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HARD ROCK  |  STUDIO

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LUCIFER - Lucifer Ii (2018)
Par DARK BEAGLE le 21 Mai 2020          Consultée 2033 fois

Parfois, je regrette de ne pas être né dans les années cinquante. Hé boomer ! comme dirait Positron. Plus sérieusement, j’aurai adoré assister aux débuts de la scène Hard Rock et Heavy Metal, avec les premiers cris de Robert Plant, les premières irrévérences de Alice COOPER, plonger dans le mystère de BLUE ÖYSTER CULT, se prendre en une seconde vague sublime toute cette scène Prog, passant avec délice d’un CAMEL à quelque chose d’un peu plus sec, comme RUSH ou KANSAS. Puis trembler quand Ozzy rit de façon sinistre sur "Black Sabbath" et découvrir ce que veut dire le mot tranchant au moment où JUDAS PRIEST trouve sa vitesse de croisière. Puis il y a tant d’autres références folles ! L’explosion du Punk qui allait redistribuer les cartes et conduire à de nouvelles musiques, plus rapides, plus extrêmes. Et surtout, voir tout ce beau monde sur scène, pendant leurs heures de gloires. Voir DEEP PURPLE aujourd’hui et le découvrir sur scène entre 1972 et 1974, ce n’est pas la même chose. De nos jours, ça revient à voir une légende fatiguée, à l’époque, c’était découvrir un groupe fou, capable d’improvisations de folie. Aujourd’hui, de nombreuses formations regardent également ces années avec nostalgie et font leur musique par rapport à cette décennie. Et oui, cela revient peut-être à la revivre par procuration, mais le plaisir est souvent là, avec les RIVAL SONS, DEWOLFF, BLUES PILLS ou encore LUCIFER, combo qui nous intéresse ici avec un deuxième album des plus séduisants.

La pochette est déjà une invitation et je ne parle pas du décolleté de Johanna Sadonis. Non, l’artwork est simple, mais efficace : fond rouge, trois musiciens en cuir, avec un look limite SM. Hum, laissez-moi deviner, soit c’est du Disco à la VILLAGE PEOPLE, soit c’est du Rock et vu la dégaine des musiciens, on va partir là-dessus. Franchement, la jaquette n’a rien de spécial, d’extraordinaire, elle n’est pas chiadée comme celle d’un MAIDEN (à prendre avec des guillemets, parce que certaines méritent un carton rouge), mais elle est parlante. On sait où l’on va et c’est important. L’identité commence là et ça donne envie déjà de l’écouter. Et la vérité étant dans le sillon, c’est avec un certain empressement que j’ai placé le disque sur la platine et là… Euh… J’avoue que la première écoute ne m’a pas emballée. L’impression de déjà entendu, tout ça, tout ça. Mais en le ressortant il y a quelques temps, j’avoue avoir été très agréablement surpris. Parce que finalement, ce que je ne retrouvais pas du premier effort ne me manquait absolument plus ici. C’est moins Doom et ce n’est pas plus mal finalement, parce que ce côté bien Rock And Roll est loin d’être désagréable et pour le coup, ce "Lucifer II" s’avère vraiment des plus motivants.

Oui, le premier essai entrait dans la catégorie des groupes qui embrassait le Doom des origines à pleine bouche. Mais il y a eu pas mal de mouvements dans le personnel du groupe, qui est devenu un trio et demi. En effet, exit Dino Gollnick et Andrew Prestridge et welcome… Nicke Andersson (ENTOMBED, THE HELLACOPTERS) pour assurer, guitare, basse et batterie ! Et forcément, quand on connaît l’amour du bonhomme pour le Rock bien remuant, il n’est pas étonnant que cette facette s’impose et prend le dessus. Le son reste volontiers lourd, mais c’est fluide, ça donne envie de taper du pied, mais surtout, le tout est bien varié. Et ce n’est même pas forcément avec le côté le plus Metal de l’affaire que l’on prend le plus son pied (même si je l’admets, "California Son" en opener, c’est de la balle !), mais avec les passages parmi les plus calmes qui dégagent pas mal d’émotions tout en arrivant à donner la pêche. Les mélodies se marient très bien avec les guitares plus énervées. Un titre comme "Dreamer" met tout de suite d’accord, "Reaper On Your Heels" fonctionne très bien également, "Faux Pharaoh" termine l’album avec maestria. L’aspect occulte semble quelque peu en retrait, c’est peut-être un mal, c’est peut-être très bien aussi, le tout sonne de façon plus naturelle, plus roots.

Et quand LUCIFER décide de faire une reprise, ils vont puiser dans une des références absolue du Rock : les ROLLING STONES. Là, ce n’est pas aussi évident que cela puisse paraître, pas mal se sont viandés en beauté dans l’exercice. Et merci aux musiciens, ils n’ont pas arrêté leur choix à "Paint It Black", que l’on a bien trop entendu massacrée alors que les groupes incriminés pensaient bien faire. Ici, c’est "Dancing With Mr. D". Là, rien que le parti-pris est intéressant. Ce titre est l’ouverture de "Goat’s Head Soup" (le disque sur lequel se trouve le slow "Angie"), un album qui marque le début de la période de déclin des STONES. C’est osé et au moins ce n’est pas œuvrer dans la simplicité : le morceau n’est pas un habitué des best of ! Et le résultat est franchement plaisant, parce que l’on reconnait très bien le style de la bande à Mick Jagger, mais en même temps nous retrouvons l’esprit de LUCIFER derrière et au final c’est très plaisant. Peut-être pas le moment le plus fort du disque, n’exagérons rien, mais une très bonne surprise et encore bravo pour la prise de risque, c’est forcément quelque chose de plaisant, surtout quand le groupe ne se plante pas derrière.

Tout n’est pas parfait et c’est bien dommage. "Lucifer II" est un album qui se dévoile à mesure qu’il est écouté, encore. Et encore. Il y a des petites subtilités qui se découvrent petit à petit et qui sont plutôt plaisantes. Johanna Sadonis est la véritable star de ce disque, mais elle ne tire pas toute la couverture à elle, ses musiciens en imposent également. Nicke Andersson est moins frappadingue que ce qu’il peut être avec les HELLACOPTERS, mais sa sobriété (somme toute relative) est appréciable ici ; LUCIFER a besoin d’une certaine dose d’élégance, pour que Johana Sadonis soit bien mise en valeur dans le mix final. Après, il y a quelques titres qui sont en-deçà. Coincé entre "Dreamer" et "Dancing With Mr. D" "Phoenix" peine un peu à convaincre, "Before The Sun" manque un peu de mordant, ils passent un peu à l’as, incognito presque, certainement trop bien entourés. L'aspect moins ouvertement occulte peut également décevoir les nostalgiques du premier album. Mais il y a une belle ambiance fin sixties début seventies qui se dégage de l’ensemble qui nous fait fermer les yeux sur ces petits moments de moins bien. "Lucifer II" s’écoute, s’apprivoise, et alors nous le laissons nous emmener pour un voyage dans le temps.

Finalement, tant que certains musiciens seront nostalgiques de la musique qui a bercé leur jeunesse, même s’ils n’ont pas vécu ces années directement. Parfois c’est le souvenir d’un LP pioché dans la collection de disque des parents qui a provoqué le coup de foudre, parfois c’est le copain un peu bizarre qui est en fait un véritable historien du Rock qui a ouvert des portes et créé des passions. Dans le cas de LUCIFER, le résultat se veut très plaisant. Le tout sent le vintage et la sueur du Rock. Il y a de la prise de risques, et on sent qu’il y a du plaisir derrière tout cela, qu’il y a une certaine forme de sincérité derrière ce travail abattu. Aussi, "Lucifer II" est un disque qui est forcément plaisant, qui fonctionne très bien et qui se laisse gentiment découvrir, au fur et à mesure des écoutes. Le son a progressé, le style a évolué et les changements ont du bon. Il y a plus de profondeur, plus de maîtrise, la présence de Nicke Andersson pousserait à dire plus de professionnalisme. Il est clair que LUCIFER est entré dans une nouvelle phase de sa courte existence, un pas en avant qui permet au groupe de se faire remarquer et de sortir un peu du lot et pas seulement grâce à la plastique de sa chanteuse, qui devient franchement accessoire ici. Là, vous fermez les yeux et vous démarrez la Delorean.

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   DARK BEAGLE

 
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- Johanna Sadonis (chant)
- Nicke Andersson (guitare, basse, batterie)
- Robin Tidebrink (guitare)


1. California Son
2. Dreamer
3. Phoenix
4. Dancing With Mr. D
5. Reaper On Your Heels
6. Eyes In The Sky
7. Before The Sun
8. Aton Faux Pharaoh



             



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