Waouh… Certainement un des disques de 2015 que j’ai le plus écouté. Et sans nul doute un des meilleurs aussi. QUEENSRŸCHE est de retour aux affaires, qu’on se le dise. L’album précédent, "Queensrÿche" plutôt bon, nous avait déjà mis l’eau à la bouche en 2013, même si au final je le trouve un peu trop froid, trop clinique, trop « mécanique ». Mais pas de doute, le line-up du renouveau est lancé et rien ne semble désormais l’arrêter.

Non content d’avoir renoué avec son passé avec "Queensrÿche" en 2013, le QUEENSRŸCHE nouvelle mouture, rajeuni avec l’époustouflant Todd La Torre derrière le micro, parfait clone d’un Geoff Tate encore boutonneux, ce dernier ne soutenant décidément plus la comparaison (preuve en est son dernier album "The Key"), vient de remettre le couvert en cette année 2015 avec un formidable "Condition Hüman", presque inespéré vu la qualité incroyable du disque. Le combo américain enfonce le clou et confirme ses nouvelles prédispositions. Les nouvelles compositions sont absolument grandioses, se situant dans la droite lignée du disque précédent mais avec une variété beaucoup plus large et intéressante, un son moins froid, moins clinique justement, plus vivant et organique, un brin d’originalité en plus et une durée plus longue aussi (53 minutes). Bref un "Queensrÿche" bis, mais sans les défauts qui vont avec.

Premier constat : la production du disque est particulièrement soignée, limpide, épurée, ce qui met en valeur l’incroyable travail réalisé par Scott Rockenfield derrière les fûts (écoutez-moi ses parties de batterie sur ce "Guardian" de feu ou encore sur "Condition Hüman", un pur régal !), mais aussi par la paire Wilton/Lundgren qui nous enchante véritablement par des parties de guitare absolument divines ("Guardian", "Arrow Of Time", "Condition Hüman") et des soli aux petits oignons ("Bulletproof", "Just Us" ballade se situant entre CRIMSON GLORY et EXTREME...). Quant à Eddie Jackson, il est un peu plus en retrait que sur l’album précédent mais il fournit un travail de qualité et reste la colonne dorsale du groupe.

Second constat : les compositions. On pouvait reprocher au précédent album un manque d’originalité, un manque évident de variété, de prise de risque aussi dans le Songwriting. Et bien comme déjà écrit plus haut, c’est en partie corrigé sur "Condition Hüman". Bien évidemment, des compositions de la trempe du dynamique "Arrow Of Time", de "Hellfire" ou encore de "Selfish Lives" pourront toujours et encore paraitre un poil trop classiques (car sans nul doute trop « Queensrÿchiennes ») malgré un niveau qualitatif évident. C’est que l’on deviendrait exigeant avec le temps ! Fort heureusement, le groupe possède plusieurs flèches à son arc et parvient à proposer quelques pépites de premier choix à l’image de ce "Guardian" absolument fantastique, ses guitares typiquement « Queensrÿchiennes », et qui rappellera l’âge d’or du groupe (car oui on a affaire-là à du très grand QUEENSRYCHE !), ou bien encore de ce "Toxic Remedy" plus qu’attrayant. Et que dire de "Condition Hüman" qui vient clôturer l’album avec brio : une composition à tiroirs de plus de 8 minutes, assez ambitieuse, aux tonalités assez sombres ("The Aftermath" son introduction - trop courte - n'arrangeant rien), truffée d'arrangements de premier choix (chant, chœurs,...) et sur laquelle QUEENSRŸCHE nous emmène sur un terrain à la fois Heavy mais aussi plus Prog’ dans l’esprit. Enfin, question originalité, on retiendra surtout le génial et ingénieux "Eye 9" titre marqué par la basse écrasante d’Eddie Jackson et dont les influences sont à aller chercher du côté d’un groupe comme TOOL.

QUEENSRŸCHE ne déçoit donc nullement en 2015 bien au contraire. Il confirme tout le bien qu’on a pu penser de l’album éponyme sorti 2 ans plus tôt. Le groupe démontre qu’il est plus que jamais dans la bonne direction en plaçant ici la barre un peu plus haute. L’album éponyme aurait même tendance à souffrir de la comparaison avec son successeur désormais. Le groupe semble plus libéré que jamais au vu du contenu de "Condition Hüman", album incroyablement mélodique. Beaucoup d’idées au final, un Songwriting plus collaboratif que jamais (excellent soit dit en passant et plus complexe que celui de son prédécesseur), des musiciens impeccables et un Todd La Torre encore une fois époustouflant et qui à l'instar d'un Ray Alder (FATES WARNING, REDEMPTION) module comme jamais ("Condition Hüman", "Just Us"). Sans avoir l'air daté, loin de là, QUEENSRŸCHE parvient donc une nouvelle fois à raviver les flammes du passé et avec la manière cette fois. Les fans de la première heure devraient adorer ! Tout simplement brillant ! La renaissance est définitivement en marche !


Morceaux préférés : "Guardian", "Eye 9", "Condition Hüman".