Le cinquième album pour les allemands de Mystic Circle. Et la déception occasionnée par l’écoute de leur précédent album se confirme puisque le groupe s’obstine à continuer sa mue. Après un début de carrière voué au black symphonique, Mystic Circle s’achemine effectivement vers un black de plus en plus agressif, de plus en plus brutal.

Infernal Satanic verses (1999) était leur album le plus symphonique, le plus complexe, un album exceptionnel qui m’avait autant marqué si ce n’est plus que les réalisations de Dimmu Borgir, EMPEROR ou CRADLE OF FILTH. Sur l’album suivant, The Great Beast (2001), on avait déjà très nettement perçu le changement de cap du groupe qui avait durci le ton avec un black plus direct, moins orchestral. Et Damien est dans la continuité de ce changement : les orchestrations sont encore plus discrètes, le chant féminin a disparu, et un rythme effréné caractérise les morceaux, pratiquement sans relâche.

Mais le talent du groupe reste sans conteste le même. Car l’orientation a beau me décevoir, la musique de Mystic Circle est toujours de qualité. Et il y a sur cet album d’excellents moments, d’excellents morceaux. La force de Mystic Circle reposait, à mon sens, particulièrement sur les breaks et les orchestrations. Les breaks sont toujours présents même si plus épars et les orchestrations ont été remplacées par des nappes de clavier moins complexes mais qui maintiennent parfaitement l’aspect épique de la musique du groupe. Le résultat ? Un bon album de Black Mélodique, distillant quelques bonnes idées et à coté duquel il serait dommage de passer.

Parmi les meilleurs morceaux de cet opus, on retiendra peut-être davantage l’excellent 666 (Mark Of The Devil) qui commence par un chant death avant de surprendre par un changement de rythme et une voix black sur une ambiance ultra épique, Servants Of Twilight sur lequel on retrouve quelques orchestrations marquantes et de très bonnes mélodies appuyées par des riffs incisifs, The Seventh Sign, un morceau de la trempe de Infernal Satanic Verses, c’est à dire assez complexe et très mélodique ou Image Of The Antichrist et son passage narratif de toute beauté. Mais le morceau le plus marquant de l’album est sans conteste Unholy Alliance, notamment parce qu’il me rappelle pleinement la musique du groupe sur ses précédents opus. Les claviers sont très présents, surtout sur l’intro, magnifique, il y a de nombreux breaks, d’excellentes mélodies et surtout, ces fameuses orchestrations que maîtrise si bien le groupe. Il n’y a guère de morceaux faibles de toute façon, et Damien s’écoute très aisément, même si la batterie sur-vitaminée peut parfois se faire irritante.

Un bon opus, donc, que les amateurs de Black Mélodique devraient facilement apprécier, qui plus est s’ils aiment les rythmiques puissantes. D’autant plus que la production est de grande qualité et que la pochette, signée J.P. Fournier, vaut le coup d’œil.

Mystic Circle a décidé de s’éloigner du black symphonique pour ce concentrer sur un black direct, ce qui est plutôt courageux quand on voit le succès du dernier album de Dimmu Borgir sur lequel les orchestrations tenaient une place primordiale. Mais je ne peux m’empêcher d’être contrarié car, justement, au niveau du black orchestral, Mystic Circle n’a absolument rien à envier aux autres. Ce serait même plutôt le contraire…