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2013 1 Vertikal
2016 1 Mariner (Avec Julie Christm...
2019 A Dawn To Fear
2022 1 The Long Road North

E.P

2013 Vertikal II

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2009 Fire Was Born
 

- Style : Bagarre Générale, Neurosis, Isis, Dirge
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CULT OF LUNA - A Dawn To Fear (2019)
Par ISAACRUDER le 9 Octobre 2019          Consultée 3069 fois

CULT OF LUNA n'a jamais aussi bien porté son nom qu'aujourd'hui. Sa cohorte de fanatiques n'a jamais été aussi impressionnante, aussi virulente, aussi hypnotisée. Un véritable culte est bien né autour des Suédois, et chaque sortie s'accompagne désormais d'une aura mystique impénétrable. La moindre miette de texte de Johannes Persson, le leader du groupe, est auscultée comme un parchemin sacré. Les hordes de fidèles y trouvent du génie, que dis-je, du divin ! Saint Johannes prie pour nous.

Il est vrai que durant ces dernières années CULT OF LUNA est devenu un groupe admiré et à juste titre. Depuis "Somewhere Along The Highway", les prises de risque ont été majeures, en particulier "Vertikal" qui a marqué un tournant majeur dans leur carrière, ou encore "Mariner", et sa collaboration astrale avec Julie CHRISTMAS. Le fait est que CULT OF LUNA, à l'instar d'un GOJIRA, ne fait plus vraiment de la musique. Il fait du religieux. On adhère désormais à leur musique comme à une église, et il est honnêtement devenu difficile de faire la part entre un concert et une messe d'adorateurs. C'est toute l'histoire de l'art véritable me direz-vous, que de sublimer les foules et évangéliser en masse par le génie ultime. Ce qui rend d'autant plus difficile le recul nécessaire pour critiquer ces entités devenues intouchables.

"A Dawn To Fear" doit pourtant être critiqué et non approché tel le Messie, ce qui est le cas d'une autre sortie majeure de l'année, soit le fameux TOOL. Certains sont capables de parler de chef d'oeuvre avant même la sortie d'un album, comme si ces groupes légendaires ne pouvaient plus faire d'erreur. CULT OF LUNA est un projet fantastique, qui suscite l'admiration, car ces Suédois proposent quelque chose d'inédit à travers leurs albums aux concepts réfléchis, à la construction imparable, à la narration merveilleuse. Il y a de l'audace dans le Grand Nord, une magie qui transpire dans leur musique, et rien ne semble pouvoir arrêter des types capables de nous plonger dans "Métropolis" et "Interstellar" en deux itérations artistiques massives. On pouvait donc attendre de "A Dawn To Fear" le même éclat, la même épine dorsale, le même élan génial dans une progression de leur art.

Il n'en est rien.

"A Dawn To Fear" est un CULT OF LUNA classique. Un album qui se rapproche bien davantage de la période "Somewhere Along The Highway" et "Eternal Kingdom". La prise de risque est minime, le groupe revient à son registre familier, soit celui d'un Post Hardcore efficace, souvent superbe, mais moins impressionnant que ce qu'il avait réussi à développer récemment dans ses concepts albums futuristes. "A Dawn To Fear" est néanmoins, à bien des égards, la représentation parfaite de ce qu'est CULT OF LUNA. Un groupe du Nord tout d'abord, pour un album froid, ténébreux, qui semble conter une légende nordique à base d'armées tirées de leur sommeil ancestral pour conquérir le monde des vivants ("Nightwalkers" fait-elle référence à "Game Of Thrones" ?). On s'éloigne de fait de "Vertikal" et "Mariner", pour plonger dans une narration fantastique, voire merveilleuse, au sens de Todorov. Rien de négatif en somme, car le tout est mené de main de maître, en particulier sur un diptyque aussi impérial que "Nightwalkers", effrayante composition hypnotique à la TERRA TENEBROSA, et "Lights On The Hill", qui pourrait rappeler "Dim" dans une ambiance lovecraftienne des plus inquiétantes. On connaît déjà l'amour de CULT OF LUNA pour les albums narratifs, et "A Dawn To Fear" ne déroge pas à la règle. C'est un disque qui conte une histoire sombre et étrange, ce genre de vieille légende racontée aux enfants la nuit et qui leur fera voir des formes torturées au loin dans la tempête de neige cataclysmique.

Oui, "A Dawn To Fear" est souvent beau. "Lights On The Hill" est un des morceaux les plus réussis de toute la discographie de CULT OF LUNA. Il concentre tout le génie des Suédois. Crescendo émotionnel, tension impeccable, textures habiles de guitares et claviers irréels. Une merveille de Post Hardcore, un Post Hardcore merveilleux. À son écoute on peut se retrouver dans le studio avec eux, isolé au milieu d'une nature suédoise immortelle, la neige comme seul horizon, les forêts de pins comme autant de filtres pour couper du monde. Néanmoins, toute cette beauté, cette capacité à nous faire quitter l'espace environnant, n'enlève pas cette singulière impression d'écouter un CULT OF LUNA traditionnel. J'insiste sur cet adjectif car "A Dawn To Fear" me paraît avoir été composé avec l'intention ferme de réaffirmer l'identité de CULT OF LUNA. Une façon de dire que "Vertikal" et "Mariner" étaient les exceptions, non la règle, et que ce qui anime l'entité suédoise depuis des années ce sont les paysages mythologiques du Nord.

La tradition n'a rien de mal, j'en suis le premier défenseur. Le problème reste que CULT OF LUNA nous avait habitué depuis quelques albums à de l'extraordinaire, et que, en revenant à son art premier avec "A Dawn To Fear", il stoppe une marche incroyable que l'on pouvait espérer encore spectaculaire. La question principale est finalement de se demander si l'artiste doit toujours chercher la nouveauté et le progrès ? L'art classique reposait sur l'éloge de la technique et non sur l'éloge du neuf, et un chef d'oeuvre était considéré comme l'apogée d'une technique. En ce sens, CULT OF LUNA pourrait ressortir un "Somewhere Along The Highway" et ce serait un chef d'oeuvre. Malheureusement c'est là que le bât blesse, car "A Dawn To Fear" n'est pas seulement traditionnel, il est aussi inégal. La faute à des morceaux définitivement ordinaires. L'entrée "The Silent Man", certes quelque peu épique, ne procure rien de bien intéressant, et s'avère surtout particulièrement longue. "Inland Rain" est ennuyeuse, de même que le titre éponyme, avec ce chant clair agaçant qui n'évoluera décidément jamais (et revient sur "We Feel The End", certes plus intéressante, dont le clavier rappelle les expérimentations de "Vertikal"). Ne parlons pas de "The Fall", titre final sans relief, faussement apocalyptique, avec son riff recyclé. La fin de l'album est en fait ratée, surtout après un milieu d'album superbe (le diptyque, dois-je le répéter ?) et des tentatives réussies de proposer autre chose que du crescendo parfois vide ("Lay Your Head To Rest" est surprenante à plus d'un titre avec son riff Sludge hypnotique rituel). Reste donc un bon album, et non un excellent album. Juste bon, donc, pour un groupe habitué au génial. Pour l'heure, nombre de fidèles hurlent au génie, sans surprise.

Je leur rappellerai simplement que la foi s'accompagne du doute, et que ce dernier est nécessaire à sa consolidation.

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   ISAACRUDER

 
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- Johannes Persson (chant, guitare)
- Magnus Lindberg (batterie)
- Andreas Johansson (basse)
- Thomas Hedlund (batterie)
- Fredrik Kihlberg (guitare, chant)
- Kristian Karlsson (claviers, chant)


1. The Silent Man
2. Lay Your Head To Rest
3. A Dawn To Fear
4. Nightwalkers
5. Lights On The Hill
6. We Feel The End
7. Inland Rain
8. The Fall



             



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