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PSYCROPTIC - The Inherited Repression (2012)
Par DARK MORUE le 11 Avril 2014          Consultée 2852 fois

Cet album. Est terrifiant.
Dans le sens où tout va mal dessus. Genre tout ce qu'on ne voulait pas que PSYCROPTIC devienne est bien là. Avec déjà cette pochette qui fait Deathcore ou au moins Death Moderne (parallèle obligé avec SKINLESS et son "Trample The Weak..."). Et après ce qu'on apprend sur la musique en elle-même. Genre qu'on a laissé tomber pour le chant, maintenant Pepiatt ne fait plus rien d'autre que des vocalises Metalcore beuglées, et que la musique est toujours plus rentre-dedans. Diantre. Donc on a pris "Ob(Servant)", et on a démultiplié ses défauts. Très bien. Eh ben c'est une bonne bouse que nous avons là, même pas besoin de l'écouter, album suivant.

Sauf que. Sauf que non, ça marche pas comme ça. Ce serait trop facile sinon. Peu importe nos a priori, peu importe ce que le groupe a été et ce qu'on voudrait qu'il soit, à un moment faut arrêter l'intégrisme et ne plus se voiler la face. Car même si ça craint du boudin en théorie, "The Inherited Repression" nous réserve bien des surprises.
On commence par écouter cette "Carriers Of The Plague", qui démarre par un riff lent et un peu saccadé. Le chant débarque, c'est mou, on est prêt à zapper. Et puis là. L'illumination. Cette accélération avec ce riff sautillant complètement typique de PSYCROPTIC, la machine qui se met en branle, nous envoie des riffs ultra techniques circulaires de toute beauté, des mélodies à couper le souffle, tout s'accélère, passage ultra épique poignant sur la fin, et outro industrielle pour faire la transition. Aoutch. Mon Dieu que vient-il de se passer ? C'était surpuissant, et beau. Et c'est pas fini.
C'est donc là qu'un constat s'impose. Oui, le groupe a évolué. Pas dans la direction qu'on voulait. Mais il a trouvé sa voie. Et désormais, il propose une musique ultra catchy, d'une efficacité monumentale, tout en restant du 100% pur PSYCROPTIC dans le sens que les riffs sont reconnaissables entre mille autres. Et c'est fort, très fort.

De loin on penserait se trouver en face d'un album de Death Moderne tout con, et David Haley est toujours un poil sous-exploité (ou alors il a régressé, c'est au choix). Mais dès qu'on gratte un peu, qu'on fait fi de ce chant désormais linéaire alors qu'on l'a connu complètement barré autrefois (et puis bon, il faut l'avouer, il a plus de puissance comme ça même s'il gave à la longue), on trouve un véritable joyau forgé de mains expertes, policé et chiadé jusqu'au bout. On a perdu la spontanéité qui les caractérisait, l'identité est en chute libre, mais c'est moins gênant que sur l'album précédent car cette fois le virage est assumé et encaissé à fond. Lissé, boosté, en somme solidement ancré dans la scène Death Technique florissante. Mais, avec un niveau d'inspiration qui déconne pas et enfonce le clou. Peu d'autres groupes arriveraient à aligner trois premiers morceaux aussi parfaits, avec chacun leurs spécificités, leurs mélodies que personne d'autre n'aurait pu dénicher et une évolution logique qui se loge au fond de notre cortex et conquit dès les premières écoutes. Même les passages lents gèrent cette fois, alors que demander ?

C'est toujours technique à en crever, avant de caler un seul des riffs de manière carrée on peut perdre des doigts, toujours ultra ingénieux et avec un sens de la mélodie toujours aussi bizarre laissant les longs passages instrumentaux se savourer (rah mais ces riffs sur "The Throne Of Kings" !). Et une certaine unité se dégage car on ne note aucune chute de qualité, bien qu'une certaine linéarité se fasse un peu sentir en fin de course faute de véritable variété dans les sonorités. Mais pfouah, quand on se bouffe une tuerie intégrale comme "The Sleepers Have Awoken", le tube "Becoming The Cult" ou une "Deprivation" absolument sublime avec son démarrage tout en arpèges tendus... Ben on la ferme et on chipote pas. Après, certains choix sont regrettables. Joe Haley a mis le paquet niveau riffs époustouflants, par contre pour ce qui est des soli c'est un peu la misère. Et... Et merde, elle est passée où la basse ? C'est pas comme si Cameron Grant avait rien à raconter, là la production résolument moderne l'enfouit totalement et c'est quand même un petit peu scandaleux (parce que du coup il n'y a plus que 2 zicos dans le groupe, et ça fait très bizarre dit comme ça).

Donc voilà. On peut le craindre, mais en temps qu'album mature, "The Inherited Repression" se pose là. Il démontre qu'à son 5ème album, un groupe change, et propose un matériel forcément des plus professionnels et affirmés. On parle plus de potentiel, mais d'assise totale, avec quatre musiciens soudés qui font ce qu'ils ont envie de faire, de la manière qu'ils l'entendent, avec un talent virtuose et un naturel qui coule de source tout en pouvant désormais se payer le luxe d'y mettre les moyens.
En résulte un album qui tranche avec le PSYCROPTIC passé dont on a été fan, mais qui claque tout de même violemment et nous sert certains des meilleurs morceaux du groupe, peu importe ce qu'on pense des choix artistiques radicaux. Plus qu'à attendre la suite désormais.

Psicrouptique : Réussir à sortir un très bon album en appuyant au maximum les défauts de son prédécesseur, c'est quand même un beau tour de force.

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   DARK MORUE

 
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- Jason Pepiatt (chant)
- Joe Haley (guitare)
- Cameron Grant (basse)
- David Haley (batterie)


1. Carriers Of The Plague
2. Forward To Submission
3. Euphorinasia
4. The Throne Of Kings
5. Unmasking The Traitors
6. Become The Cult
7. From Scribe To Ashes
8. Deprivation
9. The Sleepers Have Awoken



             



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