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OCCULT/PSYCHE DOOM-METAL  |  STUDIO

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- Style : Jex Thoth, Psychedelic Witchcraft, Jess And The Ancient Ones, Luciferian Light Orchestra, The Devil's Blood, Pentagram, Black Sabbath, Alunah, Molassess
- Membre : Völur
 

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BLOOD CEREMONY - The Eldritch Dark (2013)
Par WËN le 30 Septembre 2013          Consultée 6094 fois

L'exhaustivité, en musique, est une notion toute relative. Comme pour tout art, ou de manière générale, pour toute activité pour laquelle nous pourrions y investir de notre temps, nous aurons beau gratter, gratter et gratter encore, que nous ne ferions au mieux qu'écorner le sujet qui nous préoccupe, la pléthore d'artistes et le turn-over incessant des séparations, des reformations ou des virages artistiques, nous rendant seulement utopique l'espoir, d'un jour, en faire le tour. Mais n'en déplaise, c'est aussi cela qui donne à la chose tout son charme et qui renforce l'intérêt du furetage, qu'importe qu'il soit virtuel ou matériel : ces heures de prospection, à l'affût, enfin récompensées par cet inévitable et tant attendu nez à nez avec l'une de ces petites perles n'attendant seulement que votre paire d'oreilles curieuses passe à proximité.

Une découverte en amenant une autre, c'est exactement ainsi que s'est déroulée ma rencontre avec les Canadiens de BLOOD CEREMONY, quatuor de Doom Metal psyché et occulte au demeurant fort sympathique. Pour couronner le tout, le 'hasard' faisant parfois bien les choses, gracieusement offert en guise de présent d'anniversaire dans sa version vinyle 'rouge et or' par un couple d'amis (Caro et Antho, oui, ceci est une dédicace), je ne pouvais, décidément et décemment plus vous taire les qualités de ce "The Eldritch Dark". Puisque de qualités, ce troisième opus en fourmille, assurément.

Car si nous évoquions un peu plus haut l'univers Doom Metal (PAGAN ALTAR, BLACK SABBATH, voire PENTAGRAM en tête), limiter le combo de Toronto à cette simple catégorisation ne serait pas faire honneur à sa musique, possédant son lot d'éléments propres lui permettant de ne pas tenir du simple plagiat de la scène des 70's. Et en cela, Alia O'Brien (chant) est une femme pleine de ressources, puisque non contente d'assurer la plupart des lignes vocales, celle-ci s'adonne aussi à tisser des ambiances tantôt bucoliques, tantôt sombres via son panel de claviers et d'orgues Hammond mais aussi et surtout, démarche plus rare et donc tout à fait respectable, à la flûte traversière (si bien que le fantôme de JETHRO TULL ne plane jamais très loin). Côté textes, le groupe drape ses compositions d'un voile d'occultisme somme toute assez classique les histoires de sorcières se la partageant aux rituels de magie noire. Voici pour vous faire une ébauche d'idées quant aux sonorités de la formation.

Nous avions laissé le groupe il y a de cela trois ans avec un "Living With The Ancients" qui malgré ses influences parfois trop flagrantes (un problème récurrent dont souffre également le premier opus, nous en informait ZIONLEMASTERSEB dans ses critiques) nous gratifiait néanmoins de quelques très belles pièces. Ici exit (à de rares exceptions près) les ambiances et les grasses saturations typiques de son précédent effort, le groupe redistribue les cartes et redéfinit par là même sa musique, nous offrant un intelligent et bandant compromis entre ses deux disques, empruntant autant à l'éponyme de 2008 pour ses odes mordorées et lumineuses qu'au successeur de ce dernier pour ses rituels médiévaux païens teintés d'écarlate et de pourpre, la pochette de cette nouvelle livraison ne faisant qu'entériner cette tendance. Avec une maturité d'écriture plus poussée, le quatuor prouve qu'il a su prendre conscience de ses faiblesses et ses distances vis-à-vis de ses illustres aînés, parvenant ainsi à gommer ce défaut inhérent à ses précédentes œuvres. Le groupe ne renie pas pour autant son attirance pour les Grands Anciens et il sera toujours possible pour l'auditeur averti d'en déceler çà et là quelques bribes, qu'il s'agisse par exemple d'un riff aux consonances SABB' ("Witchwood", le riff d'intro de "The Magician") ou de DEEP PURPLE (la guitare claire larmoyante sur le nostalgique "Lord Summerisle", typique d'une ballade des Anglais).

En lui-même, cet "Eldritch Dark" est d'ailleurs habilement découpé en deux parties bien distinctes, matériellement définies sur sa version vinyle par les faces A et B. À la première échoie le rôle de transmettre un aperçu du nouveau visage du groupe au détour de deux titres significatifs et de deux autres plus 'expérimentaux'. On commence via l'excellent "Witchwood", représentatif de nos précédents propos qui, après une courte et intrigante introduction guitare/claviers laisse débouler un riff bien groovy vite rejoint par le champ solennel de la miss O'Brien. Son break puis sa partie instrumentale bien torchée nous laissent apprécier les atours de BLOOD CEREMONY par ces soli de flûte, puis de gratte, avant que les deux instruments ne se mêlent en un crescendo orgasmique, au rythme d'une batterie qui ne lésinera pas sur les roulements. Le single "Goodbye Gemini", emprunt d'un spiritisme certain et pas piqué des vers non plus, bénéficie également d'une belle flûte envoûtante et mystique sur son introduction. Bénéficiant d'un petit clip qui saura vous plonger immédiatement dans le bain, cette chanson, loin d'être la plus ambitieuse, a le mérite de faire le taf et introduit parfaitement à l'univers du groupe. Passé ces deux pièces, les suivantes "Lord Summerisle" et "Ballad Of The Weird Sisters", sans doute destinées aux détracteurs du groupe se plaisant à le pointer du doigt pour son immobilisme quant à varier les atmosphères, devraient les laisser pantois puisque partageant respectivement en un spleen profond, le chant masculin très mélancolique de Lucas Gadke (basse), puis un violon (un fiddle irlandais) qui confère des airs de ballade folk à l'ultime titre de cette face. Pour trancher, ça tranche.

La seconde face de la galette, la plus cohérente et sans doute la plus ambitieuse des deux est, elle, également bien plus homogène au travers de ses quatre titres (dont un instrumental) aux ambiances plus fournies et denses, notamment grâce à l'apport des synthétiseurs intrigants ("The Magician", "The Eldritch Dark" et son break écrasant Heavy à souhait), voire délicieusement psychédéliques ("Drawing Dawn The Moon"). Le fait que la vocaliste se voit créditée sur l'ensemble des titres de cette dernière partie (tandis qu'elle ne figure sur aucun de ceux de la première) n'y est sans doute pas étranger. Quoiqu'il en soit, et même si il arrive à la flûte de perdre un peu en mysticisme, les titres y gagnent en harmonie. Nous en avons peu parlé, mais la guitare et même la basse jouent un rôle primordial dans l'architecture et jusque dans les fondations même de l'édifice BLOOD CEREMONY.

Pour notre part, et même si pour chacun de ses albums le groupe a su proposer sa mixture propre, nous serions tentés de placer ce "The Eldritch Dark" une bonne tête au-dessus de ses aînés sur plusieurs plans, qu'il s'agisse de finesse d'écriture, de qualité de production ou tout simplement de feeling. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a de fortes chances pour que la formation puisse ainsi s'ouvrir de nouvelles portes (une tournée avec KYLESA et des dates avec GHOST en témoignent). Moins psychédélique (et moins satanique aussi) qu'un THE DEVIL'S BLOOD, moins naturiste qu'un ALUNAH, moins velu qu'un JEX THOTH, moins doomy qu'un THE WOUNDED KINGS et moins rétro qu'un PURSON (pour rester dans le trip 'voix féminine')… BLOOD CEREMONY se chope son propre créneau, à la croisée des chemins, pour une recette qu'il maîtrise déjà parfaitement. Et même si son affiliation à la scène Metal demeure ténue, nous ne saurions néanmoins qu'exhorter tout mélomane un tant soit peu ouvert à y jeter une oreille, car nul doute que les qualités intrinsèques de la bête sauront vous satisfaire et vous séduire.

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- Alia O'brien (chant, flûte, claviers)
- Sean Kennedy (guitare)
- Lucas Gadke (basse)
- Michael Carrillo (batterie)


1. Witchwood
2. Goodbye Gemini
3. Lord Summerisle
4. Ballad Of The Weird Sisters
5. The Eldritch Dark
6. Drawing Down The Moon
7. Faunus (instrumental)
8. The Magician



             



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