En ce moment, je me charge de travail pour ce site que j'aime. Ayant à cœur de vous parler du dernier album des Canadiens de BOREALIS, formation frontée par le jeune Matt Marinelli, découvert sur le deuxième opus des Belges d'EPYSODE, je me devais de retourner en arrière afin de proposer une note juste, adaptée à la qualité de "Purgatory" mais aussi en adéquation avec les deux précédents opus du quartette outaouais.

BOREALIS est à la base un groupe de Metal à chanteuse lyrique qui a rapidement compris après quelques concerts que cette formation très typée allait restreindre son champ d'action. Ainsi, très vite le groupe se sépare de sa chanteuse mais a toutes les peines du monde à trouver un vocaliste à la hauteur. C'est assez logiquement que les collègues du jeune Matt envisagent de rester à quatre ; le jeune guitariste se chargera aussi du chant.

Et si le temps de faire ce choix a été long, le groupe n'a jamais cessé d'écrire et a produit suffisamment de titres pour espérer réaliser un premier album. Pour cela il suffit de réarranger la plus grande partie des titres issus de la démo "Eyes Of A Dream" de 2006 et d'y incorporer les nouveaux titres. On observera d'ailleurs la différence entre les premiers et les derniers, les titres comme "World Of Silence" et "Eyes Of A Dream" trahissent des influences évidentes et une écriture un peu scolaire quoique déjà efficace. C'est particulièrement flagrant sur "Eyes Of A Dream" ; il suffit de s'imaginer un chant à la Tarja dessus pour y voir la copie carbone du NIGHTWISH époque "Oceanborn"/"Wishmaster".

En revanche, pas de faute de goût majeure dans ces titres précoces. Mais "Lost Voices", "From The Fading Screams" ou encore "The Afterlife" montrent clairement que le groupe a beaucoup plus de potentiel qu'on eut pu le croire et une personnalité balbutiante mais bouillonnante qui ne demande qu'à s'affirmer à l'avenir. Matt Marinelli a une voix rocailleuse relativement médium mais puissante, et un sens de la mélodie tout à fait exquis. Il les préfère posées, teintées de mélancolie, mais pas trop, dans la lignée d'un Tom Englund auquel le groupe peut subtilement faire penser par moments.

Ensuite, l'alliage rythmique proposé par les Canadiens est lui aussi varié, assez technique déjà, non dénué d'un certain sens de la nuance. Son Heavy grave et plombé qui voudrait tirer vers le Power est teinté de Prog. Il a également une couleur typique de ces formations à clavier comme VANDEN PLAS ou PAGAN'S MIND qui savent exploiter l'instrument au meilleur de ses capacités, et Sean Werlick a fort à faire ("The Afterlife") et parvient le temps d'un solo à amener la respiration bienvenue au cours d'un "The Dawning Light" mené tambour battant par BOREALIS.

La production déjà assez puissante (même si le son des guitares est encore assez synthétique) et le songwriting affûté de ce "World Of Silence" va incontestablement faire de BOREALIS une formation à surveiller de près. Un début de carrière des plus prometteurs que les Canadiens prendront le temps de faire fructifier, ne livrant son deuxième opus que trois ans plus tard, ne sacrifiant pas la maturation des morceaux pour à tout prix s'assurer une présence dans les médias spécialisés. Quelque part c'est bien dommage, car sans EPYSODE je n'aurais peut-être jamais découvert BOREALIS.

Note réelle : 3,5/5.