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2015 Skills In Pills
2019 1 F & M
 

2015 Skills In Pills
2019 F&m
 

- Style : Die Kreatur, Stahlmann, Oomph!, Megaherz, Heldmaschine
- Membre : The Abyss , Bloodbath, Hypocrisy
- Style + Membre : Pain, Rammstein

LINDEMANN - F & M (2019)
Par DARK BEAGLE le 16 Février 2020          Consultée 3539 fois

L’année 2019 aura été faste pour les fans de RAMMSTEIN : outre un nouvel album des Berlinois, le chanteur Till Lindemann se fend d’un second effort solo, toujours en compagnie de Peter Tägtgren (PAIN, HYPOCRISY, The ABYSS). Pour les amateurs de Metal fortement teinté d’Electro, c’est jour de fête, on sort la belle vaisselle, on met les petits plats dans les grands, on ouvre une ou deux bonnes bouteilles et on dépoussière grand-mère pour l’occasion. Ce nouveau LINDEMANN se présente dans un écrin noir, à la pochette étrange, très décalée. Le livret, en revanche, dégage un je-ne-sais-quoi de sinistre, voire de dérangeant. Une chose est certaine, l’objet en lui-même est intrigant. Il n’y a plus qu’à espérer que la musique le soit tout autant.

En effet, "Skills In Pills" était rigolo aux premiers abords, mais il fallait bien convenir d’une chose : il ne cassait pas trois pattes à un canard cul-de-jatte. Prévisible à fond à l’exception du chant en anglais, ce qui était une fausse bonne idée (Till s’exprime bien mieux dans sa langue natale, qu’il manie avec humour et ironie ; une phrase en anglais passe sur une chanson, ou sur une reprise au sein de RAMMSTEIN généralement). Grosso modo, du PAIN qui copulerait avec la Bête à six têtes berlinoise sans chercher plus loin que le bout de son nez. Aujourd’hui, alors que l’on peut penser Tägtgren perdu pour le genre (cf un "Coming Home" indigent au possible et confondant de nullité) et que RAMMSTEIN est très loin de faire l’unanimité, difficile d’espérer mieux que le premier album du duo.

Pourtant, certains indices laissent à penser que ce disque peut être une bonne surprise. Bon, déjà il y a le nombre d’étoiles alloué par votre serviteur au bousin qui est un indice en soi, même si pas forcément fiable. Puis il y a les différentes activités du groupe avant de réaliser cet album. Ceux qui avaient capté le single "Mathematik" avaient de quoi être étonnés avec ce titre atypique, en compagnie du rappeur allemand HAFTBEFEHL, qui flirte sauvagement avec le Hip Hop en plus d’avoir un clip assez euh… Spécial. Ahurissant mais entêtant, j’ai passé une semaine à chantonner « Fick, fick, fick mathematik » un peu partout, sous la douche, en faisant des courses, en attendant un bus, bref.

Ensuite, il y a la participation du duo à la bande-son d’une pièce de théâtre, une version moderne de "Hansel & Gretel". Pour Tägtgren, il s’agissait de musique de commande et il est assez difficile de retrouver le style de LINDEMANN sur ces morceaux, qui ont été faits avant tout pour illustrer des scènes. Certains de ces titres ont un ADN qui ne ment pas ("Allesfresser"), d’autres sont surprenants de douceur ("Schlaf Ein" et son piano sentencieux, "Wer Weiss Das Schon"). Et ces chansons ont été incluses dans l’album, ce qui lui donne un relief assez particulier. Vous me rétorquerez qu’ils auraient pu proposer faire un EP plutôt que de les mélanger à du LINDEMANN plus conventionnel et vous n’auriez pas forcément tort. Mais cela finit en fait par être un avantage, nous y reviendrons plus tard. Si j’y pense.

Till revient donc à l’allemand, sa langue natale. Et tout de suite, il faut se rendre à l’évidence : le chanteur est bien plus à son aise quand il évolue sur son terrain de prédilection. Il livre une très bonne prestation tout du long, bien servi il est vrai par les mélodies de Tägtgren. Ce dernier – vous me passerez l’expression – semble s’être enfin sorti les doigts du cul et revient aux affaires avec plus de réussite que sur ces derniers travaux avec PAIN, ce qui laisse augurer le meilleur pour le futur HYPOCRISY. "Steh Auf", qui ouvre le bal, est un très bel exemple, finalement, avec un schéma d’écriture typique, qui transpire le style du Suédois de tous ses pores. C’est rapide, avec un fond Electro soutenu et un refrain qui s’avère d’une efficacité remarquable. Les paroles sont du Lindemann pur jus, un texte qui pourrait rejoindre celui de "Puppe" sur le dernier RAMMSTEIN.

Ouverture efficace certes, mais d’un classicisme absolu dans le genre. Les amateurs des groupes des deux protagonistes ne seront pas franchement étonnés, même s’ils apprécieront, tout comme "Ich Weiss Es Nicht" aux riffs proches de RAMMSTEIN. C’est plutôt par la suite que l’album devient vraiment intéressant, avec un premier paroxysme sur "Knebel", tiré de "Hansel & Gretel", au final explosif. "Ach So Gern" est une pièce étrange, puisqu’il s’agit d’un Tango sur lequel Lindemann se montre particulièrement expressif, son chant gagnant en intensité sur cette musique chaloupée à mesure qu’on arrive à sa conclusion. "Platz Eins" lorgne d’avantage vers les clubs, avec son Electro affirmé et définitif qui s’avère être très addictif et qui se moque de l'industrie musicale. Jolie ironie.

"F & M" (pour "Frau & Mann") est un album très dansant. Malgré des paroles souvent très sales ("Steh Auf", "Knebel", "Ach So Gern"…), on a vite envie de bouger son popotin sur les riffs servis par le père Tägtgren, ou au moins taper du pied quand notre dignité nous interdit de nous ridiculiser sur les dancefloors. Il y a un groove tenace, qui fonctionne mieux que celui du premier album, bien aidé par les mélodies vocales de Till, qui sonnent de façon plus naturelle ici. Et surtout, il jouit d’une variété que le précédent n’avait pas. C’est là que le fait d’avoir inclus les morceaux ayant servi à illustrer la pièce de théâtre, avec leurs orchestrations, s’avère bénéfique à l’ensemble, le faisant respirer, lui donnant des contours plus définis, plus nets, plutôt qu’on ait l’impression de toujours entendre la même chose.

Pour une fois, je vais m’attarder sur la version limitée de "F & M", qui a le mérite d’être un très bel objet, un digibook un peu plus grand qu’une édition CD classique (et qui du coup ne rentre pas dans mes étagères !) et qui propose deux titres en bonus. Alors disons-le tout de suite, la version présentée ici de "Mathematik" est plutôt faiblarde par rapport à celle qui fut dévoilée il y a plusieurs mois de cela. La prestation de HAFTBEFEHL ayant été supprimée. La version PAIN de "Ach So Gern" a le mérite d’être intéressante, même si le morceau original possède une originalité que l’on ne retrouve plus ici vu que nous assistons au retour des machines et des instruments plus traditionnels du genre. Le chant, quant à lui, n’a pas bougé et le rendu n’en est pas moins sinistre, conférant une froideur insidieuse à l’ensemble.

Au final, nous tenons là un disque solide, à la diversité bienvenue. Après, il n’y a pas grand-chose à en espérer pour les déçus du dernier RAMMSTEIN, "F & M" est en tout point aussi inoffensif que l’opus à l’allumette. Mais il partage de nombreux points forts avec lui également : la variété de son propos, ses mélodies bien présentes, ses aventures dans le domaine de l’Electro, des textes d’une saleté repoussante sur des compositions plus feutrées. Et surtout, cela nous permet de nous rassurer quant à l’inspiration de Peter Tägtgren, qui semblait s’étioler à mesure que les années passaient. L’émulation a du bon, il ne reste plus qu’à espérer qu’il trouvera les riffs justes pour ses propres projets. Bon les p’tits loups, je vous laisse, je vais faire la caillera dans mon quartier en chantant "Mathematik".

Morceaux préférés : "Allesfresser", "Blut", "Knebel", "Frau & Mann", "Ach So Gern", "Platz Eins", "Wer Weiss Das Schon".

Note réelle : 3,5/5. Difficile de mettre un 3/5, un brin arbitraire, à ce disque qui se veut varié et intéressant dans l'ensemble, battant parfois le chaud et le froid. Mais cela vaut-il vraiment un 4/5 ? Y a quand même un peu de facilité là-dedans, mais il faut trancher et je suis d'humeur généreuse ce soir.

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   ANIMA

 
   (2 chroniques)



- Till Lindemann (chant)
- Peter Tägtgren (le reste)


1. Steh Auf
2. Ich Weiss Es Nicht
3. Allesfresser
4. Blut
5. Knebel
6. Frau & Mann
7. Ach So Gern
8. Schlaf Ein
9. Gummi
10. Platz Eins
11. Wer Weiss Das Schon



             



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