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KATAKLYSM - The Prophecy (stigmata Of The Immaculate) (2000)
Par SIRFRANGILL le 11 Avril 2019          Consultée 2266 fois

Après un "Victims Of This Fallen World" tout à fait différent de ce qui a été fait depuis le commencement du groupe, emmenant ce dernier sur les terres terre à terre du Hardcore revendicatif et groovy sans omettre de réaliser des détours sur quelques sentiers expérimentaux, difficile d'imaginer quelle direction allait être celle de KATAKLYSM qui inévitablement avait divisé ses fans de la première heure. Bien qu'il aurait été improbable de voir les Canadiens repartir dans leur univers apocalyptique et mystique sans leur vocaliste d'origine, Sylvain Houde, on les imaginait mal continuer dans la démarche qui avait été la leur en 1998, tant celle-ci n'avait pas été accueillie à bras ouverts de par son caractère moins subtil et quelque peu incohérent pour certains.

Aux attentes du public, la formation a répondu par le tranchage en deux de la poire : les acquis lourds, simples et efficaces de "Victims..." resteraient à la base mais seraient agrémentés d'une large louchée de Mélo Death. "The Prophecy" se révèle ainsi être un album-charnière dans la discographie du groupe en se posant comme premier manifeste de ce que ce dernier sera pour le restant de sa carrière. La mue demandera du temps supplémentaire pour s'effectuer jusqu'à son terme, nous nous trouvons donc, en l'an 2000, face à une chrysalide ne s'étant pas entièrement défaite de ce qui a caractérisé la musique des Québécois dans les années 90. Ce qui ne sera peut être pas sans déplaire à ceux qui avaient déploré la rupture de 98 qui reste très prégnante ici.

Et on le comprend très rapidement, dès le refrain du premier titre qui, suite à une intro samplée d'un film (une première pour ce qui deviendra une habitude sur les albums suivants) et à des débuts forts agressifs, nous lance à la tronche un bon riff bien gras et lourd, sentant bon le short et les baskets à chaussettes hautes, faisant du dit refrain l'un des plus marquants du skeud. Aucun titre ne sera épargné par ce genre de joyeusetés, notamment "Breeding The Everlasting" bien servi par son gros break bien sale, "Gateway To Extinction" et son intro irrésistible sans oublier "Machiavellian" qui se voit garni d'un passage pratiquement Beatdown qui aurait impressionné même s'il avait été présent sur l'offrande précédente. Vous l'aurez compris, Dagenais n'a pas l'intention d'abandonner sont intérêt pour le Hardcore, c'est aussi manifeste sur "Laments Of Fear And Despair" qui accueille sur son refrain Mike Di Salvo, alors vocaliste de CRYPTOPSY, dans un esprit assez gang, l'ambiance urbaine étant renforcée par cette rythmique saccadée et insistante. Une fois encore ce refrain est une réussite. C'est donc tous muscles dehors que KATAKLYSM se présente à nous, en particulier sur le tube bourrinax "Stormland", très rythmique et à la violence décuplée par la production mettant en avant la batterie de Max Duhamel effectuant par ailleurs une excellente prestation sur cette œuvre, en particulier sur le titre susmentionné dont le refrain est parfaitement soutenu par un jeu tout en contre-temps. Au delà de la production, c'est aussi l'utilisation plus récurrente de blasts classiques qui fournit cette impression de violence.

Assez étonnement, on peut aussi observer comme un retour en arrière sur certains points, j'entends par là le retour de quelques caractéristiques des deux premiers albums. La thématique de la fin du monde et de la symbolique du chiffre trois, caractéristique de "Temple Of Knowledge", est présente sur le premier morceau, au titre intrigant ("1999:6661:2000"). De manière générale, les paroles typées "difficultés de la vie quotidienne" sont délaissées (malgré ce que l'on pourrait penser à la vue du nom de la piste "Manifestation") au profit d'évocations plus classiques de violence ou d'univers spatiaux ("Astral Empire"). Même musicalement quelques résurgences du passé révolu de la formation se manifestent avec des passages plus chaotiques ("1999:6661:2000") ou des riffs mélodiques et épiques doublés d'une batterie soutenue ("Astral Empire"). Le côté expérimental de "Victims Of This Fallen World" persiste lui aussi dans les transitions imprévisibles de "Manifestation", le riff à harmoniques bizarre de "Astral Empire" ou encore l'ultime "The Renaissance", longue plage de huit minutes beaucoup plus mélodique et mélancolique, faisant la part belle à la basse de Stéphane Barbe, réalisant même un solo, alors même qu'elle n'est présente que par quelques courtes interventions sur le reste de l'album. Mais ce qui, avant toute chose, différencie ce titre des autres, c'est son caractère quasi-instrumental, les cordes n'étant accompagnées que de deux vers scandés à l'envi par Iacono ("We live and die, reborn through the Renaissance"), ce qui, convenons-en, n'est pas chose habituelle dans notre genre préféré.

Plus qu'une manifestation du passé, "The Prophecy" est annonciateur du futur de KATAKLYSM. En effet, c'est en l'an 2000 que l'on constate l'arrivée massive du Death Mélodique dans la musique des Québécois qui, allié à un groove imparable, fera le succès du groupe dans la décennie qui s'ouvre. On retrouve divers exemples de ce mélange redoutable : "Machiavellian", "Gateway To Extinction" ou encore "Laments Of Fear And Despair", autant de témoignages de l'existence, derrière leur image de thugs avides de lourdeur, d'une sensibilité comparable à celle qui a pu animer la scène de Göteborg. C'est certain désormais, ils ont trouvé leur style, "Manifestation" et "Breeding The Everlasting", avec leurs riffs 100% pur Dagenais, en sont témoins.

Derrière le micro, Iacono participe aussi à l'aspect immédiatement accrocheur de l’œuvre, notamment sur "Machiavellian" où il interprète un passage plus rythmé, syncopé, proche de ce qui pouvait se faire dans le Neo Metal alors roi. Son timbre est ici très naturel, proche du Hardcore (en particulier sur "The Renaissance"), pas toujours maîtrisé (sa voix part même un peu en couille sur "Machiavellian") et moins variée qu'à présent (son usage des aigus est ici plus parcimonieux) mais énergique et assez rafraîchissante puisque unique.

Si KATAKLYSM a pu connaître quelques difficultés en fin de millénaire, sa carrière semble relancée dès le début du siècle avec une offrande simple et efficace, connaissant un regain d'inspiration et évitant l'écueil de la longueur ayant desservi son prédécesseur. Certes, il n'aura certainement pas réussi à ré-enrôler les amateurs des premières heures (ce n'était d'ailleurs certainement pas le projet), mais il n'a pas de doute sur le fait que "The Prophecy" ait contribué à la formation d'une nouvelle fan-base solide, qui s’accroîtra au fil des ans et qui mènera le groupe vers une popularité peu commune pour une formation extrême, celle là même qui semblait inatteignable quelques années auparavant.

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   SIRFRANGILL

 
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- Maurizio Iacono (vocaux)
- Jean-françois Dagenais (guitare)
- Stéphane Barbe (basse)
- Max Duhamel (batterie)


1. 1999:6661:2000
2. Manifestation
3. Stormland
4. Breeding The Everlasting
5. Laments Of Fear And Despair
6. Astral Empire
7. Gateway To Extinction
8. Machiavellian
9. The Renaissance



             



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