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DEATH METAL  |  STUDIO

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FLESHCRAWL - Bloodsoul (1996)
Par DARK MORUE le 22 Novembre 2014          Consultée 2019 fois

L'art et la manière de sortir une énorme bombe dans l'indifférence la plus totale. FLESHCRAWL est un groupe qui a réussi à tout ravager mais est resté dans une indifférence certaine, un peu le même destin que peut avoir un SINISTER au fond de sa Hollande. On va pas refaire l'histoire, c'est comme ça et puis c'est tout, 1996 c'était y a un petit moment du coup on va juste s'intéresser à ce sommet qu'est "Bloodsoul", sorti pile quand il faut pas mais tronchant le fion à tout ce qui passe quand même. Par des Allemands qui ont décidément des goûts de luxe.
Et donc, avec un line-up identique, la bande des frères Hanus (prrrrffffft) se retrouve cette fois au Abyss Studio, d'un certain Peter Tägtgren. Voilà, après le travail de Dan Swanö sur le très percutant "Impurity", on tape à nouveau dans un certain standing s'étant bien illustré comme il faut par la suite. Le bougre a même le droit à son petit guest sur le premier morceau, balançant quelques lignes de sa voix bien reconnaissable par-ci par-là. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'était un choix des plus judicieux transcendant une œuvre bluffante sur toute la longueur.

En 1996, le Death Metal est raide mort, le Black Norvégien a vaincu par KO, tout le monde déserte, c'est la loose intégrale, à part pour quelques irréductibles. Bon, y a le Death Mélo qui se ramène, mais en gros albums cultes en provenance de groupes au style pur et Old School... Y a bien IMMOLATION qui a tout défoncé avec "Here In After", mais sinon c'est du mélodifié (EDGE OF SANITY, le trio de Gothenburg, CARCASS ou HYPOCRISY se lissent), du technifié (bah ouais on va pas oublier CRYPTOPSY quoi) ou de la préparation de grosse claque à venir (ANGELCORPSE et DYING FETUS s'échauffent). On a deux trois résistants par-ci par-là, mais rien de bien méchant.
Et alors que toute la scène Death Suédois s’effrite un peu, revirant ou sortant des albums chiants (DISMEMBER excepté), voilà que c'est au fin fond de l’Allemagne que la HM-2 se fait entendre et grandit, vient foutre une claque monumentale alors qu'on l'attendait pas, et toise tout le monde de haut. Putain de merde. Comment que ce "Bloodsoul" il gère c'est juste impressionnant. Pour une fois que la résistance vient du côté des Boches, z'avaient intérêt à faire les choses bien.

Et vas-y que d'office on est enfouis sous une chape de plomb crasseux sentant la tombe et la poussière. Sitôt la lecture entamée que le titre éponyme débarque et fait pire que mal. Le style a beaucoup évolué depuis "Impurity", la durée des morceaux bien rallongée et leur nombre réduit, afin de permettre un meilleur développement, de poser un peu les idées plutôt que nous les lancer à la gueule et passer direct à la suite comme sur le grand frère. Mais c'est pas pour autant que ça s'est calmé. Et vas-y que les accélérations intempestives qui vont jusqu'à blaster sec nous cueillent en uppercut un peu n'importe quand, dans le même genre qu'un GRAVE en encore plus vénère et à qui on aurait donné le secret des riffs des deux premiers ENTOMBED. Et vas-y que chaque riff te colle une tarte dans la gueule (ce son, cette intensité, wow), et qu'on pourrait citer tous les morceaux juste pour donner les tubes de la galette. Genre non mais vas-y "In the Dead Of Night" qui te remet à terre à chaque break, à chaque reprise, alternant la surpuissance tout en riffs massifs aux grosses accélérations intenses qu'on sent passer. FLESHCRAWL était considéré en son époque comme du Brutal Death et c'est pas pour rien, bien qu'on garde cumulé à cette violence le grain bien Suédois, bien Old School, et bordel ce que c'est bon.

Comme toujours avec FLESHCRAWL on se mange d'ailleurs une reprise en plein milieu de l'album et encore une fois c'est à l'avenant. Reprendre du DEMILICH, c'est quelque chose d'osé tellement c'est tordu, et là ça passe comme une lettre dans maman, et c'est bien évocateur de la direction ici adoptée pour le profane. Couinant, complexe mais ultra rentre-dedans et bien branlé. Et on balance un bon gros growl gras et puissant par-dessus, juste histoire de, en enchaînant les hits comme des perles et en faisant revivre des sensations qui se perdaient depuis les "Dark Recollections", "Left Hand Path" et "Shadows Of The Past". Cette sensation de rester bloqué sur l'album, de se dire que ce n'est rien d'autre qu'une mine de riffs cultes, que chaque plan est à sa place, chaque note balancée dans la tronche comme il faut, et qu'on reste hypnotisé, bougeant tout notre corps en transe, par la furie de "Nocturnal Funeral", la jouissive accélération progressive de la lourde et orageuse "The Age Of Chaos", les riffs en parpaing de "Recycling The Corpses"... Enfin bref merde quoi, "Bloodsoul" est un putain de sans-fautes, un modèle, l'album de Death Old School qu'il faut réussir à sortir par tous les moyens, ne loupant le coche sur aucun riff, évitant toute faute de goût et restant bien éloigné du kitsch pourtant inhérent au genre, pour juste se terminer en headbang furax sur un dernier titre qui fait revenir quelques relents Crust qui cassent des gueules.

Non mais voilà. Que dire de plus. "Bloodsoul" est sorti comme ça, au milieu de nulle part, et pas grand-monde en a eu quelque chose à foutre alors qu'il sur-encule tout ce qui lui tombe sous la main. Tabassant comme il faut, d'une brutalité de tout instant couplée au bon vieux son Suédois qui fleure le DISMEMBER comme on le kiffe tous (HEIN ? COMMENT ÇA NON ? TU LE VOIS MON POING ?), défonçant la tronche sans jamais s'arrêter avec des compositions d'une solidité, efficacité et construction exemplaires qui feraient peur à leur premier album, aidées par absolument tout et regroupant tout ce qu'on aime dans la musique. Un album qu'on peut écouter en boucle sans aucun soucis car condensant à lui seul tout ce qu'on a envie de retrouver quand on veut écouter du Death Metal. Et dire qu'à cause de ces connards de pandas des forêts du Nord il est passé pratiquement inaperçu à sa sortie et a laissé le groupe ramer jusqu'à encore aujourd'hui par manque pur et simple d'exposition en dehors des frontières teutonnes... Que justice soit faite moi je dis.

Gürken : Un des albums de Swedeath ultimes, et ne venant même pas de Scandinavie. Yes.

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   DARK MORUE

 
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- Alex Pretzer (chant)
- Stefan Hanus (guitare)
- Mike Hanus (guitare, basse)
- Bastian Herzog (batterie)


1. Bloodsoul
2. In The Dead Of Night
3. Embalmed Beauty Sleep (cover Demilich)
4. Contribution Suicide
5. The Age Of Chaos
6. Recycling The Corpses
7. Nocturnal Funeral
8. Tomb Of Memories



             



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