BON. Nous y voilà. On rentre dans la partie intéressante. Hellyeah.
FLESHCRAWL avait quand même donné un joli coup dans l'eau tiède avec son premier album. Beaucoup de fougue, mais pas d'inspiration particulière et surtout pas du tout aidé par les atouts plastiques. Qu'à cela ne tienne, il ne leur manquait plus qu'à sortir le grand jeu dès le second album. Toujours chez BlackMark, on met désormais les bouchées doubles et deux ans plus tard c'est sous la tutelle de Dan Swanö que "Impurity" va être enregistré. Fini le son bancal et classique, finit le Death Metal intermédiaire aux compos trop longues aussitôt oubliées, cette fois-ci on montre les crocs, on sort la tronçonneuse et on taille dans le lard. Ouais ouais ouais, à l'allemande, sans bavures, avec la couenne qui jute.

Nos Teutons ont ici totalement remanié leur musique. On verse désormais dans un pur Death façon Suédois qui gronde et crépite, dans le pur style d'un GRAVE des grandes heures. Mais en encore plus lourd et brutal. Les mid-tempi sont encore plus insistants, et le groupe ne se repose absolument pas dessus, préférant accélérer au petit bonheur la chance dès qu'il le peut, allant jusqu'à blaster à tout-va et enfoncer la grosse pédale jusqu'à l'épuisement.
Et c'est cette violence débridée qui poussera FLESHCRAWL sur le devant de la scène à l'époque, faisant presque la nique à MORGOTH. Mais écoutez-moi "Subordinated" quoi, pure perle pouvant nous faire croire que le combo est originaire de la terre des Krisprolls. Ce qui nous donne du coup un opus pas si classique, pour un groupe désormais repassé en seconde division mais à l'époque puissant et affirmé. Bref vous l'aurez compris, "Impurity" n'a plus rien d'original de nos jours, mais ça ne l'empêche pas d'être franchement super cool à écouter.

Parce que déjà ça démarre super fort. "From The Dead To The Living" commence sur les chapeaux de roues, arrachant la gueule en beauté, et c'est pas "Withering Life" qui va calmer le jeu. Et on enchaîne direct sur une reprise de DEMIGOD. Certes, c'est assez bizarre comme idée de mettre ça en troisième position, mais vu comment les gaillards s'y sont appliqués l'exercice devient plus que crédible. Et en reprenant un tel titre de toute façon on a peu de chances de se foirer.
La suite est certes complètement linéaire comme du bon gros Death Suédois de base mais a le mérite de ne pas lasser. Parce que les titres sont concis et foncent droit, parce que ça ne dure que 35 petites minutes (ils ont compris les défauts du précédent on dirait).
Après, on peut reprocher au niveau de baisser d'un petit cran après l'interlude instrumentale kitsch à souhait. Surtout après une "Disfigured" aussi imposante, montrant plus que de raison l'influence de GRAVE et avec une partie blastée jouissive. Mais bon, on va pas tant faire la fine bouche.

Parce que le statut de "groupe de Death Suédois mais qui en fait vient d'Allemagne" totalement assumé est absolument parfait. Entre les riffs qui sentent bon l'ENTOMBED des beaux jours ("Stiffen Souls", ou "Inevitable End") et le chant guttural profond et enragé, on a de quoi être refaits. Et si on y rajoute le riffing totalement imparable des frères Hanus (prffffrrrffft), couplé au meilleur son de guitare du monde, c'est l'érection de Deatheux assurée. C'est juste dommage que si le groupe se complaît à parfaitement alterner les gros bourrages dans la tronche et les parties lentes écrasantes, les deux titres tendant le plus vers le mid-tempo (à savoir "Center Of Hate" et "Incineration") soient les moins bons de l'album malgré des passages superbes, notamment quand ça accélère (ouais bon d'accord). Parce que même si "Incinerated" nous sort le grand jeu avec Dan Swanö en personne qui vient nous raconter des trucs, la compo traîne en longueur et ce malgré des fulgurances incroyables.

M'enfin bref. FLESHCRAWL a grandi. Et trouvé sa voie. Celle d'un groupe apatride, qui joue une musique bien plus nordique que ses origines ne le veulent, et qui le fait bien et en bourrant la gueule en beauté. En haussant d'un énorme cran la violence, en faisant péter les HM-2 et en tapant de manière plus concise, le groupe a touché le jackpot. En résulte un album simple, direct, sans fioritures, qui a de quoi mettre tout le monde d'accord de part ses influences diverses (on sent un poil les US dans le jeu et la manière d'amener les riffs). Un premier vrai bon album pour un groupe sur la pente ascendante qui allait cependant se manger le déclin du Death Metal en pleine face, sortant par la suite son meilleur album presque dans le vide.
L'histoire est dure, mais bon, au moins elle nous laisse avec de bons albums sur les bras.

Njut : Les voilà qui se tournent vers Stockholm et frappent le plus fort possible. Eh bah pour une fois qu'un changement est salvateur, on va pas s'en plaindre.