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DOOM METAL  |  COMPILATION

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VARIOUS ARTISTS - Women Of Doom (2020)
Par WËN le 11 Avril 2022          Consultée 830 fois

C’est racoleur ?! Si si, c’est racoleur ! Je veux dire, comme titre, là : des meufs et du Doom, qu'on nous vend : c'est racoleur !

Et pourtant, j’ai mis un temps assez fou à me pencher sur cette petite compil’ a priori sans prétention, qui a quand même ça pour elle, qu’elle parvient - c'est marqué dessus - à fusionner en son giron, les deux principales forces motrices de l'univers. Pourquoi ? Peut-être par simple appréhension d’un racolage potentiellement trop actif. Mais sans doute aussi par crainte de ne voir compiler ici qu’une palanquée supplémentaire de formations davantage attirées par le revival Rock/Psyché (ou, pire, le Stoner suintant la Marie-Jeanne), que par le sacro-saint riff, épais et savoureux ; Mais non, je vous l'assure, aucun risque ici de tomber - et même si je les adore - sur un pâle ersatz de BLOOD CEREMONY, JESS AND THE ANCIENT ONES et consœurs. Bien au contraire, figurez-vous que cette sélection de dix chansons - toutes originales - parrainée par Blues Funeral Recordings et Desert Records, s'avère en réalité foutrement judicieuse !

D'entrée de jeu et eut égard à ce qu'on nous présente ici (surtout dans ce contexte si délicat de la chronique de compil' brocardée 'VARIOUS ARTISTS'), s'impose un premier constat qui se mouvra néanmoins rapidement en surprenamment bonne surprise. Car à part DEATHBELL, pour ses origines du Sud-Ouest de la France (Toulouse), aucun nom ne devrait vous exalter plus que de raison à la lecture de la tracklist. D'autant que, plus d'une fois, ce sont des chanteuses en solo et dans leur registre propre qui seront ici mises en avant, plutôt que leur formation d'origine. Ainsi, si l'on retrouve mine de rien les frontwomen de ROYAL THUNDER (Mlny Parsonz), de DOOMSTRESS (Doomstress Alexis) ou de YEAR OF THE COBRA (Amy Tung Barrysmith), ce ne sont pas leur patronyme aux voyelles généreuses qui accrocheront d'emblée le regard.

Cela étant acté, qu'en dire ? Aux plus estimées révérendes, les plus belles révérences : Il y a déjà cette réelle (et logique) bonne surprise qu’est OTOLITH ("Bone Dust") et ses violons désenchantés sur fond de gros riffs bourbeux, à la patte immédiatement identifiable puisque composé de quatre ex-membres de SUBROSA (et dont nous n'avions que peu de nouvelles depuis son regretté split en 2019). Ce pinçage de cordes, cette grinçante grâce, ce groove nonchalant mais profond, nulle erreur sur la parenté possible d'OTOLITH. Ne manque à cette nature morte musicale qu'un couple de minutes supplémentaires pour peut-être développer davantage son sujet, mais la mention "à surveiller" ne manque déjà de lui coller aux chausses. Double croquette pour les amateurs de feu-SUBROSA, avec la présence en fin de disque de ce tout-piano "A Shadow Covers Your Face" proposé par The KEENING (de Rebecca Vernon, l'autre ex-musicienne du combo salispolitain), au spleen instrumental sans concession et magnifique. Un parallèle intéressant s'esquisse ici, car si ces deux formations ont incontestablement l'ADN de SUBROSA qui bouillonne en elles, prises à part, on sent l'attirance respective de l'une et l'autre vers les deux penchants qu'affichait "Subdued" (2017), l'ultime (et 'débranché') témoignage de la formation-mère. Voici assurément les premières belles surprises à retenir de cette compilation et à vous coucher ici en priorité.

Mais ça ne s'arrête (ni ne débute, d'ailleurs) pas là, bien au contraire. La lourdeur, martelée à vous titiller le Shai-Hulud qui sommeille en vous, c'est donc ce que l'on nous promet ici. Et dès la prestation incantatoire et finalement très trad' (mais très Heavy aussi) de NIGHTHAWK AND HEAVY TEMPLE (Elyse 'Nighthawk' Mitchell de - et avec - HEAVY TEMPLE pour être exact), nous ne pourrons que constater que la compil' va globalement s'y tenir et entériner son propos. Chacune des formations mises en avant ici saura proposer son truc à elle. Et ainsi, les nappes d'orgues vintage et le riffing vaporeux d'un DEATHBELL (*) emmené par les amples vocalises de sa Lauren de frontwoman; les hypnotiques tempos tour à tour sludgy et psychédélique de leurs homologues suédois/oises de BESVÄRJELSEN (**); ou encore le surprenant violon faussement suranné de Doomstress Alexis (de DOOMSTRESS) sur des vrais tempo heavy et hallucinés ; tout cela ne manquera de s'inscrire au rang des moments mémorables du disque.

Demeurent quelques pièces (un peu) à part. Pas forcément en retrait, mais dont le changement radical d'ambiance, nous amènera davantage à les considérer comme des parenthèses bienvenues plutôt que comme le leitmotiv principal du disque. Je fais d'abord référence ici aux deux prestations acoustiques de Mlny Parsonz (de ROYAL THUNDER, dont le premier EP m'avait interpellé), dans un registre dark-folk/gospel-du bayou assurément inspiré, seule avec sa guitare sur la première, et au piano avec sa section rythmique sur la seconde (en bonustrack du CD). Mais surtout à celle d'une Amy Tung Barrysmith totalement à contre-emploi du taf qu'elle abat au sein du cercle très restreint et familial de YEAR OF THE COBRA, avec ici, une approche piano/claviers/basse (à peine saupoudré de quelques guitares évanescentes) absolument hypnotique, rejointe par un chant tout aussi fascinant que ténébreux.

Pas vraiment de temps mort à constater, donc, sur la dizaine de compositions présentée ici. Sorcières, grandes prêtresses, chamanes, guérisseuses, vestales ou pythies, chacune des intervenantes s'avère particulièrement probante dans ses vocalises évocatrices. Peut-être seul le Doom Atmo de FRAYLE, en créant pourtant un intéressant décalage en doublant son riffing de mammouth d'un chant… frêle (justement), peinera à pleinement me convaincre, mais c'est bien tout, tant le reste fonctionne ici. Pour l'anecdote, preuve que les commanditaires ont su pousser leur concept jusqu'au bout, de l'artwork au pressage du vinyle, en passant par le mastering, quasi tout a été confié à des artistes féminines du milieu et c'est bien entendu conduit de main de maîtresse (et bon courage à de quelconque mauvaises langues pour parvenir à mettre quoique ce soit en défaut ici).

Bref, inutile de s'appesantir plus que de raison sur un type de disque (la compil') ne le nécessitant pas forcément davantage. Soit vous êtes amateur du style, de voix féminines, voire des deux, ou juste curieux, et jetez-y une oreille. Cela ne vous engagera de toute manière à rien d'autre qu'une bonne surprise via ce coup de projo sur des formations prometteuses (BERVÄRJELSEN, THE OTOLITH, DEATHBELL) n'ayant que rarement plus d'un LP à leur actif. Soit… soit, chaque tentative de mettre en avant nos consœurs vous fait transpirer des gonades sans réelle raison et déclenche chez vous d'intempestives crises d'urticaire anal (bien fait) et dans ce cas, pauvre petite chose réac' et fragile heurtée dans sa masculinité la plus profonde, dans ce cas, cela fait malheureusement bien trop longtemps qu'on ne peut plus faire grand-chose pour toi…

:::

(*) À propos duquel j'espère prochainement pouvoir aligner quelques mots sur son tout fraîchement paru "A Nocturnal Crossing" (Svart Records).
(**) Écoutez un peu aussi leur reprise du "Back In Black" de vous-savez-qui, alternative comme pas permis.

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1. Nighthawk And Heavy Temple - Astral Hand
2. Amy Tung Barrysmith - Broken
3. Besvärjelsen - A Curse To Be Broken
4. Mlny Parsonz - A Skeleton Is Born
5. Frayle - Marrow
6. The Otolith - Bone Dust
7. Doomstress Alexis - Facade
8. Deathbell - Coldclaw
9. The Keening - A Shadow Covers Your Face
10. Mlny Parsonz - Broke An Arrow (bonustrack)



             



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