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DEVILMENT - Ii - The Mephisto Waltzes (2016)
Par PERE FRANSOUA le 14 Décembre 2016          Consultée 2287 fois

Démarré à partir de rien sur une base locale et amicale, le projet de Daniel Finch nommé DEVILMENT avait surpris sont monde avec son Metal horrifique à grosses rythmiques et la présence de Dani Filth en chanteur. Bien qu'imparfait la qualité du disque surpassait largement les derniers CRADLE OF FILTH.
Dani, remis en selle grâce aux jeunes musiciens qui ont sauvé son groupe, surfe sur le succès retrouvé et enchaîne avec un successeur à "The Great And Secret Show".

Seulement voilà, il y a quelque chose de pourri au royaume du Suffolk. Le guitariste fondateur responsable de la majeure partie de l'écriture est parti, ou a été poussé dehors, c'est selon, en tout cas ça ne s'est pas fait en bons termes. Il suffit de lire sa version pour voir que le monsieur en a gros sur la patate: il serait parti, en gros, pour échapper aux maltraitances de ses camardes et en particulier de Dani, décrit comme arrogant (ça on s'en doutait), ingérable, agressif et seulement intéressé par le pognon pour pouvoir se biturer sauvagement. Évidemment la version officielle répandue dans les médias par le groupe est bien différente, ces derniers justifiant le départ de Finch en parlant de "démotivation" et de "changement de vue artistique". Peu importe qui a raison, le fait est que d'un côté Finch a remonté un groupe baptisé THE DEVILS MUSIC qui perpétue le travail du premier album en le dépassant, et de l'autre les membres restants qui, une fois débarrassés du gêneur, ne se sont pas fait prier pour faire fructifier l'affaire, et profiter du beau contrat avec le gros Nuclear Blast. Le projet entre voisins, sympa et frais, est devenu une nouvelle machine commerciale.

Ce second disque a donc était composé par Nick le Johnson bassiste présent depuis les débuts, par la chanteuse-claviériste Lauren Francis arrivée en cours de route et le guitariste Colin Parks seulement arrivé au moment de l'enregistrement du premier album. Avec en plus un nouveau batteur et un nouveau second guitariste le cœur créatif est tout autre et l'on est en droit d'attendre une musique suffisamment différente. C’est le cas, mais pas dans le bon sens.

Depuis trop longtemps CRADLE OF FILTH nous faisait le coup de pondre à chaque album, avec plus ou moins de réussite, un titre mid-tempo a tendance Pop sur lequel on a envie de cracher immédiatement mais qui vous rentre dans le crâne malgré vous, de "Nymphetamine" à "Forgive Me Father" en passant par les reprises indigestes type "Temptation". Et bien ce "Mefisto Waltzes" nous fait exactement l'effet d'écouter la version la plus insupportablement commerciale du Berceau Des Immondices fusionné avec le fameux Groove Metal surproduit bien à la mode auxquels viennent s'ajouter tout un tas d'influences.
La macédoine, qui fonctionnait bien mieux sur le premier disque, a tendance à devenir indigeste même si la base faite de rythmiques énormes et son infâme production moderne trop compressée se mélangent pourtant assez bien avec cette fameuse facette Dark Pop.

Dans le meilleur des cas, nommément "Hitchcock Bonde", le groupe accouche d'un putain de hit qui vous colle aux neurones dès la putain de première écoute. La rythmique en forme de ritournelle irrésistible permet à Dani de poser parmi ses meilleures scansions. Court, incisif, rebondissant, efficace. Pas étonnant que le single ait bénéficié d'un clip.
Dans les pires des cas, "Full Dark, No Stars", ont doit subir de la ballade aussi légère qu'un cheesecake au Nutella, au refrain dégoulinant type EVANESCENCE commis par le duo Dani/Lauren, sur fonds de guitares Heavy mélodiques plus sirupeuses et mollassonnes plus "The Death Of Love". Et là même le clip à base de dessins ne sauvera le titre. Dans le même genre, on vomira allègrement sur le refrain FM de "Entangled In Our Pride" répété jusqu'à ce que mort s'ensuive et qui ruine les autres moments pas si dégueu du morceau.

A la première écoute, et une fois passé les deux meilleurs titres ("Hitchcock Bonde" et "Under The Thunder"), j'eus donc envie de faire du lancer de disque, de vomir sur les Mp3, de gifler jusqu’aux ancêtres des responsables de cette cochonnerie sucrée pour jeunes ados. On se repasse alors le premier disque. Effectivement c'était bien mieux avant. Où sont les lambeaux de Heavy-Thrash entraînants, les ambiances horrifiques réussies, le piano léger et efficace ? Même le son semble encore plus gros et commercial.

On persévère néanmoins dans l'écoute car il faut bien faire son travail de chroniqueur avec courage et objectivité.
On tente de se laisser faire à contre-cœur.
On reconnaît que "le nain aux lentilles de merdes" (comme l'avait surnommé affectueusement Possopo) est décidément très en voix depuis "Hammer Of The Witches". Plus mordantes et jouissives que sur le premier album, ses vocalises multiples sont parmi les meilleurs qu'il ait délivré.
On se dit aussi que la claviériste Lauren Francis a quand même une bien jolie voix avec pas mal de personnalité et que, malgré l'indigence commerciale de certains des refrains qu'elle assure, on se dit que c'est une bonne idée de l'avoir mise plus en avant. Dani, petit homme mais grand pygmalion de jeunes chanteuses, l'a sûrement fait de façon désintéressée. À moins que... Le joli physique de la dame est un atout non négligeable pour attirer l'attention et à en juger par sa présence de potiche aux côtés de la pipelette Dani lors des interviews filmées, on peut supposer que ce soit un peu calculé.


Quand le combo ne cherche pas à faire dans le hit commercial, il tente de frapper fort avec des titres à la fois compacts et à multiples rebondissements, tel "Shine On Sophie Moone" qu'on aimerait bien aimer mais qui demeure indigeste. La chanson comporte néanmoins un break inattendu plutôt sympa.
De même "Dea De La morte" pourrait nous séduire avec des passages basse-batterie sympa et un mini-break au piano gentiment gothique débouchant sur une rythmique hachée que n'aurait pas renié GOJIRA. Même le refrain est supportable (beau feeling jazzy dans la voix de Lauren).
Tirant dans tous les sens, l'introductif "Judasstein" nous soulera dès le début (on s'amusera de son passage Black Metal égaré dans le tas) tandis que "Life Is What You Keep From The Reaper" passera sans susciter le moindre intérêt.

Abaissant alors nos critères d'acceptation on trouvera que la fin de l'album n'est pas si mauvaise. Les morceaux dépourvus de chant féminin ni de refrains sucrés se laissent écouter. "Hell At My Back" déboule avec force, passant d'un Heavy retrouvé (enfin!) à des gros riffs, le tout sur un tempo soutenu. Même chose avec "The Seductive Posion" qui assure une transition supportable (malgré un final insipide) jusqu'au dernier morceau "Father Dali" lui-aussi tout à fait potable, le plus CRADLE OF FILTH dans le genre malgré ses énormes rythmiques.

Ce second album en forme de block-buster trop bien calculé manque cruellement de la fraîcheur, de l'humilité et de l'inventivité qui allait si bien au premier effort. En fait il manque une âme à ces valves Méphistophéliques. L'ensemble est bien sûr trop pro pour être bâché et il est vrai qu'il y a beaucoup de choses à sauver, sans même parler des tubes réussis qui ne sont pas mis en exergue par hasard, comme le très bon "Under The Thunder", premier extrait du disque, évoquant la furie des Indiens sur le sentier de la guerre.
Cette fois c'est l'indigence de certains refrains qui nous fera oublier cette production compressée ultra-moderne. Pas sûr qu'on ait envie d'entendre la suite.
On retournera écouter avec encore plus de plaisir le premier album, à considérer désormais comme un one-shot.

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   PERE FRANSOUA

 
  N/A



- Nick Johnson (basse)
- Colin Parks (guitare)
- Lauren Francis (claviers, chant féminin)
- Dani Filth (vocaux)
- Matt Alston (batterie)


1. Judasstein
2. Hitchcock Blonde
3. Under The Thunder
4. Full Dark, No Stars
5. Shine On Sophie Moone
6. Life Is What You Keep From The Reaper
7. Dea Della Morte
8. Entangled In Our Pride
9. Hell At My Back



             



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