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- Membre : Professor Black

DAWNBRINGER - Nucleus (2010)
Par CITIZEN le 9 Juin 2015          Consultée 3736 fois

Qu’est-ce qu’il me prend ? Je me réveille avec l’envie brutale de faire un papier sur DAWNBRINGER, sans me soucier du fait que c’est largement dans les radars et que mon lourd passif de surnoter tout ce que fait Chris Black rend ma chro d’emblée suspecte. Peuh !

Besoin surtout de boucler cette chro vite vite -moi qui avait arrêté mon avis définitivement- "Nucleus" best release by sieur Black ever, oui oui, les lecteurs de NIME ont droit à un avis tranché et unilatéral, c’est déjà pas un jugement facile à rendre même pour un metalhead nécessairement habitué à l’exercice du classement mental fastidieux et inutile- voilà mon avis définitif remis en question dès que par souci d’émettre un jugement objectif et indiscutable je tâtonne, prélève des échantillons dans le reste de la disco de DAWNBRINGER, et mets les pieds dans le plat dans "In Sickness And In Dreams", alors que je pensais m’être tiré d’affaire en constatant que leur album le plus remarqué "Into The Lair Of The Sun God" ne me fait pas trop d’effet, confiant dans la justesse de ma sentence... Ahem, bref, c’est une chro de plus à verser dans le corpus naissant d’une nouvelle discipline, la Chrisblack-ologie comparée, dont le progrès permettra peut-être un jour d’aboutir à la question millénaire- HIGH SPIRITS dans ses pires moments est-il mieux que SUPERCHRIST à son plus mauvais ? DAWNBRINGER mange-t-il AKTOR pour le petit déjeuner ? etc, etc. Tant d’albums immenses mis en concurrence sans raison valable pour les étoiles dorées semées par les chroniqueurs de NIME—faut vraiment qu’il y en ait un meilleur, si ce n’est parce qu’il faut bien se plonger dans cette disco par un point d’entrée ?

"Nucleus" pourrait bien être ce point d’entré privilégié pour DAWNBRINGER, partant au milieu de leur discographie, puis en suivant mon schéma, progresser avec l’album phare "Into The Lair", entamer une trajectoire de découverte en spirale- deux pas en arrière, retour avant la position de départ ("In Sickness"), entamez une nouvelle boucle qui vous projette sur leur dernier en date et un jour peut-être explorer les tréfonds de leurs releases du début des années 2000 et au-delà ; beau projet !

Assez causé méta-chro, essayons de consacrer une partie du papier à DAWNBRINGER. Particularité du groupe, pour une fois Chris Black n’en est pas le fondateur, en a rejoint les rangs tôt et a fini par phagocyter l’ensemble du processus créatif du groupe jusqu’à ce que celui-ci ne devienne qu’un projet de plus parmi d’autres, quelques membres originaux continuant à intervenir plus ou moins ponctuellement, le reste du lineup étant constitué de certains des potes de Chris Black qu’on est pas trop surpris de retrouver. C’est également le plus vieux groupe du père Black et un projet qui a mis pas mal de temps pour trouver son style propre et monter en graine. On parle vraiment de tâtonnements : la genèse de DAWNBRINGER, c’est rien de moins que du Black Metal, style le moins représenté au catalogue de Black (à part son aventure avec NACHTMYSTIUM).

"Nucleus", c’est le tournant où les éléments extrêmes des compos trouvent un équilibre stable avec une identité sonore bien plus heavy. On sent que durant les quatre ans qui se sont écoulés depuis l’album précédents Black a commencé a potassé HIGH SPIRITS et un son très fluide et clair, même si "Nucleus" relève d’une démarche bien plus ambitieuse et complètement dénuée de pop. Impossible de soupeser les proportions de black metal, de faire la part de NWOBHM ou d’identifier chaque plan doom, DAWNBRINGER est moderne dans la liberté d’approche et la conciliation des styles sans tomber dans un son type "proto/extrême", très rétro et authentique par son feeling. On s’échappe totalement de l’univers urbain qui domine dans les autres combos de l’omniscient Professor Black qui change de casquette pour administrer une leçon de Metal épique, à mon sens bien plus que le suivant- concept album parabole à twist foireux, mieux que le précédent trop introspectif.

Même en avertissant sur la richesse des influences, c’est difficile de choisir un angle d’approche pour entrer dans cette musique à proprement parler : pour rester purement technique, pointer que la première moitié de l’album, la plus rapide et brutale, est aussi celle qui laisse le plus s’exprimer des guitares dont les soli surgissent n’importe quand et s’installent pour un moment, et c’est d’ailleurs la première chose qu’on entend, une longue instru d’une guitare sereine et radieuse qui balaye le paysage, le chant semble ne pas vouloir édulcorer le plaisir des riffs et se cantonne à poser un couplet vite fait, pas de refrain répété, et des guitares contemplatives reviennent et nous perdent un peu. Vous êtes toujours sur vos gardes, les transitions peuvent être tranquilles ou abruptes, Black n’hésite pas à couper court quand il a tiré tout le jus d’une idée d’où des chansons qui semblent très courtes et concises—le deuxième titre, épileptique, démarre directement avec des rythmes beaucoup plus saccadés et trépignants et des bidouillages vocaux, l’effet inverse est encore plus brutal quand "All I See" court, angoissé et tendu à péter s’arrête tout net suivi sans coupure par le titre le plus doomy, oratoire et serein de l’album.

L’alternance entre les plans lumineux et des passages plus torturés est toujours stupéfiante, entre les morceaux ou même à l’intérieur d’un seul qui passe de blast beats et chant hargneux à des avalanches de solos plus progressifs. Le milieu de l’album est clairement le moins ambivalent et le plus volontairement extatique, "Swing Hard" est monumental et un peu cucul, "Catharsis" introduit par des guitares sèches et tranquille et mélancolique, "Like An earthquake" est le plus larmoyant du lot. L’album s’achève sur un morceau complètement desséché, avec des paroles aux syllabes scandées détachées, très lugubre. Difficile de dépeindre en deux paragraphes l’atmosphère lumineuse, chaleureuse et celle torturée qui cohabitent dans "Nucleus" sans se focaliser trop sur l’une ou l’autre et louper la dynamique qui anime cet album complètement possédé, l’intelligence avec laquelle on navigue entre ces univers à la vitesse de l’éclair, sans jamais avoir l’impression qu’un morceau est inachevé. DAWNBRINGER décharge une espèce de Metal fulgurant et mystique, sans artifice, avec des paroles cryptiques qui donnent l’impression de ne livrer que la moitié de l’énigme, donnant d’autant plus l’impression de pénétrer dans un domaine étrange.

"Nucleus" est un miracle du Heavy Metal, peut-être le dernier en date, aboutissement pour DANWBRINGER qui trouve d’un coup son identité sonore originale, naviguant entre planant et plongée dans les abysses. Largement de quoi remplacer votre monologue intérieur et tout votre juke-box mental pour un moment.

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- Chris Black (batterie, basse, claviers, chant)
- Scott Haskitt (guitare acoustique)
- Bill Palko (guitare lead)
- Matt Johnsen (guitare lead)
- Scott Hoffman (guitare rythmique)


1. So Much For Sleep
2. You Know Me
3. The Devil
4. Swing Hard
5. Cataract
6. Like An Earthquake
7. All I See
8. Old Wizard
9. Pendulum



             



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