sans reprise cette fois-ci), comme pour le précédent opus, en suivant les mêmes recettes. Et là forcément, c’est un peu embêtant tant on a l’impression d’écouter un double album qui aurait été scindé en deux. Il y a quelque chose de très générique qui s’en dégage et le plus malheureux, dans l’histoire, c’est que l’ensemble est très loin d’être mauvais. Là, au moins le groupe nous tendrait un bâton pour se faire battre, du genre « ils se sont reposés sur leurs lauriers, ils n’ont pas la stature pour ne pas se permettre de faire apparaître une progression musicale », etc… Mais alors pourquoi ces réflexions s’appliquent tout de même au cas LUCIFER ?

Certains groupes savent comment conforter leurs publics. Certains peuvent se permettre de ne pas trop faire évoluer leur son car les fans attendent quelque chose de précis. D’autres savent qu’ils doivent sans arrêt regarder plus loin parce que stagner, c’est devenir quelconque, se fondre dans la masse et perdre en visibilité. LUCIFER… La formation a obtenu un joli succès avec le "II", optant pour cette approche plus directe, moins ou vertement Doom, plus accrocheuse. Poursuivre dans cette voie semble alors logique, mais c’est sans compter sur ceux qui espèrent un retour aux sources, quand LUCIFER était la prolongation du défunt The OATH. Et à une époque où la musique se consomme comme un mouchoir en papier, stagner est un luxe que peu d’élus peuvent se permettre. À cette recherche incessante de nouveauté, sortir deux fois le même disque ne présente pas le moindre intérêt. Déjà qu’avant c’était moyen…

Oui, le portrait est sombre, un peu fataliste, très certainement alarmiste pour pas grand-chose. Quand on aime le genre, cet album de LUCIFER est franchement bon. Il n’a certes pas l’aura de son grand frère, la faute à quelques refrains un peu convenus ou à des passages un peu trop communs pour réellement susciter de l’intérêt, mais dans l’ensemble la copie rendue est plutôt pas mal dans son genre. Mais l’effet de surprise est absent et c’est certainement là que réside le préjudice pour ce disque. Prévisible, il perd de son lustre et se voudra pour le coup moins mémorable que son aîné. Ce serait trop facile sinon.

Pourtant, s’envoyer un "Leather Demon", ça le fait. La mélodie est tenace, le chant de la belle Johanna est envoûtant à souhait. Le plus Heavy "Flanked By Snakes" le fait bien également, surtout qu’il balise le terrain pour que "Stay Astray" puisse faire son trou avec beaucoup d’élégance. Et parfois, cela fait du bien de remiser son esprit critique au fond d’un placard et de se laisser aller simplement, à écouter et à apprécier la musique pour ce qu’elle est. Simple, efficace, sans prise de tête outre mesure. Le chemin le plus simple pour le Rock’N’Roll en somme. Le disque donne envie d’être aimé et découvrir le groupe avec peut, finalement être une bonne chose, le "II" représentera pour le coup une bonne claque.

Vous l’aurez compris, cet album me pose un cas de conscience. L’envie de crier à la supercherie est là, bien présente, mais nier avoir pris mon pied en l’écoutant serait un mensonge éhonté. Je regrette surtout cette absence de prise de risques. À moins que LUCIFER ne nous la fasse à l’envers et que le plus gros risque finalement est de rester volontairement dans cette ligne de conduite, d’exploiter à fond la voie ouverte par un "II" remarquable, jusqu’au-boutiste dans l’idée et dans la manière de faire. Chacun se fera son avis après tout.

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   DARK BEAGLE

 
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- Johanna Sadonis (chant, claviers)
- Martin Nordin (guitare)
- Linus Björklund (guitare)
- Harald Göthblad (basse)
- Nicke Andersson (batterie)


1. Ghosts
2. Midnight Phantom
3. Leather Demon
4. Lucifer
5. Pacific Blues
6. Coffin Fever
7. Flanked By Snakes
8. Stay Astray
9. Cemetery Eyes



             



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