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DEATH METAL BLACKISANT  |  STUDIO

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BLOODBATH - The Arrow Of Satan Is Drawn (2018)
Par T-RAY le 12 Décembre 2018          Consultée 4513 fois

C'est peu dire que ce cinquième album de BLOODBATH risque de diviser les fans du groupe… Voire même les simples amateurs de la musique que propose la formation depuis ses débuts. Parce que "The Arrow Of Satan Is Drawn" est peut-être l'œuvre la moins BLOODBATHienne de la carrière du combo. En d'autres termes, ce nouvel opus studio est celui qui s'éloigne le plus du postulat de base de son style. Revenons en l’an 2000 et à l'E.P. "Breeding Death", voulez-vous ? En donnant vie à ce dernier, Mikael Åkerfeldt, Dan Swanö, Anders “Blakkheim” Nyström et Jonas Renske firent partie des tous premiers musiciens à initier le revival du Death à la mode de Stockholm : puissant, massif et groovy. Tel que popularisé par les pionniers que furent ENTOMBED, DISMEMBER et CARNAGE.

Et grosso modo, même au fil des départs de musiciens (Swanö, Åkerfeldt, Tägtgren et autres grands du Metal extrême suédois ayant un jour participé au carnage), le postulat de BLOODBATH est resté le même : continuer d'attiser les braises du son d'origine made in Sunlight Studios en l'alimentant de tisons plus frais, plus jeunes, à même d'entretenir un feu vivace. Sauf que "Grand Morbid Funeral" avait un petit peu jeté quelques gouttes d'eau glaciale sur ledit feu, assombrissant du même coup l'atmosphère entourant la musique du combo et les vocaux d'un Nick Holmes (PARADISE LOST) engagé pour relever de ses fonctions un Åkerfeldt en panne de growl. Mais BLOODBATH, en dépit d'un chant moins fondamentalement Death de la part de son nouveau vocaliste, restait encore très labellisé pure swedish Death Metal.

Avec l'arrivée en 2018 d'un nouveau guitariste en la personne de Joakim Karlsson, maître d'œuvre du groupe de Black Metal suédois CRAFT, le moment est donc venu pour BLOODBATH d'apporter un nouveau combustible à son feu infernal. Car le gratteux n'est pas venu qu'en simple exécutant. Il a pris le parti de remodeler quelque peu le son et le style du groupe. Et cela lui fait du bien, croyez-moi ! Guitares un poil moins downtuned, riffs plus acérés, soli plus harmonieux, mélodies plus sombres et sonorités plus malfaisantes : tel est l'apport de Karlsson sur "The Arrow Of Satan Is Drawn", que l'on ressent immédiatement, dès "Fleischmann" en réalité. Le morceau se révèle très Black dans l'approche, avec une bonne dose de tremolo picking sur certains riffs. Une technique que l'on retrouvera fréquemment tout au long de l'album, en particulier sur le très noir "Only The Dead Survive".

La place laissée aux atmosphères occultes générées par les mélodies de guitare clean est également importante, bien mises en relief par la reverb présente sur l’essentiel du disque et par la production massive mais limpide signée Karl Daniel Liden. L'on se retrouve ainsi avec un mélange de Swedish Death Metal et de Black Metal relativement inédit dans l'histoire de BLOODBATH… Et ça n'est pas pour me déplaire, bien au contraire ! S'il fallait une preuve que ce choix artistique pouvait payer, les deux premiers morceaux en sont une, éclatante. Surtout "Bloodicide" qui tire le meilleur parti de ces deux influences extrêmes : Death Suédois et Black. Bien que fort groovy par moments, surtout sur le refrain et sur les ponts, le Metal de BLOODBATH gagne une noirceur bienvenue lorsque les éléments les plus Black se dévoilent, en particulier quand le tempo ralentit.

L'ambiance qui s'en dégage est ainsi l'une des plus sombres qu'il ait été donné d'entendre sur un album du combo, et c’est tant mieux ! Les harsh vocals de Nick Holmes, qui paraissaient un peu incongrus – en tout cas un brin timides, bien que réussis selon moi – sur "Grand Morbid Funeral" par rapport aux growls auxquels nous avaient habitués Åkerfeldt, Swanö et Tägtgren, s'intègrent désormais remarquablement à ce tournant stylistique dans la musique de BLOODBATH. Ce qui n'empêche en rien cette musique de rester catchy et de faire taper du pied régulièrement, d'autant que certains refrains comme ceux de "Deader", "Morbid Antichrist" et "Bloodicide", encore, se révèlent plutôt accrocheurs dans la bouche d'Old Nick Holmes. Trois morceaux qui équilibrent efficacement les tempi lents et rapides.

Mais lorsque BLOODBATH décide de prendre son temps et d'installer des ambiances lourdes et morbides, le groupe ne se rate pas beaucoup non plus. "Levitator" est, certes, un peu longuet à faire effet mais lorsque l'on se le repasse trois ou quatre fois, il prend toute sa dimension et se révèle assez inquiétant. Dans le même genre, cependant, "March Of The Crucifiers" marque des points tout de suite, car Holmes y est surprenant d'efficacité et de menace, et le petit arrière-goût de Sludge qui se dégage du morceau est délectable. Là où le quintette se montre le moins percutant, en revanche, c’est lorsqu'il s'adonne à une sorte de Death/Black'N'Roll qui, certes, sait faire headbanguer frénétiquement mais affiche clairement la limite de ses ambitions. Aussi "Wayward Samaritan" tombe-t-il à plat et seul "Warhead Ritual" tient la distance dans cette catégorie de morceaux.

L'on constate toutefois que, quelle que soit la direction prise par BLOODBATH sur ce cinquième album, il y a toujours un très bon titre pour effacer l'impression mitigée laissée par le précédent interprété dans le même style. La formation suédoise (enfin, suédo-britannique, désormais) parvient à corriger le tir si rapidement, quasi instantanément, même, qu'elle impressionne. Alors qu'elle donne le sentiment de tâtonner sur "Wayward Samaritan" ou sur "Levitator", elle prouve qu'elle est dans la maîtrise sur "Warhead Ritual" et "March Of The Crucifiers". Si l'album finit sur un titre un peu facile, "Chainsaw Lullaby", dans le même filon Death/Black'N'Roll déjà exploité plus tôt sur l'album, bouder son riff efficace serait dommage.

Bouder cet album entier sous prétexte qu'il ne montre plus un BLOODBATH aussi attaché qu'avant aux fondamentaux du Death Suédois serait tout aussi dommage, d'ailleurs. Car la formation a su capitaliser sur les qualités des derniers arrivés, Holmes et Karlsson, en intégrant leur style vocal et guitaristique au mieux pour donner une nouvelle dimension à sa musique. En laissant plus de place aux ambiances sinistres, aux mélodies blackisantes tout en conservant l'impact de ses passages les plus Death, sans oublier d'être accrocheur, BLOODBATH laissera certainement une bonne partie de sa fanbase circonspecte mais se donne également les moyens de l'élargir. En tout cas, moi, j'adhère.

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   T-RAY

 
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- Jonas Renske, Aka Lord Seth (basse)
- Anders Nyström, Aka Blakkheim (guitare)
- Martin Axenrot, Aka Axe (batterie)
- Nick Holmes, Aka Old Nick (vocaux)
- Joakim Karlsson (guitare)


1. Fleischmann
2. Bloodicide
3. Wayward Samaritan
4. Levitator
5. Deader
6. March Of The Crucifiers
7. Morbid Antichrist
8. Warhead Ritual
9. Only The Dead Survive
10. Chainsaw Lullaby



             



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