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2000 Pure Therapy
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RAM-ZET - Pure Therapy (2000)
Par DARK BEAGLE le 17 Juin 2016          Consultée 1964 fois

Réussir un bon cocktail est un art. Nous avons l’impression que c’est facile, en voyant Tom Cruise faire le pitre dans un film, à envoyer voler les bouteilles et les shakers pour les rattraper comme si de rien n’était. Prenons le breuvage favori de James Bond, le Vodka Martini. C’est tout con : cinq gouttes de martini dry, 7 cl de vodka, on mélange avec des glaçons et on verse dans un verre, sans les glaçons. Ne pas oublier les olives. Ben les trois quarts du temps, le cocktail est « mouillé », c’est-à-dire qu’il est plein d’eau, parce que mélangé trop longtemps avec les cubes de glace. C’est tout con. Et ce n’est vraiment pas bon quand c’est raté. Pour la réputation d’alcoolo, on repassera.

Quel est le rapport avec RAM-ZET, me demanderez-vous ? Et si vous ne le faites pas, tant pis, je vous répondrai quand même (et vas-y pour la réputation de chieur…) : parce que Zet, le protagoniste principal de ce groupe, est un génie du shaker. Au sens figuré. Il parvient à mélanger de nombreux styles, allant du Black Metal au Néo Metal, en passant par le Metal Progressif, voire Symphonique, avec une certaine justesse. A la première écoute, on reste dubitatif, ça a juste l’air bordélique en puissance. Puis il y a les autres écoutes, qui petit à petit révèlent toutes les subtilités de cette formation Norvégienne qui avait alors la particularité d’être signé sur le label finlandais Spikefarm, filiale de Spinefarm.

Ce mélange aurait pu être instable, mais il n’en est rien. Il est construit, bien construit. Les mélodies se veulent parfois complexes dans leurs sonorités, plus que dans leurs constructions et elles demandent un petit effort d’écoute. "Pure Therapy" n’est pas le genre de disque que l’on met en fond quand on reçoit des amis ou qu’on veut bouquiner avec un peu de musique. C’est tortueux, cela rappelle toujours l’oreille à lui, il demande une attention particulière.

Nous passons de passages mélodiques à d’autres plus groovy, à travers des ambiances souvent étranges. Le groupe sait créer des effets et le violon qui s’insinue fréquemment ("For The Sake Of Mankind", "No Peace"…) vient apporter des mélodies souvent aigrelettes qui se fondent parfaitement dans cet amalgame sonore bien pensé. Les constructions alambiquées s’opposent à des riffs plus secs, comme si la balance n’arrivait jamais à s’équilibrer vraiment.

Et il est à peine étonnant que le sujet de cet album, conceptuel, soit la schizophrénie. La musique l’est déjà par elle-même, au point de parfois être désignée sous le terme de Schizo Metal. Une étiquette bien commode, mais qui colle plutôt bien à l’ambiance que dégage RAM-ZET. En effet, le groupe raconte l’histoire d’un aliéné, enfermé à l’asile pour une schizophrénie plutôt sévère (comprenez : de type homicide) dont une infirmière va tomber amoureuse. Le but de cette dernière sera de le faire sortir de l’institution.

Riez pas, c’est loin d’être fleur bleue !

Le chant de Zet est prédominant. Proche de la trachéite, il n’est pas franchement aussi angoissant qu’il pourrait l’être, mais il créé un climax intéressant. Le contrepoint fait ici occasionnellement avec la chanteuse Sfinx est intéressant. Cette dernière apporte tour à tour un semblant de quiétude ("King") ou se fera plus spectrale ("No Peace"), mais elle contrebalance efficacement l’agressivité distillée par Zet tout du long. Nous ne sommes pas vraiment sur un dialogue, mais plutôt sur des situations qui exigent l’intervention de l’un ou de l’autre. Écouter ce disque revient à voir un film ou lire un livre, au final. Il n’est pas linéaire pour un sou et tout contribue à accentuer sa complexité.

Cependant, tout n’est pas encore parfaitement maîtriser et certains titres peuvent paraître un peu longuets, à l’instar de "Eternal Voice" ou de "Through The Eyes Of The Children", qui ont la fâcheuse tendance de s’éterniser un peu trop. Parfois, un peu plus de concision ou de simplicité n’est pas un mal. "Pure Therapy" est un disque finalement difficile à appréhender, qui demande beaucoup d’efforts de la part de l’auditeur comme cela a déjà été mentionné. Nul doute que cela aura consisté à un frein à la formation, ainsi que les difficultés à se procurer les albums au moment de leurs sorties.

Mais les mélanges sont justes et la saveur, exquise. Bien sûr, le cocktail est perfectible, comme le démontrera le génial "Escape" (lecteurs, si vous ne l’avez pas encore écouté celui-là, je vous encourage grandement à le faire !), mais quelles explosions d’émotions tout du long ! "Pure Therapy" est un premier album très intéressant, qui pose les bases de l’univers de RAM-ZET, un univers froid, malsain et tortueux. Une véritable invitation au voyage en somme, mais un voyage qui peut se révéler être très dangereux.

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   DARK BEAGLE

 
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- Zet (chant, guitare, claviers)
- Kjell Solem (basse)
- Kiith (batterie)
- Sfinx (chant)
- Aud Ingebjørg Barstad (violon)


1. The Fall
2. King
3. For The Sake Of Mankind
4. Eternal Voice
- peace ?
5. No Peace
6. Kill My Thoughts
7. Sense
8. Through The Eyes Of The Children



             



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