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BRUTAL DEATH TECHNIQUE  |  STUDIO

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- Style : Decapitated

PSYCROPTIC - Symbols Of Failure (2006)
Par DARK MORUE le 10 Février 2014          Consultée 2645 fois

Trois ans se sont écoulés depuis le monument unanimement reconnu "The Scepter Of The Ancients". PSYCROPTIC est de retour sur le devant de la scène.
Bien évidemment attendu de pied ferme, signé fraîchement chez un Neurotic Records montant bien comme il le faut à l'époque avec les sorties d'albums de monstres comme PANZERCHRIST, SPAWN OF POSSESSION, PROSTITUTE DISFIGURMENT ou VISCERAL BLEEDING et donc accédant à une distribution bien plus efficace que par le passé (bien que Unique Leader se soit débrouillé pour distribuer les albums passés en Europe et aux US), l'éviction de Chalk a cependant laissé le poste de chanteur vacant et donc laissé des inquiétudes, un illustre inconnu du nom de Jason Pepiatt le remplaçant le pied levé.

C'est donc doté d'une superbe pochette de Par Olofsson totalement dans l'esprit de la musique du combo que "Symbols Of Failure" nous arrive dans les tympans début 2006, et qu'on ne s'y méprenne pas, pas de déception au rendez-vous. Par contre évolution il y a, bien qu'elle ne soit pas si évidente que ça. Forts de moyens conséquents, les diables de Tazmanie ont boosté autant que possible leur musique : le son est plus propre que jamais, toujours plus léché, d'une précision chirurgicale. Et vu ce qui est joué, y'en a bien besoin, pas question de laisser à nouveau l'un des quatre membres derrière les autres tant rien ne démérite...
En opposition avec "Scepter Of The Ancients" qui enchaînait les riffs cultissimes, les morceaux immédiats malgré leur technicité affolante et les énormes tubes (Argh "Lacertine Forest"), la cuvée de 2006 affiche un riffing incroyablement complexe et peu évident à aborder. Les sonorités ne changent pas, mais le spectre est enrichi et le niveau de jeu est encore élevé d'un cran. Toujours ces riffs typiques et difficilement imitables dont Joe Haley a le secret, sautillants, aussi complexes que naturels, partant d'une base simple mais tellement ornée de motifs que tout en est transfiguré. Et bon sang, David Haley est décidément un putain de surdoué des fûts, tabassant brutalement mais calant des plans peu évidents et un jeu de cymbales vraiment surprenant donnant une couleur très particulière à l'ensemble de la musique du combo.

Dés le survolté "Alpha Breed" on est en terrain connu de toute façon. Même le chant de Jason, s'il ne peut absolument pas concurrencer Chalk (les intonations à la con manquent), est d'une efficacité remarquable, alternance hurlements furieux et growls hystériques avec des lignes extrêmement rapides et déjantées. Et merde quoi, malgré la propreté du son, on a une nouvelle fois cette géniale impression de groupe totalement naturel et non retouché, humain, juste bourré de talent, sentiment qui transparaît très peu via la plupart des autres groupes du style (et c'est avant tout du à ce son de batterie qui ne sonne absolument pas plastoc ni triggé à outrance). Après... Comment dire. C'est bien beau tout ça mais "Symbols Of Failure" reste l'album le moins accessible du combo. Et pour cause. La violente hausse de technicité devient presque une finalité, résultat on ne retient rien. Absolument rien. Quelques riffs par-ci par-là, surtout "Our Evolutionary Architecture" et ses riffs de fin ou "Minions: The Fallen" qui voit Jason complètement péter un câble au micro et partir dans tous les sens de manière encore plus prononcée que sur les autres morceaux, on a franchement du mal à donner du relief à ce bloc de notes de guitares miroitantes à l'ambiance SF avant la vingtaine d'écoutes attentives tellement la richesse est de mise et la complexité ne faiblit jamais.

Mais... Est-ce que ce côté hermétique est un problème pour autant ? Non. Pas ici. Parce qu'on se laisse porter par cette virtuosité de tout instant, hypnotisé par les breaks de "Epoch Of The Gods", en regardant fascinés les musiciens donner l'impression de jouer chacun de leur côté tout en formant un ensemble cohérent, enchaîner les prouesses et se lancer la balle, chaque riff virevoltant appelant par la suite un sprint effréné du côté du batteur, ça part dans tous les sens, toujours avec un côté un peu futuriste, une précision extrême et surtout une intensité ne faiblissant jamais.
En gros, l'album tire sa force des reproches qu'on peut lui adresser, et transforme son monolithisme absolu et le manque de relief en avalanche ininterrompue de brutalité technique. On identifie pas LE tube de l'album car tout est du même niveau, que chaque titre comporte ses riffs efficaces, ses passages instrumentaux à tomber, breaks de fou furieux, mélodies catchy qu'on oublie quand même instantanément...
C'est constant. Pas de chute. Même en fin d'album on ne sature pas de cette absence totale de points d'accroche qui transforme le groupe en un équivalent mélodique de SUFFOCATION, tant le renouvellement est de mise avec une ingéniosité sans faille, et ce malgré des tics récurrents. En sommes, c'est pas parce qu'après la fin de l'album on en a rien à siffloter qu'au final on a pas pris du plaisir en l'écoutant.

Donc, PSYCROPTIC 2006, c'est du tout bon. C'est juste pas franchement facile à écouter tellement c'est dense, intense, et même si on prend cher, on est vite un peu perdu. Mais pas trop non plus. Toujours un petit riff qui passe pour reprendre brièvement notre attention avant un autre lattage post-apocalyptique et nous happer avec lui jusqu'à nous perdre à nouveau dans cette véritable tornade nous assénant de manière ininterrompue des plans inhumains.
C'est bien plaisant pour ceux qui aiment se faire du mal. Et tout auditeur de Brutal Death en fait au fond un peu partie.
Nous avons donc un album inférieur à son prédécesseur car moins direct et bardé d'hymnes, mais quand même un sacré morceau du genre qui aurait été irréprochable si on avait pas eu à la comparer avec l’œuvre antérieure de son géniteur.

Koala : Bien évidemment en-dessous de son grand frère, mais tient quand même la dragée haute à un paquet d'autres albums du genre.

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   DARK MORUE

 
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- Jason Peppiatt (chant)
- Joe Haley (guitare)
- Cameron Grant (basse)
- David Haley (batterie)


1. Alpha Breed
2. Missionaries Of A Future To Come
3. Merchants Of Deceit
4. Minions: The Fallen
5. Repairing The Dimensional Cluster
6. Epoch Of The Gods
7. Our Evolutionary Architecture
8. An Experiment In Transience
9. Cleansing A Misguided Path



             



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