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BLOOD CEREMONY - Lord Of Misrule (2016)
Par WËN le 1er Décembre 2016          Consultée 2244 fois

En 2013, sélection du site à l’appui, vous n’aviez certainement pas manqué de remarquer à quel point BLOOD CEREMONY, via son "The Eldritch Dark" de l’époque, avait su nous impressionner. En effet, via ce troisième LP, le mystique quatuor de Toronto (Canada) transcendant son Doom-psyché à flutiaux - vintage de surcroit - entérinait ainsi une succession d’albums par une approche et des sonorités enfin propres et ce, aux deux sens du terme. Certes toujours très influencé dans son riffing par le SHABBAT NOIR (vers lequel les guitares continuent à parfois lorgner sans vergogne), ce fameux troisième opus voyait néanmoins le combo affirmer sa ligne directrice, troquant le lourd voile sonore de ses débuts pour une plus fine tunique toute champêtre, teintant par là même sa sonore sorcellerie d’un certain bucolisme.

Toujours logé chez Lee Dorian (tenancier de la maisonnée RISE ABOVE RECORDS), sous le même toit que leurs DEATH PENALTY et autres LUCIFER d'acolytes aux styles relativement similaires, revoilà notre ésotérique quatuor avec son quatrième opus sous le bras, alors qu'un trio d’années - qui l’aura vu tourner avec SPIDERS, puis BEASTMAKER, au travers du vieux continent - s'est à peine écoulé. C’est donc à ce "Lord Of Misrule", à l’artwork on ne peut plus sobre mais finalement approprié au contenu, auquel échoit le double-rôle de confirmer d'une part tous les espoirs placés en BLOOD CEREMONY et d'autre part, nous y croyons, de leur permettre d’encore en transcender leurs limites.

Et le disque de débuter sous les meilleurs auspices, tant cet excellent "The Devil’s Widow" balancé en ouverture s’avère être un parfait petit brûlot, Heavy à souhait. Tout ce dont nous étions en droit d’attendre de la part des Canadiens nous y est jeté aux esgourdes sans réelle retenue, avec en point d’orgue ces guitares au caractère résolument plus trempé qu’à l’accoutumée. La recette de BLOOD CEREMONY, ce n’est guère une surprise, fonctionne toujours, emmenée par la voix (et la flûte traversière) d’Alia O’Brien et rythmiquement secondée par cette batterie hallucinée dans ses breaks et cette basse toujours très à l’aise (ne faisant jamais double emploi avec la guitare). Outre le riffing bien appuyé que le combo nous offre donc là, ça virevolte comme il faut avec une partie ‘solo’ - voyant s’affronter guitare et flûte – absolument jouissive qui nous emmènera vers un magnifique passage parsemé de délicats arpèges et d’une flûte céleste, avant de repartir crescendo vers un ultime refrain. Alia, habitée, s’impose ici en redoutable maîtresse de cérémonie, décidément démoniaque. Terrible !

D’une manière générale nous nous apercevrons vite que le quatuor de l’Ontario a décidé cette fois de durcir son propos. Car "The Devil’s Widow" ne saurait en effet rester un cas isolé. "Lord Of Misrule", "Old Fires" et son orgue sulfureux, "The Rogue's Lot" (cette seconde partie totalement débridée); C’est au final une petite moitié de titres viscéralement trippants qui peuvent en attester, proposant des guitares abrasives, des parties soliste psychédéliques et enlevées, et leur lot de refrains souvent terriblement entêtants qui nous ramèneront directement à "Living With The Ancients" (2011), la maîtrise en plus. Maîtrise du son, délicieusement crunchy où chaque élément est bien en place, avec ce qu’il faut de réverb’ afin d’éviter l’écueil du (trop) tout-vintage, mais aussi maîtrise technique, la frontwoman affichant de nets progrès tant au niveau du chant qu’à la flûte (le souffle qui pouvait en rebuter certains, est dorénavant maîtrisé). Le groupe, définitivement sûr de lui, ose.

De là à convenir que le cas "Eldritch Dark" ne fut qu’une simple parenthèse bucolique, le temps d’une virée dans les champs céréaliers de la région ; C’est que nous ne serions pas loin de le penser. Sans pour autant faire table rase de son précédent opus, puisque les Canadiens en conservent le format relativement court des compositions (4-5 minutes) ainsi que certaines sonorités plus communes via quelques accalmies plutôt bienvenues, nous pouvons néanmoins avancer que la donne se veut moins insouciante que sur son prédécesseur. Qu’elles sachent jouer de notre nostalgie la plus profonde ("The Weird Of Finistère", la flûte de "Things Present, Things Past") ou de relents vintages biens sentis ("Loreley", voire ceux légèrement folks de "Half Moon Street"), chaque envolée psychédélique (et elles sont nombreuses) nous en éloignent néanmoins un petit peu plus. Dans tout ce beau tableau, nous remarquerons également la prise de recul de l’orgue et des claviers, par rapport à l’accoutumée où, à de rares exceptions près ("Old Fires"), ceux-ci se trouveront davantage relégués à un rôle d’accompagnement. Une nouvelle donne loin d'être anodine puisque c'est essentiellement leur utilisation qui colorait les compositions de tons vintages et définitivement occultes. Ainsi sacrifiés, il faut avouer que c'est la musique de BLOOD CEREMONY qui y perd un peu de son charme. Au final, seul le couplet de "Flower Phantoms" dénotera un peu du reste par son approche vocale et son ton 50s par moment trop prononcé auquel nous ne serons que peu réceptifs mais qui, là encore, réussira à reprendre du poil de la bête sur sa seconde partie.

A l’approche de la notation, là où il est communément admis de comparer un disque à son prédécesseur direct, ici, nous nous permettrons de ne rien en faire. Comme nous l’expliquions plus tôt, BLOOD CEREMONY donne fortement l'impression de s’appuyer sur les bases de son second disque, de 2011, pour y lancer sa nouvelle évolution fort différente de celle constatée entre "Living With The Ancients" et "The Eldritch Dark". Comparer "Lord Of Misrule" à ce dernier n’aurait donc, selon nous, que peu de sens. Les efforts sont en tout cas notables et bel et bien présents. Cependant, si chacune de ces deux dernières œuvres apporte son lot de moments forts, force est de constater que "Lord Of Misrule" surprend moins. Plus classique dans sa formule, moins magique dans son propos, cette nouvelle offrande bien qu’elle reste un ton au-dessus des disques que peuvent nous sortir les combos officiant dans le même registre, nous fera néanmoins moins voyager, moins tripper, simplement. Et à qualités égales, il nous faut alors bien reconnaître que notre préférence va à son prédécesseur. D’où cette demi-étoile de différence.

Note réelle : 3,5/5.

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- Alia O'brien (chant, flûte, claviers)
- Sean Kennedy (guitare, chant)
- Lucas Gadke (basse, chant)
- Michael Carrillo (batterie, chant)


1. The Devil's Widow
2. Loreley
3. The Rogue's Lot
4. Lord Of Misrule
5. Half Moon Street
6. The Weird Of Finistère
7. Flower Phantoms
8. Old Fires
9. Things Present, Things Past



             



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