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2015 Rise To Infamy

E.P

2016 Still

COWARDS - Rise To Infamy (2015)
Par ISAACRUDER le 29 Mars 2015          Consultée 1761 fois

La fascination pour la violence le Hatecore la connaît bien depuis KICKBACK. Ce que l'on appelait Negative Hardcore (terme puéril que je remplace par Hatecore) a désormais pris les rênes d'une modernité musicale purement et simplement tournée vers le monde qu'elle vomit. Il n'y a rien à comprendre de plus dans ces épreuves de force et de haine que la longue agonie d'une civilisation qui n'en finit plus de souiller son passé et de chercher la lumière dans un profond tunnel encrassé par des siècles de fourvoiement et de dévoiement à l'Ombre. Que KICKBACK ait pu justifier cela par une marginalisation est tout à fait contraire au fait réel. Certes les KICKBACK étaient d'authentiques haineux abîmés dans une forme de rejet, mais ils n'étaient pas marginaux, seulement le symptôme de la perdition de l'homme occidental dans une Europe dont la chute se fait attendre avec impatience.

COWARDS est le rejeton en ligne directe de ce Hatecore perverti, vicieux et sans concession. Rejeton bâtard, puisqu'il n'est pas habité par la même véritable fascination pour le Mal, mais rejeton quand même, drogué au riff Blackisant, aux cris arrachés avec douleur et aux ruptures de rythme censées promouvoir l'immanence d'une guerre éclair. Autant le dire de suite je n'ai pourtant jamais apprécié leurs précédents méfaits, que ce soit "Shooting Blank And Pills", trop générique, ou l'EP "Hoarder", bien trop boueux et sans génie à mon goût. Aussi ma surprise a-t-elle été plus grande à l'écoute de "Rise To Infamy" dont le visuel représente en toute horreur l'indicible agression dont il est empli.

Au fond quoi de plus délectable qu'une violence finement exécutée ? L'oreille se fait aussi vicieuse que l’œil du pervers. Remplaçons le tranchant d'une lame affûtée par le riff sournois et revanchard d'un groupe qui a désormais compris que c'est ce qu'il lui fallait pour sortir des étendues glacées et glauques de la scène moderne, où tout le monde se noie dans la même mêlée au demeurant fort peu virile. Aussi "Rise To Infamy" est-il jouissif à l'écoute, en premier lieu pour ses riffs sauvages et accrocheurs. Syndrome de Stockholm évident à l'écoute d'un "Low Esteem" ravageur, dont le départ faussement cliché et banal annonce du groove et du riff aux allures de scie industrielle. Les mécaniques sont pourtant claires, COWARDS connaît ses classiques : tendances Black Metal, moshparts tirées des bases du NYHC et, différence plus profonde qu'avec KICKBACK, lourdes parties Sludge diablement écrasantes. De quoi varier les plaisirs le long d'un album qui va avoir tendance à se répéter mais qui reste suffisamment riche dans ses riffs et sa furie pour ne pas lasser.

Là où COWARDS va éviter la violence stérile et sans lendemain (PLEBEIAN GRANDSTAND est encore en train de blaster) c'est dans cette recherche d'un groove diabolique, aussi addictif qu'il est antithétique d'une rage assumée (le comique dans le tragique et vice-versa dirait Shakespeare). Ainsi l'excellent "Frustration (is my girl)" et sa basse dansante vient-il réaffirmer les multiples atouts de COWARDS dans une scène où le chaos peut prendre différentes formes. Alors bien sûr, les inévitables blasts seront de la partie, comme des renforts lors de l'angoisse de la page blanche, mais ils restent minimes face à des monuments de lourdeur que CROWBAR n'aurait pas reniés ("Beyond My Hands"). C'est dans ces excès que COWARDS devient génial, car il utilise toutes les formes possibles pour produire son agressivité, qui devient tentante comme le Malin, à l'instar de CALVAIIRE, dont il partage également les ruptures de rythme anarchiques et délicieuses ("Low Esteem" ou "Wish For Infamy"). En plus de cette empreinte du Sludge (la fin du tortueux "Shame Along Shame" mes aïeux!), COWARDS va habilement habiller ses morceaux de détours Post-Hardcore aussi fins que salvateurs, en ce qu'ils permettent de respirer au cœur d'un déluge de souffrances, l'énorme "Birth Of A Sadistic Son" faisant par exemple étalage d'un final explosif.

Néanmoins, nul besoin d'être un génie pour déterminer le problème principal de COWARDS. En bon rejeton bâtard qu'il est, il reste fasciné par la figure de ce père absent qu'est KICKBACK et ne fait bien souvent que pasticher son héritage. Le chanteur en est le meilleur exemple tant ses cris sont pompés sur ceux de Stephen Bessac mais dans le même temps, en étant de meilleure qualité et extirpés avec douleur, ils illustrent ce que fait COWARDS : poursuivre l’œuvre de KICKBACK avec talent, et en apportant quelques idées à lui qui font de ce "Rise To Infamy" une très bonne surprise pour les amateurs de guérison par le tabassage. Et Dieu sait qu'ils sont nombreux ceux à qui la violence prolifique profite davantage que le calme stressant .

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   ISAACRUDER

 
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- J. H. (chant)
- C. L. (batterie)
- G. T. (basse)
- T. A. (guitare)
- A. L. (guitare)


1. Shame Along Shame
2. Never To Shine
3. Frustration (is My Girl)
4. Beyond My Hands
5. Birth Of The Sadistic Son
6. Low Esteem
7. Anything But The Highroad
8. Wish For Infamy
9. Bend The Knee
10. So Easy



             



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