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RAM-ZET - Intra (2005)
Par DARK BEAGLE le 1er Juillet 2017          Consultée 1786 fois

Jim Gordon me lance un regard dubitatif. J’espère qu’il ne va pas avoir trop de soupçons, je dois absolument approcher le Joker avant qu’il n’arrive. Parce qu’il va me faire ma fête à passer pour un de ses acolytes. Quelque part, je regrette de ne pas avoir rédigé de testament. Cette chronique pourrait bien être la dernière. Franchement, Bast a un humour pour le moins désagréable :
« Beagle ! Tu es en retard sur ta reprise des chroniques de RAM-ZET, y a justement eu une évasion à Arkham, ils ont choppé le Joker. Tu vas l’interviewer à ce sujet.
- Euh… Je ne peux pas plutôt avancer sur KANSAS ?
- Nope. Et fait gaffe, il est sur la brèche ! »
Sous la cape à capuchon légèrement modifié pour donner l’impression qu’il y a des oreilles de chauve-souris, je maudis ma grande gueule. J’avais promis de m’occuper de RAM-ZET en arrivant et j’en viens à comprendre pourquoi personne ne s’occupait de ce groupe mésestimé. L’urne de Jérémy, qui couvrait le sujet, trône dans le bureau de Bast. Alors que je pense de plus en plus finir derrière les barreaux, Jim Gordon me fait signe de le suivre. Putain, j'aurais préféré la protection d’une cellule.

Il est assis derrière une petite table métallique à laquelle il est accroché par les menottes. Il devrait réellement abandonner le violet, cela lui donne une mauvaise mine à moins que ce soit cette peau blanche comme de la craie et ces cheveux verts comme de l’absinthe. Son visage est couvert d’ecchymoses, son arrestation a été mouvementée apparemment. Il me dévisage avec la même expression que Gordon. Faut dire, j’ai une furieuse envie de me pisser dessus tellement il me fait peur. J’essaye de ne pas le lui montrer, mais mes genoux qui s’entrechoquent me trahissent, les salauds. Bast m’avait prévenu, il faut que je titille sa curiosité.
« J’attendais le Batou, dit-il sur un ton amorphe.
- Je suis le petit nouveau.
- Et il te laisse venir seul ?
- La euh… Batmobile est en panne, il change le joint de culasse.
- Ah oui ? »
Il sourit. Bon sang, on dirait qu’il imagine de quelle façon il va me tuer. Je sens ma vessie se contracter : ça doit être vraiment ça. Oh misère…
« Bon, tu veux que je te dise quoi ? Que j’ai un plan pour tuer Justin Bieber ? J’en ai treize ! C’est presque trop facile !
- Non, ce qui m’intéresse, c’est cette évasion d’Arkham. »
Il me lance un regard aigu. Je vais vraiment finir par me pisser dessus…
« Je ne suis que témoin.
- Justement, on recherche Zet.
- Aaaaaah. Zet. Un cas ce type. Pourtant, j’en ai croisé des fous durant ma carrière. Tiens, Alice COOPER par exemple. Mais je t’en causerai une prochaine fois. Zet, c’est la schizophrénie incarnée. Il a pu former un groupe, avec d’autres cinglés de son acabit.
- Un groupe ?
- Ouais, ils jouaient du Metal, mais un truc que je n’ai jamais entendu avant. Comment dire… Ahahahaha ! Oui ! Du Black-Death-Thrash-Prog-Symphonico-Goth ! »
Là, je ne sais pas ce qui me prend, mais je vois rouge. Je choppe le Joker par le col de sa chemise et je le soulève et je commence à le secouer sans ménagement. J’oublie que la vessie crie à l’agonie et j’hurle après le psychopathe :
« Bordel, pas de genre musical avec plus de deux ou trois mots !
- Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh ! Mais arrête ! Au fou ! Aaaaaaaaaaaaaaargh ! Du Prog Extrême ! Du Prog Extrêêêêêêêêêêêêêême !
- Ah ben c’est mieux !
- Tu peux me lâcher maintenant ? Je ne suis pas à l’aise quand mes mains ne touchent pas la table…
- Oh oui, bien sûr. »
Je le lâche et il tombe lourdement sur la table, se tapant le nez sur la surface métallique. Le sang gicle. Hourra, je suis mort, comme tente de me le rappeler la vessie.
« J’avais comme un doute, dit-il en reniflant, mais t’es bien le nouveau comparse de Batou… Bon, tu veux savoir quoi encore ?
- Parle-moi du groupe qu’il a formé.
- Alors, y avait donc Zet. Il hurle comme s’il essayait de fuir de sa tête, tu vois ? Il est schizophrène et c’est comme s’il essayait d’expulser de lui sa partie la plus néfaste. Il ne chante jamais avec une voix claire et son jeu de guitare est complexe. Puis tu as la petite Sfinx, qui lui répond. Elle, tu lui donnerais le bon Dieu en confession, avec son timbre angélique, presque fragile ! Mais attention aux insanités qu’elle profère. Elle pousse toujours Zet à se retrancher dans ses limites et il y a une intensité entre les deux…
- On dirait que tu apprécies.
- Tu rigoles ? Je suis leur plus grand fan ! Ahahahahahah !
- Bon, il y a qui encore dans le groupe ?
- Il y a Küth à la batterie. Monstrueux ce type. Il semble anticiper les changements de mélodies de Zet et il a une façon de remplir l’espace sonore qui fait plaisir à entendre. T’as Jon, c’est le bassiste et Magnus, aux claviers. Puis surtout, tu as Sareeta, qui joue du violon de la façon la plus obscène possible. Elle n’est pas là pour faire de la figuration, son instrument prend une part importante dans les structures de certains morceaux. Tiens, il y en a un, "Ballet". Magnifique. C’est elle qui mène la danse et c’est Zet et le reste qui suivent. Et quand ils parlent de paix, ah ah, c’est juste un concept qu’ils essayent d’atteindre. Une charnière entre les premiers morceaux qui étaient étrangement courts et les suivants qui prennent une dimension beaucoup plus…
- Oui ?
- Enlevés ? Fous ? Ah parce que la folie n’a rien d’abstrait dans la musique de RAM-ZET, tu vois. Moi, je tue. Gratuitement, pour un petit plaisir perso et parfois, j’épargne les gens. Je ne sais pas pourquoi. Chez Zet, c’est toujours calculé. Il a bien cherché à séduire une infirmière pour organiser sa fuite (1). Il a bien sûr essayé de la tuer, mais il s’est un peu manqué. Harley, je l’ai créée, j’ai pris mon temps. Zet, lui, a été terriblement brouillon, complètement azimuté. Elle s’en est tirée ! Ahahah ! Et il fuit, bien sûr, il fuit son échec et là, il est dans la nature. Tu crois qu’il va faire quoi le Batou quand il va le trouver ?
- Euh… le taper ?
- Ah ah. Oui. Ah… il est tellement prévisible.
- Qui, Zet ?
- Non, Batman ! »
Il me lance un regard glaçant. Ma vessie me dit merde. Juste au moment où je croyais l’avoir canalisée. Heureusement, j’ai prévu le coup, les éponges que j’ai placées au fond du pantalon absorbent le gros des dégâts. C’est moi où il fait chaud sous la capuche ?
« Autre chose à me dire à ce sujet ?
- Peut-être. Je pense que Zet va passer à autre chose après ça. Il a bouclé la boucle finalement… Il a souffert de son internement, il a séduit la Ratched pour qu’elle lui ouvre les portes et là, il est en cavale. Et il est plus malin que moi, il ne joue pas à un jeu, lui. Moi, je reste parce que… Tu le sais bien… Mais lui, il a tout dit, tout fait. Il est brillant, ses chansons sont brillantes et ce qu’il raconte est brillant. »
J’entends du bruit de meubles renversés. Quelque chose me dit que je dois me casser, sinon, ça ne va pas le faire. Je prends congé, laissant le Joker pantois. Je suis dans la cage d’un escalier quand je l[li]’entend débarquer dans la cellule.
« Il est où ?
- Dans ton cul ! Ahahahaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh ! Aïe ! Arrête, tu me fais maaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaal ! Je croyais vraiment qu’il était avec toi ! AAAAAAAAAAAAAAAAARGH ! »
Autant vous dire que je me casse sans trop attendre.

En rentrant aux bureaux de Nightfall, j’écoute l’enregistrement que j’ai fait discrètement. RAM-ZET joue donc ce que l’on peut appeler du Black Prog Extrême, avec un violon glacial. Une version en négatif du vieux KANSAS si on veut vulgairement résumer. La folie est le thème central et "Intra" raconte la liberté retrouvée du sociopathe schizophrène Zet… Et, selon le Joker, on tient quelque chose de très bon… J’arrive aux bureaux. Nime, ce n’est pas loin d’Arkham, c’est une espèce d’asile de fous également. D’ailleurs, je croise Jeff Kanji qui essaye encore de faire apprendre du ALMANACH à son perroquet, en mettant la musique à fond.
« Hey ! Beagle ! Alors, ta missi… *snif snif* euh…
- Coco veut une corde ! Coco veut une corde !
- Fais gaffe Jeff, je crois que ton oiseau devient suicidaire. Et je ne veux plus jamais entendre parler de cette chronique ! »
J’entre dans mon bureau. Je viens juste de quitter le placard à balai, un cadeau pour la 90ème chro écrite. La pièce est sombre. Je me raidis. Il est là… Oh non… Il sort de l’ombre et et… et… Il ne porte pas de masque.
« Alors ? me demande Bast.
- Je… j’ai tout. Je me mets à la rédaction.
- Pas ce soir. Ce soir, tu pars en mission avec moi. »
Et c’est ainsi que je cours tous les soirs sur les toits, avec Bast, à prendre des poses idiotes chaque fois que nous sautons sur un autre immeuble…

Merci à ceux qui ont eu le courage de lire ceci jusqu’au bout !


(1) L’album "Escape". Si tu ne l’as pas écouté, tu ne sais pas ce que tu rates.

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Zet (chant, guitare)
- Sfinx (chant)
- Sareeta (violon, chœurs)
- Jon (basse)
- Küth (batterie)
- Magnus (claviers)


1. The Final Thrill
2. Left Behind As Pieces
3. Enchanted
4. Ballet
5. Peace
6. And Innocence
7. Born
8. Lullaby For The Dying
9. Closing A Memory



             



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