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- Membre : Entombed, Angel Witch, Dragonforce, The Hellacopters , Cathedral, Death Breath
- Style + Membre : The Oath
 

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LUCIFER - Lucifer I (2015)
Par WËN le 17 Novembre 2015          Consultée 3611 fois

Si ce jour, nous remontons nos manches pour aller gaiement grattouiller le fond de ce grouillant terreau qu'est devenu le Doom-vintage, cela ne résulte bien sûr pas d'un coup du sort, mais plutôt d'une réelle volonté de vous en extirper ce LUCIFER de spécimen. Nouveau venu au sein de l'ordre "Occulte", famille des "Chant-féminidae", ce dernier ou plutôt les espèces qui le composent ne devraient pourtant pas vous être inconnues, taxonomiquement parlant.

Engendrée fin 2014, sur le cadavre encore fumant de THE OATH – dont nous n'avions pas manqué de vous disséquer le menu contenu en ce manuel – nous y retrouverons donc, sitôt gratté sa chitine de guitares pesantes et souvent fatidiques, deux des anciens parasites qui infestaient feu-l'entité allemande, en les personnes de Johanna Sadonis (chant) et de son Andrew Prestridge (batterie, ANGEL WITCH) de percussionniste live. Bien vite rejoint par Gaz Jennings (guitare, DEATH PENALTY, ex-CATHEDRAL, EX-ACID REIGN), LUCIFER (qui fut d'ailleurs le premier nom d'ANGEL WITCH), quelques mois seulement après sa formation, se voit donc déjà engrossée de ce premier LP (là aussi chez RISE ABOVE RECORDS). Les plus attentifs auront pu subrepticement voir passer deux singles avant-coureurs en début d'année mais nous concernant, décidés à ne pas rempiler sur la même connerie que pour son aînée - faibles que nous fumes d'avoir cédé à l'engouement général des réseaux sociOATH - c'est chastes de tout contact avec la bête que nous pourrons juger, via ce premier polichinelle, de ce que cette nouvelle entité démoniaque a réellement dans le tiroir.

Déjà, première nouvelle, aucun racolage à outrance ici. Ça ne parait peut être rien et, sans doute, ne devrions-nous pas tant y consacrer d'importance dans le cadre d'une chronique musicale, mais l'attitude carrément putassière de THE OATH à son époque, puait tellement l'opportunisme de bas-étage, qu'il en était devenu bien difficile de juger sincèrement sa musique. Deuxième niouze qui se détache d'emblée, la mère Sadonis semble là davantage concernée que dans sa précédente formation. Son chant se fait moins froid, moins distant. Certes, sa prestation n'égalera jamais le charisme vocal des divas du genre que sont Jex Thoth (JEX THOTH), Farida Lemouchi (THE DEVIL'S BLOOD), ou plus récemment Jennie-Ann Smith (AVATARIUM), mais, la miss sait néanmoins cette fois-ci s'imposer, par sa posture incantatoire et habitée, comme l'un des attraits de LUCIFER.

Passée cette évidente affiliation vocale, il nous faudra cependant reconnaître que le combo sait apporter suffisamment de nuances à sa trame musicale pour ne pas être considéré comme une vulgaire version 2.0 de THE OATH. La production, toute réverb' dehors, demeure typique du genre, mais les compositions sauront subtilement manier les changements de tempo, alternant parties rock bien lourdes au groove-occulte caractéristique ("Abracadabra", le Heavy "Izrael") à d'autres plus sombres et sans équivoque ("Total Eclipse" ou l'incantatoire "Sabbath", l'un de nos préférés), voire accablantes ("A Grave For Each One Of Us" et "Morning Star", qui pourra nous évoquer le mémorable "Leaving Together" de THE OATH pour sa seconde partie endiablée). Il ne sera d'ailleurs pas rare que cette dualité explose au sein même des compositions, au détour d'un riff ou d'un break aussi inattendu qu'impromptu ("White Mountain" et sa courte envolée soliste, "Abracadabra"), sachant intervenir au bon moment pour relancer de plus belle la machine tout en éloignant (parfois in-extremis) une possible lassitude. Quelques bons leads par ci par là, une batterie qui sait s'emballer lorsque le propos s'y prête, que demande le peuple ? Demeure quelques titres/passages qui, sans être mauvais, passent tout de même pour plus anecdotiques ("Purple Pyramid"), peut-être à cause d'un riffing parfois redondant. A ce titre, le premier album de DEATH PENALTY (qui, rappelons-le, partage un guitariste en commun avec notre LUCIFER), nous avait laissé une impression de prime abord semblable. Coïncidence ?

Ce "Lucifer I" s'impose donc comme un très honnête premier jet pour ce combo germano-britanique tout fraichement formé. Vous l'aurez assez remarqué tout du long de ce papier, la comparaison avec THE OATH est obligatoire - ne serait-ce que pour ses origines - mais LUCIFER réussi néanmoins le pari de ne pas tomber dans les même pièges grossiers inhérents à son aîné. Ce LP, se voulant certes moins immédiat par moment, pourra cependant souffrir d'un manque d'efficacité aux premières écoutes; Mais celles-ci s’enchaînant, il s’avérera tellement moins racoleur que cela en deviendra salvateur.

Un bon 3/5 !

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- Johanna Sadonis (chant, claviers, samples)
- Gary Jennings (guitare)
- Dino Gollnick (basse)
- Andrew Prestridge (batterie)


1. Abracadаbra
2. Purple Pyramid
3. Izrael
4. Sabbath
5. White Mountain
6. Morning Star
7. Total Eclipse
8. A Grave For Each One Of Us



             



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