MYSTIC CIRCLE, ça n’est pas un groupe, mais deux ! Le premier officiait dans un black metal symphonique d’excellente facture dont le point d’orgue était « Infernal Satanic Verses », monument paru en 1999.

Le second groupe joue du death tantôt black tantôt thrash. C’est suite à de gros changements de line-up survenus au moment de la sortie de « Damien » en 2002 (notamment le départ du principal compositeur du groupe) que les allemands ont peu à peu redéfini leur style. Le très bon « Damien » conservait un côté black encore très prononcé (mais « exit » le symphonique), ça n’est finalement que sur « Open The Gates Of Hell » que MYSTIC CIRCLE a définitivement opéré sa mue.

« The Bloody path Of God » ne renie pas cette orientation. Il la confirme même.

Quoique MYSTIC CIRCLE sache encore se montrer adroit par moments, le problème - c’est d’ailleurs un reproche qui est fait au groupe depuis ses tous débuts – c’est que cet album ne transpire pas la sincérité. On sent assez souvent que les compositions ont été structurées pour coller au genre. Les titres manquent de spontanéité, le côté « mauvais garçon » semble surfait. « Dommsday Prophecy » par exemple, souffre d'une absence de cohésion. Les idées s’enchaînent pêle-mêle et l’effet escompté ne prend pas. Même remarque pour « The Grim Reaper ». A quoi bon placer une intro atmosphérique de trois minutes et enchaîner sur un metal aussi brut ? Le titre perd en bon sens.

A côté de ça, on tient tout de même de bonnes idées : la rythmique martiale du titre « The Bloody Path Of God », la montée en puissance de « Hellborn » bien soutenue par une batterie métronomique.

Ni bon ni mauvais, « The Bloody Path Of God » est à mon sens la manifestation flagrante que MYSTIC CIRCLE s’est artistiquement perdu depuis que la volonté affichée par certains membres du groupe de durcir sa musique a présidé à sa destinée. Non que ce genre de death / black soit mauvais. C’est juste que MYSTIC CIRCLE se montre nettement moins à l’aise ici qu’il ne l’avait été sur « Infernal Satanic Verses » ou son prédécesseur. On ne peut pas être bon partout !