Recherche avancée       Liste groupes



      
HORROR GROOVE METAL  |  STUDIO

Lexique heavy metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Strigoi

DEVILMENT - The Great And Secret Show (2014)
Par PERE FRANSOUA le 9 Décembre 2016          Consultée 2547 fois

N'étant plus très heureux avec son groupe, Daniel Davey alias Dani Filth fit un pas de côté en s'amusant au sein d'un petit projet. On comprend mieux la déliquescence interne qui avait frappé CRADLE OF FILTH, responsable d'échecs musicaux (le dernier en date étant "The Manticore"), pour que le pilier même de l'entité ait besoin d'aller voir ailleurs.
L'embryon de groupe instigué par un guitariste du Suffolk, Daniel Finch, en fait un voisin, plutôt méconnu (il est le guitariste du groupe de Gothic Rock 13 CANDLES qui n'a rien sorti depuis les 90's) et rejoint par d'autres quidams du coin, tous assez jeunes, est vite devenu un gros projet, signé chez Nuclear Blast, la renommée de Dani lui donnant un gros coup de boost.

En rejoignant un groupe avec la vision d'un autre, on aurait aimé que le chanteur sorte de son domaine de compétence. Seulement voilà, DEVILMENT, bien que proposant une musique différente, reste très proche de CRADLE OF FILTH et souffrira donc qu'on les compare constamment, sans compter que le même producteur, le dénommé Scott Askins est derrière les manettes.

On annonça une musique toujours horrifique mais moins extrême, lorgnant vers le Heavy et l'on vit les photos promotionnelles. Dani y porte un chapeau. Projet solo, heavy horrifique, multiples voix, chapeau et maquillage. Dani singerait-il son idole King Diamond ? On se prend à rêver à un bon shoot de Heavy virtuose accompagnant des récits macabres.
Douche froide. La Metal servit ici est moderne, sur-produit comme tous ces groupes à la mode chez les djeuns. Des rythmiques énormes à mid-tempo, un gros son compressé, une batterie triggée à mort. Groove Metal. Ça y est, l'étiquette est posée.
Mais quoi !? Ce n'est pas un gros mot, l'appellation valant avant tout pour le fabuleux PANTERA. Et puis LAMB OF GOD ce n'est pas si mal. Disons que bien des acteurs de ce sous-genre, à l'instar de wagons entiers de groupes américains (dont beaucoup ont des chanteuses/crieuses) nous infligent ces productions dites "modernes". Voilà ce que je fustige. Il en faut pour tous les goûts mais, bien que très ouvert, j'ai mes limites.
Bref ça commence mal. Mais il est temps de nuancer car le Groove Metal au son bodybuildé est heureusement sauvé par une mélodicité Heavy (à quand même!) et une dose correcte de noirceur veloutée. On trouve aussi pas mal de bonnes idées qui viennent aérer le propos, comme ces notes de violons balkaniques délirants ("Girl From Mistery Island") ou l'ambiance Bolywoodienne de "Mother Kali".

DEVILMENT tente de séduire large avec ses riffs costauds, sa prod' chromée typique des artistes Nuclear Blast, sa touche Tim-Burtonnienne, (claviers discrets, chant féminin légèrement hanté) et le rap impeccable de Dani. On mange donc a tous les râteliers, tout en flirtant constamment avec l'ombre énorme de CRADLE, dont le bon souvenir se rappelle à nous dès que le rythme s'emballe, que les riffs se Thrashisent et que Dani se montre plus vindicatif ("The Stake In My Heart"). On pense alors immanquablement à "Nymphetamine" et surtout à "Thornography".

Quand la virulence ou la vitesse grisante du Metal Extrême reculent, on se retrouve à devoir juger ce type d'œuvre sur sa capacité à engendrer hymnes accrocheurs. Et malgré des moments plats et des passages un peu longuets il faut reconnaître que chaque titre possède son riff prenant ou son motif qui se retient, en particulier les deux titres mis en exergue à travers leurs clips: l'épileptique "Even Your Blood Group Reject Me" avec son refrain irrésistible qui vous rentre dans la tête dès la deuxième écoute, et "Sanity Hits A Perfect Zero" qui roule sur des riffs Heavy-Thrash entraînant.
A ces moment-là on s'incline, et d'autant plus qu'à cette époque CRADLE était incapable de pondre une mélodie correcte ou de ficeler proprement un titre. Prends ça dans tes dents Paul Allender.
Disons-le, en 2014 DEVILMENT vaut bien mieux que CRADLE OF FILTH (les choses se sont inversées depuis), en particulier quand le petit projet vient directement chasser sur les terres horrifique de la grosse machine. Je pense notamment à "Laudanun Skull" et surtout à "Starring At The Werewolves Corps" qui, de son intro véritablement inquiétante à ses vocaux inspirés en passant par son break lugubre, possède à lui seul plus de feeling ténébreux que tous les derniers albums du Berceau réunis. Le titre se savoure d'ailleurs avec d'autant plus de plaisir que ces riffs sont les plus Heavy et aérés de l'album.

Les morceaux sont plus simples et concis mais ils conservent la tendance FILTHienne à se prolonger et à empiler les riffs, et si l'on s'ennuie, on peut toujours compter sur un break ou un riff sorti de nulle part pour relancer l'intérêt.
De même, dans la grande tradition du Berceau, le nouveau groupe de Dani se fend d'une reprise d'un titre Pop, en l'occurrence le célébrissime "Beds Are Burning", hit 80´s de MIDNIGHT OIL. Si le refrain est trop proche de l'original, le couplet aux gros riffs dansants copie sympathiquement RAMMSTEIN.

Un mot tout de même sur la performance de la star. Comme à son habitude il inonde chaque morceau de ses vocaux, laissant peu de place à la musique. On retrouve son large panel vocal et ses changements incessants. Si l'on est en terrain archi-connu on note que le monsieur se retient et joue sur un registre globalement plus audible. Les célèbres cris aigus sont là évidemment mais ils sont rares. C'est reposant et globalement on arrive à entendre les paroles. Notons que Dani chante presque pour de vrai par moments avec une voix apparue sur "Thornography" et qui apportait un feeling intéressant sur "The Byronic Man".

Au moment où son groupe principal, œuvre de sa vie, est en train de crever, Dani s'offre une salutaire récréation qui s'écoutera avec plaisir, une fois passé les premières nausées causées par la production, et une fois habitué à ce Thrash/Groove à grosses rythmiques.
Il est certain que cette échappée lui a permis de retrouver l'envie d'avoir envie. Depuis le Berceau Des Immondices a ressuscité grâce à du sang neuf, son leader a retrouvé de la voix et la voie du succès. Moment propice pour donner un successeur encore plus ambitieux à "The Great And Secret Show", annoncé comme meilleur. On verra vite qu'il n'en ait rien, le guitariste fondateur viré comme un mal-propre, et les travers du premier disque gonflés afin de faire mouiller les culottes de tous les ados

Note réelle : 3,5/5.

A lire aussi en HEAVY METAL :


AIR RAID
Fatal Encounter (2023)
Un bottage de fesses tout droit venu des années 80

(+ 1 kro-express)



HEAVY LOAD
Death Or Glory (1982)
La puissance venue du nord


Marquez et partagez




 
   PERE FRANSOUA

 
  N/A



- Nick Johnson (basse)
- Aaron Boast (batterie)
- Colin Parks (guitare)
- Lauren Francis (claviers, chant féminin)
- Dani Filth (vocaux)
- Daniel Finch (guitare)


1. Summer Arteries
2. Even Your Blood Group Rejects Me
3. Girl From Mystery Island
4. The Stake In My Heart
5. Living With The Fungus
6. Mother Kali
7. Staring At The Werewolf Corps
8. Sanity Hits A (perfect) Zero
9. Laudanum Skull
10. The Great And Secret Show



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod