« Des morsures de requins et des combats de chiens » ? Rime riche !! Ah non pardon, pauvre … Et un peu WTFuckesque pour un titre d’album. C’est peut être un message subliminal ? Une façon de dire aux fans de la première heure : « N’écoutez pas ! Vous allez être déçus, car on fait n’importe quoi mais on rigole bien et on se fait plein de fric ! »

C’est un peu exagéré mais malheureusement il faut dire que depuis "Babylon" le groupe se vautre de plus en plus dans le « prêt à écouter », le mauvais FM, le caca commercial. Et je dois avouer que je ne comprends pas vraiment comment SKINDRED se ramasse de cette façon alors qu’ils ont le potentiel de faire quelque chose de bien, ils l’ont prouvé par le passé ! L’idée de mélanger autant d’éléments à du Metal, c’est super osé, mais ça peut être intéressant et donner quelque chose de bien quand on dose chaque ingrédient correctement. Or là ce n’est pas le cas… Les Gallois avaient déjà commis la bourde de balancer de la Pop Punk à toutes les sauces sur "Roots Rock Riot" (et l’expérience s’était révélée foireuse), et bien ils réitèrent le coup ici avec euh… du n’importe quoi en fait, tant que ça sonne comme un hit potentiel pour une radio à la mode, ça leur va !

"Electric Avenue" est désespérant… Du vocoder ? Pourquoi pas. Un rythme joyeux et bondissant ? Pourquoi pas. Mais le résultat est immonde ! Je ne sais pas vraiment décrire ce que j’ai écouté, je dirais une sorte de « Happy-Party-Metal ». Vous savez le genre de musique qui passe dans des films comme American Pie, quand les ados font une méga teuf (excellent ! whouhouhou !) devant une piscine avec de l’alcool, du sexe, de la drogue à foison et font tout un tas de trucs débiles mais trop fun qui les font passer pour des jeunes trop cools ! Et ben voilà c’est sur un fond musical de film pour ados que Benji s’essaye (et y arrive plutôt bien, c’est ça le pire !) à une ligne de chant tout droit sortie d’albums de BLINK 182 ou de mauvais skeuds de SUM 41. Dans le même style, tout à fait ridicule et déprimant, on a "Corrupted". Musicalement je dirais que ça se rapproche de FALL OUT BOY, donc je n’en dirai pas plus parce que je trouve ça pire que médiocre, mais le pire je crois que c’est Benji, j’ai failli ne pas reconnaître son timbre de voix ! Qu’il chante totalement en chant clair ne me pose pas de problème, mais je pense qu’il a dû abuser un chouïa sur l’autotune. "Days Like This" n’est qu’un copié collé de "Killing Me" présente sur "Roots Rock Riot" et reprend la recette du son Pop Punk combiné à une jolie envolée (mais totalement niaise) en chant clair façon LINKIN' PARK. Même "Who Are You?" avec son côté Dub Electro est complètement manqué, l’effet planant recherché peut être là si on a pris du Valium en quantités déraisonnables, mais cette espèce de ligne de chant trop sucrée qu’emploie Benji gâche tout et est tellement putassière qu’elle ne dégage aucune émotion. Un titre tout juste bon à figurer dans une scène à l’eau de rose de films tels que Twilight.

Pourtant ça ne partait pas trop mal avec "Stand For Something", son côté Indus, ses claviers à la PRODIGY, son refrain hurlé qui font mouche directement ! "You Can’t Stop It" prend un petit côté SOAD avec des changements de rythme dans tous les sens, des chants Hardcore, Ragga, clair qui se côtoient de façon agréable, même le son du vocoder peut passer. Et là c’est un vide sidéral jusqu’au dernier titre "Invincible" où on reprend ce chant Ragga auquel on ajoute quelques riffs Punk et Neo joués par des grosses guitares bien grasses et un refrain scandé qui tabasse sec !

Voilà on finit sur une note pas trop dégueulasse, mais qui ne sauvera carrément pas l’album. C’est vraiment dommage qu’au détour de sons qui pourraient être très sympas on se fasse agresser par des gimmicks merdiques sur des refrains, des breaks, des lignes de chants, voire des morceaux tout entiers, qui rappellent affreusement la bouillie puant le fric qui nous est servie sur toutes les radios du moment et qu’on tente désespérément de fuir en écoutant autre chose… Les SKINDRED se sont perdus dans cet album totalement impersonnel, heureusement qu’il ne dure qu’une demi-heure, les fans de la première heure déjà déçus n’auraient pas supporté plus !