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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1974 Welcome Back My Friends ...
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1988 To The Power Of Three...
1992 Black Moon
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- Membre : Rock Aid Armenia, Asia

EMERSON, LAKE & PALMER - Emerson, Lake & Palmer (1970)
Par DARK BEAGLE le 22 Février 2018          Consultée 4656 fois

Pour certains, EMERSON, LAKE & PALMER est l’archétype de ce que le Rock Prog peut provoquer de plus pompeux et de plus insupportable. Pour d’autres, c’est l’un des summums du genre, un combo rarement égalé dans le travail de composition et d’interprétation. La vérité devrait, n’en déplaise à certains, se trouver quelque part entre ces deux affirmations. Ce trio d’individualités aura souvent fait grincer des dents et provoqué des migraines dans ses élans mégalomanes, mais il faut bien avouer qu’il y a une véritable force qui se dégage de ses albums, au travers d’un travail d’écriture souvent capable d’être bluffant, même si parfois les musiciens vont tellement loin qu’ils sont très difficiles à suivre. Ce premier album éponyme, à la pochette toute en simplicité, dissimule une espèce de monstre hybride qui pose déjà les jalons de ce que sera EMERSON, LAKE & PALMER durant une bonne partie des années 70.

La formation naît de la rencontre entre Greg Lake et Keith Emerson à un festival. Ces derniers se connaissaient déjà. Le premier s’était déjà illustré sur le légendaire "In The Court Of The Crimson King" de KING CRIMSON mais il avait des envies de départ. Emerson, quant à lui, pensait avoir tout dit avec The NICE, un combo de Rock Prog et songeait à le saborder. Lors d’un bœuf, les deux musiciens ont constaté qu’ils s’entendaient bien et ont décidé de créer une formation ensemble. Un premier temps, c’est Mitch Mitchell, du JIMI HENDRIX EXPERIENCE qui est pressenti pour tenir les fûts. Une rumeur indique que Jimi lui-même aurait été intéressé pour tenir la guitare. Selon Robert Fripp, lui aussi intéressé, ce n’était pas qu’une rumeur, contrairement à ce qu’affirmait Lake. Finalement, la place de batteur échoit à Carl Palmer, un ex ATOMIC ROOSTER, groupe qui venait de sortir un album.

À peine formé, Emerson, Lake et Palmer vont travailler d’arrache-pied pour rapidement sortir un premier opus. L’acronyme ELP est validé par les musiciens et ce premier disque voit le jour en fin d’année 1970, durant les derniers jours de novembre et la bête est vraiment étonnante. Pour visualiser EMERSON, LAKE & PALMER, il faut imaginer une musique qui emprunte énormément aux codes du Classique et du Jazz, avec malgré tout une connotation très Rock, voire parfois bien lourde. Pour schématiser de façon absurde, il conviendrait de comparer ELP avec un DEEP PURPLE où Blackmore ne jouerait pas et où Jon Lord ferait la loi. Les claviers de Keith Emerson se taillent la part du lion sur cet éponyme et cela s’avère parfois difficile à suivre, au travers ses références et ses improvisations à la fois lumineuses et absconses.

Le terme de mégalomanie a été utilisé en introduction de cette chronique et il va être réutilisé pour décrire un peu le jeu d'Emerson. Ce dernier s’impose ici comme le compositeur principal, qui se risque à des progressions étranges, comme s’il ne savait pas lui-même où il allait. Derrière lui, Lake et Palmer suivent ses délires avec application et ce qui ressemble à de longues improvisations ne manque souvent pas de charme ("Take A Pebble"). On pourrait presque croire l’organiste schizophrène tant il aime varier les styles, souvent virevoltant, parfois terriblement sentencieux ("The Three Fates"). Et à l’instar de Jimmy Page qui va puiser dans le vivier du Blues, Emerson va pas mal adapter des pièces classiques à travers ses compositions. On retrouve donc du Johann Sebastian BACH (le Willie DIXON du Classique !) avec la "Suite Française en Ré Mineur" sur "Knife-Edge", précédé par le premier mouvement de la "Sinfonietta" de Leos JANÁČEK, ainsi qu’en adaptant la pièce pour piano "Allagro Barbaro" de Bela BARTÓK sur l’instrumental d’ouverture.

Parlons-en de cette ouverture. Elle définit plutôt bien la musique de EMERSON, LAKE & PALMER, à la fois planante et agressive, quand Lake intervient de façon très Heavy. Palmer n’est pas en reste, son jeu de batterie semble partir dans tous les sens, mais il finit toujours par arriver à quelque chose d’ordonné et de discipliné, même sur "Tank", où son solo n’échappe néanmoins pas au piège et se montre assez vite rébarbatif. Mais toujours, il y a ce clavier omniprésent, qui contribue également à l’aspect Heavy des compositions, ponctué par les efforts de Lake, qui se montre ici bien plus agressif qu’avec KING CRIMSON. "Knife-Edge" reste à ce titre un exemple du genre et probablement le morceau qui illustre le mieux ce qu’est le groupe sur ce premier album, souvent complètement fou dans son interprétation, mais qui peut laisser transpirer une espèce d’intellectualisation des idées des musiciens.

Bref, EMERSON, LAKE & PALMER n’est pas des plus accessibles. La suite "Three Fates", qui évoque les Moires, s’avère à la fois tonitruante avec ses orgues démentes et légère avec son solo de piano aux intonations Jazzy, "Take A Plebbe" nous convie à un voyage instrumental des plus étranges, s’échappant du Rock pour caresser la Country et poursuivre en formation Jazz où Palmer fait montre de toute sa technique. Et quand on se retrouve avec un peu de facilité, elle est juste auditive et apporte un moment de soulagement quasi inespéré, bien que mensonger. Ainsi, le final "Lucky Man", composé par Lake aux abords de son adolescence, se retrouve ici presque par erreur. Ni Keith Emerson, ni même Greg Lake n’en voulaient réellement et il s’avère que ce morceau va devenir un petit succès, propulsé en 45-tours un peu au hasard. Il s’agit d’un Folk subtil, presque médiéval dans les idées et intonations, qu'Emerson vient complètement déconstruire sur un final qui en devient complètement baroque ! Mais il demeure un titre essentiel, un îlot de paix au milieu de la déferlante auxquels les musiciens nous ont confrontés.

Malgré son côté pompeux et peu accessible, ce premier album de EMERSON, LAKE & PALMER s’avère indispensable pour comprendre la suite de la carrière de ces instrumentistes hors-pairs. Empruntant aussi bien au Rock, au Jazz, à la musique Classique et au Hard Rock encore balbutiant, ils vont propulser le Rock Prog vers des sphères de technicité et d’inventivité remarquables. Il n’y a pas de juste milieu. On aime ou on déteste ce groupe, qui aura marqué l’histoire du Prog, comme du Rock dans le sens le plus large du terme au cours d’une carrière loin d’être irréprochable. Souvent improbable dans sa mélodicité, retombant toujours sur ses pieds, EMERSON, LAKE & PALMER ne cache en aucun cas ses ambitions sur ce premier album, qui n’est pas à négliger, même si le meilleur reste à venir, toujours dans la démesure, parfois au prix de l’exemplarité. Un disque hors-norme pour un groupe qui l’est tout autant.

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- Greg Lake (chant, basse)
- Keith Emerson (claviers)
- Carl Palmer (batterie)


1. The Barbarian
2. Take A Pebble
3. Knife-edge
4. The Three Fates
- 1. Clotho
- 2. Lachesis
- 3. Atropos
5. Tank
6. Lucky Man



             



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