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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1972 Styx
1976 Crystal Ball
1977 The Grand Illusion
2005 Big Bang Theory
2017 The Mission
 

- Style : Ashbury, Rush, Queen, Journey, Camel, Kansas
- Membre : Ted Nugent, Coverdale - Page, Bad English, Spinal Tap, Damn Yankees
 

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STYX - Crystal Ball (1976)
Par DARK BEAGLE le 26 Février 2022          Consultée 1062 fois

Parfois, il faut du sang neuf pour qu’un groupe franchisse un nouveau palier. Qu’il gagne en popularité. Pour certains, cela s’accompagne également d’une qualité supérieure dans l’écriture, pour d’autres c’est le moment de lisser le propos, d’aller vers plus de facilité. Pour STYX, le départ de John Curulewski aurait pu sonner le glas de la formation, mais son remplaçant ne mettra en fait que peu de temps pour l’éclipser. Son nom ? Tommy Shaw. Ce dernier va rapidement se trouver complètement à son aise au sein du combo de Chicago, au point de rapidement devenir l’un des principaux compositeurs, avec un style fluide, flirtant avec la Pop par moments, mais également capable de se montrer bien plus agressif.

Et cette force, il va commencer à la distiller au sein de "Crystal Ball", l’album qui marque son arrivée en 1976. Un coup d’œil sur les crédits permet de voir qu’il est omniprésent : en effet, il a participé à l’écriture de cinq titres sur les sept proposés et c’est lui qui se charge du chant sur "Mademoiselle", le single de cet opus. Shaw n’est pas qu’un élève appliqué. Il a souvent de bonnes idées et il vient apporter le coup de fouet dont STYX avait besoin pour enfin réellement décoller et connaître un succès qui, étrangement, ne se répercutera pas sur toute l’Europe (l’exception culturelle française, encore une fois !). Il faut dire que la presse a parfois la dent dure avec ce groupe, trop Pop par moments, Hard mais point trop non plus, Prog à la KANSAS, c’est-à-dire de façon moins flagrante qu’un RUSH ou un CAMEL.

La pochette est au final assez simple. Elle ne dit pas grand-chose, mais elle plante une espèce de décorum où chacun voudra y voir ce qu'il veut, se raconter l'histoire qui lui fait plaisir. Elle n'est pas dans le trip Prog que l'on pouvait trouver chez celle de "Equinox", ni sur ce que le groupe fera plus tard avec "The Grand Illusion" par exemple. Elle reste cependant assez intemporelle et restera parlante pendant des années encore. Si l'illustration vieillit, ce qu'elle projette sera toujours, tant que l'imagination restera l'une de nos plus belles libertés.

Une fois de plus, l’album se veut varié. Nous retrouvons tous les ingrédients qui font le charme de STYX : des chœurs travaillés, qui font aussi bien penser à QUEEN qu’à URIAH HEEP, un clavier très présent qui aujourd’hui sonne doucement daté mais qui n’est pas dénué de charme tant il s’intègre bien à l’univers que la formation développe. Les guitares sont bien présentes et prennent une nouvelle ampleur. Parfois sucrées, les compositions sont subitement boostées par les interventions de Young et de Shaw, qui ont rapidement trouvé une complicité. Sur les morceaux les plus longs, les soli sont souvent propices à des petites explosions jouissives qui relancent tout l’intérêt de l’ensemble. "Crystal Ball" ressemble à l’album de la maturité.

La première face du disque va se montrer très éclectique. On retrouve le genre de compositions un peu kitsch, qui sonnent complètement d’époque, comme "Put Me On" et ses nombreux chœurs pas si virils que ça (ce n’est pas du MANOWAR en somme), il y a également "Mademoiselle", plus maligne, qui tend vers plus de sensualité et représente très bien la facette soft de STYX. Shaw s’impose déjà derrière le micro ; le groupe continue d’évoluer à trois voix qui se complètent bien. DeYoung s’en tire également avec les honneurs sur "Jennifer" qui se veut déjà plus électrique. Encore une fois, les musiciens font en sorte de ne pas être très prévisibles. Il est difficile de savoir à l’avance dans quelle direction vont tendre les morceaux, surtout que certains aiment bien changer de voie, bifurquer quand bon leur semble vers où il leur semble bon de se diriger.

Aussi, c’est encore une fois la face B de l’album qui se montre la plus aventureuse, qui va proposer les titres les plus marquants. Cela comment « doucement » avec "Shooz", qui est paradoxalement le titre le plus Heavy de l’album, celui qui montre le plus de muscles. Mais à partir de "This Old Man", DeYoung revient à ce qu’il aime faire le plus : des plages plus longues, qui prennent leur temps pour se développer, qui vont instaurer des ambiances souvent plus mélancoliques, pour monter crescendo et devenir, par la force des choses, épiques. Aussi, "Ballerina" est un final de toute beauté, bien engagé par le "Clair De Lune" de DEBUSSY, qui se marie à merveille avec cette composition toute en subtilité. En 35 petites minutes, STYX présente un visage différent. Il est tout de suite reconnaissable, pourtant quelque chose a changé. Comme si le groupe se montrait plus confiant en ses capacités.

En revanche, tout n’est pas irréprochable non plus. Certaines parties tirent parfois un peu inutilement en longueur ("This Old Man" aurait peut-être gagné à être amputé d’une vingtaine de secondes, le final de "Put Me On" sent un peu le manque d’idée pour ne pas l’achever en fade out…), le fait que l’ensemble puisse sonner un peu trop maniéré par moments peut se montrer également rédhibitoire pour certains, qui ne sauront pas sur quel pied danser entre les velléités parfois ouvertement Pop, cet aspect FM assumé contrebalancé par des élans Prog soignés et ces incursions dans le Hard Rock pur et dur qui donnent l’impression que STYX avance tel un funambule sur une corde raide, à la recherche constante d’un équilibre précaire. Le futur le montrera : quand celui-ci est perdu, c’est tout l’édifice qui s’écroule.

Cependant, avec le recul, il est indéniable que "Crystal Ball" est l’album-charnière, celui qui marque la fin d’une époque et le commencement d’une nouvelle ère, jalonnée de succès. Une mise en jambes diront certains, avant de balancer une série de disques qui feront date, entre "The Grand Illusion" et "Paradise Theatre" et qui forgeront la légende de STYX. Si en 1976 KANSAS enfonçait le clou avec "Leftoverture", STYX, lui, se présentait comme le concurrent le plus sérieux à la bande de Kerry Livgren, en jouant à peu près dans la même catégorie. "Crystal Ball" est une véritable renaissance, comme nous en voyons de temps en temps dans l’histoire de la musique. Et surtout, il n’est que le brouillon de disques monstrueux à suivre, ce qui n’enlève rien à ses qualités.

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- Tommy Shaw (chant, guitare)
- James 'jy' Young (chant, guitare)
- Dennis Deyoung (chant, claviers)
- Chuck Panozzo (basse)
- John Panozzo (batterie)


1. Put Me On
2. Mademoiselle
3. Jennifer
4. Crystal Ball
5. Shooz
6. This Old Man
7. Clair De Lune/ballerina



             



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