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DEATH METAL  |  STUDIO

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HATE ETERNAL - Upon Desolate Sands (2018)
Par T-RAY le 15 Novembre 2018          Consultée 5184 fois

Je voudrais commencer cette chronique en poussant une petite gueulante ! Une gueulante de fan d'HATE ETERNAL, mais une gueulante tout de même. Bordel, mais à quoi sert-il d'entamer son septième album, aussi riche et divers que celui-ci après vingt ans de carrière dans un Death Metal si brutal, par un morceau qui débute comme "The Violent Fury" ? La discographie du combo floridien ne regorge-t-elle pas de suffisamment de bourrinades dans le genre ? Et ce titre… Comme s'il n'y avait pas déjà une palanquée de “violent furies” sur les albums précédents de la formation d'Erik Rutan, il fallait qu'il nous en ponde une autre ! Histoire d'être encore plus emmerdé au moment de choisir quels morceaux de brutasse il va caser dans sa setlist pour ses prochains concerts…

Non mais, sérieusement, si l'on s’attend forcément à être martyrisé à coups de tatane par la musique d'HATE ETERNAL (ce que nous garantit assurément un "Dark Age Of Ruin"), à chaque nouvel album, on espère néanmoins que la molestation ne soit pas toujours exécutée selon le même modus operandi... Heureusement que ledit morceau d'ouverture dispose d'un riff sympathique et propose une accalmie fort Heavy en son cœur avant qu'une minute bien mid-tempo et riche d'une atmosphère mystérieuse vienne donner une nouvelle dimension à "The Violent Fury". Tout cela pour vous dire que, comme avec ce premier morceau, il faut attendre… Puis creuser pour apprécier dignement ce septième rejeton d'Erik Rutan. Car il ne s'offre pas sur un plateau d'argent.

Le maître d'œuvre de ce nouvel édifice de Brutal Death est revenu épaulé de J.J. Hrubovcak (frangin du vocaliste de MONSTROSITY) à la basse et d'un nouveau batteur (encore !), l'Allemand Hannes Grossmann, qui affiche un sacré CV pour avoir exercé au sein de NECROPHAGIST et OBSCURA, ou exercer encore avec ALKALOID, BLOTTED SCIENCE, ETERNITY'S END et même TRIPTYKON ! Le garçon a de la technique à revendre, une riche expérience du Prog et c'est peut-être l'une des raisons qui font que "Upon Desolate Sands" apparaît plus alambiqué qu'à l'accoutumée (et que la batterie n'est pas mixée trop en avant, pour une fois). Comme le démontre aisément "All Hope Destroyed", qu'un Rutan aventureux mais confiant n'a pas hésité à proposer en premier extrait de l'album !

Ce morceau de 5’44 – incontestablement le plus long de l'album – qui commence pourtant comme une énième tornade Rutanienne, multiplie les riffs, les tempi, les changements de rythme et les ambiances et nous place devant un HATE ETERNAL dont nous n'avons finalement pas l'habitude. C'est à la fois une force et une faiblesse. Une force parce que cela nous offre un nouvel angle sous lequel admirer le combo, qui a décidément de la ressource, malgré un créateur en chef omniprésent et omnipotent. Une faiblesse parce qu'il faut l'extraire du flot de musique de l'album pour en saisir toutes les subtilités. Arrêter le torrent de violence et l'écouter à part. Sinon, "All Hope Destroyed" se retrouve noyée dans l'océan de rudesse de la musique d'HATE ETERNAL.

Et pourtant, au fil des écoutes de l'album, l'on constate combien Erik Rutan a sculpté son septième album dans la masse de son Death Metal habituel en cherchant à lui donner le plus de détail et de relief possible. Davantage qu'il ne lui en avait jamais donné, en réalité. Car entre le franchement brutal "Vengeance Striketh", finalement le seul titre monolithique du disque (sauf sur sa fin), et le très calme instrumental final "For Whom We Have Lost", quasi Doom dans l'approche, HATE ETERNAL a de nombreux atouts dans sa manche pour bluffer son public habituel, voire l'élargir à d'autres auditeurs. Mais cela passe par beaucoup plus d'écoutes attentives, au casque de préférence, que les précédents albums de la formation pour satisfaire pleinement.

Seuls quelques titres comme "What Lies Beyond" et ses riffs plutôt mélodiques ou l'admirable et martial "Upon Desolate Sands" font leur petit effet dès la première écoute. Sur celui-ci et sur un tempo moyen BOLT THROWERien, Rutan nous raconte une histoire dont on ne comprend rien sans les paroles sous les yeux mais qui nous happe par la seule musique dans laquelle elle se drape, bien aidée par les chœurs plaintifs et entêtants qui ornent les premières et les ultimes secondes du morceau. Hors celui-ci et son successeur, il faudra s'armer de patience et d'une bonne dose d'attention de tous les instants pour déceler les richesses, nombreuses, de l'album. Parce que des titres comme "Nothingness Of Being" et "Portal Of Myriad", HATE ETERNAL classique mais en mode tranquilou, ont tendance à bercer l'auditeur dans une (bonne) rengaine bien connue mais finalement pas si propice à la perception du lot de nouveautés que renferme l'opus.

Pour toutes les raisons évoquées dans cette chronique, le capital attachement de "Upon Desolate Sands" aux premières écoutes n'est pas le plus élevé de la discographie d’HATE ETERNAL. Et s'il finit par faire son chemin dans les caboches et à inscrire dans l'inconscient certains de ses riffs pour un bon bout de temps jusqu'à ce qu'on finisse par les fredonner, c'est d'abord parce qu'on aura fait l'effort de plonger jusque dans ses tréfonds et d'y replonger encore. Il le mérite. Car sur le plan du niveau musical pur et de la composition, ce septième album studio est sans aucun doute le plus abouti de la carrière du combo floridien. Pas forcément sur le plan du kiff mais quand c’est très bien fait, très bien joué, très bien exécuté comme ça, et que le disque semble donner à chaque fois le sentiment de découvrir des détails que l'on n'avait pas remarqué plus tôt, cela mérite d'être salué par une très bonne note.

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   (2 chroniques)



- Erik Rutan (guitare, vocaux)
- J.j Hrubovcak (basse)
- Hannes Grossmann (batterie)


1. The Violent Fury
2. What Lies Beyond
3. Vengeance Striketh
4. Nothingness Of Being
5. All Hope Destroyed
6. Portal Of Myriad
7. Dark Age Of Ruin
8. Upon Desolate Sands
9. For Whom We Have Lost



             



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