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ALICE IN CHAINS - The Devil Put Dinosaurs Here (2013)
Par FENRYL le 29 Septembre 2013          Consultée 10032 fois

A de très rares exceptions près, mes chouchous d'ALICE IN CHAINS ont réalisé ce que l'on pourra qualifier de "THE come back" des dernières années... Rien de moins !
Il faut dire que le groupe et son mentor Jerry Cantrell après de trop nombreuses années d'inactivité totale ont su nous faire revenir de parmi les morts sans ramener pour autant Layne à la vie...

Nous le savions tous : il était impossible de remplacer ce monument du genre mais Cantrell a réussi le tour de force de nous imposer un Duvall à dose savamment étudiée... "Black Gives Way To Blue" était né, gifle terrifiante, émotions grandioses. Un miracle, un vrai, avait donc ainsi eu lieu devant nos oreilles éberluées...

4 ans plus tard, inutile de vous dire que l'on était tous dans les starting blocks... Ce 5ème opus studio (depuis 1990 !) a été rapidement annoncé, tout comme son titre.
Bien que présent dans les bacs depuis maintenant plusieurs mois, il m'est toujours assez difficile de vous en livrer mes impressions franches et claires. Tout fan d'ALICE IN CHAINS qui se respecte sait à quel point certains titres sont parfois délicats à appréhender et cet opus ne déroge pas à la règle.
Ici, il est question de 12 morceaux pour 67 minutes de musique dense, compacte et complexe.

"The Devil Put Dinosaurs Here" s'ouvre une fois n'est pas coutume sur un triptyque "alambiqué" que l'on saura diviser en un duo "Hollow"/"Pretty Done" qui ne pourra pas surprendre les amateurs de l'album précédent (on pourrait y voir des non released tracks ici) couplé à un "Stone" convenu au refrain et au riff un poil trop tordu pour totalement nous contenter. Les deux premières laissent apparaître une certaine flemmardise dans la composition tant on a l'impression d'être en terrain beaucoup trop connu.
Un constat se dresse, en outre, rapidement : William Duvall passe désormais au statut de "chanteur participant à dose homéopathique". Là où Cantrell tentait par le passé de s'imposer en second frontman puis en soutien, il est indéniable qu'il s'impose carrément ici comme le chanteur principal.
La question est donc rapidement posée : est-il désormais le chanteur "officiel" d'ALICE IN CHAINS ?
Tous les titres sont doublés vocalement (classique du genre pour le groupe) mais désormais Duvall se contente donc des miettes et il est assez rare de l'entendre seul officier derrière le pied du micro, en toute liberté. Même si on est ainsi habitué à cette linéarité plaintive du chant ("The Devil Put Dinosaurs Here"), il était de toute évidence envisageable de voir petit à petit le p'tit nouveau œuvrer davantage dans la formation ? Non ? Il faut sans doute croire que non ou bien il s'agit d'une décision personnelle et/ou du groupe. Bref.

"Lab Monkey", morceau à base psychédélique mais surtout glauque voire cradingue, prend peu à peu son envol et nous offre un grand moment de Talk box comme à la grande époque (frissons) avant un "Low Ceiling" parfaitement dosé et efficace, en mode "éclaircie et rayon de lumière". Et tout ceci n'est rien en comparaison de ce "Breath On A Window", beaucoup trop power pop à mon goût dans un registre en (total) décalage avec les prestations du combo. Le morceau le plus faiblard de la galette.

Si on recherche de la dureté, ce n'est que vers "Phantom Limb" qu'il faudra se tourner : gros riff d'introduction (génial avec l'arrivée de la batterie) et volonté de durcir le ton. Un morceau intéressant, un peu seul dans ce béton armé ultra compact toutefois.
On notera enfin l'arrivée de "Hung On A Hook" qui cherche un peu à nous refaire le coup de la sublime "Private Hell" de "Black Gives Way To Blue" mais sans y parvenir la faute à un refrain beaucoup trop décalé et torturé par rapport aux couplets chantés par Duvall...

Côté ballades, "Scalpel" est un autre exemple du talent de songwriter de Jerry qui sait, outre les sonorités sudistes camouflées, nous proposer des riffs de guitares aussi efficaces qu'entêtants. "Voices", découverte plus tôt, est sympathique, sans pour autant faire mouche. La faute à un côté sans doute largement prévisible et sans grande originalité.
Reste dans ce registre la soyeuse "Choke" qui fait mouche. Chant d'une douceur démoniaque, section rythmique captivante et guitares entêtantes, que voulez-vous de plus ?

"The Devil Put Dinosaurs Here" est beau, sombre, dense. C'est un fait. C'est indéniable.
De part ce fait, il saura aussi bien satisfaire que diviser voire parfois laisser de marbre certains d'entre nous. Une fois passée la surprise de l'opus précédent, il était à prévoir que les attentes seraient une nouvelle fois très grandes à l'encontre de ce groupe magnifique. Jerry Cantrell, sans trop vouloir lui faire porter le poids de toute la responsabilité de l'affaire, a tout de même pris une telle place dans l'entreprise qu'on en vient presque à se demander si AIC n'est pas tout simplement devenu son projet solo à part entière...
Une chose semble en tout cas certaine : les meilleures années d'ALICE IN CHAINS semblent sans doute derrière le groupe mais en œuvrant de la sorte, il est tout de même délicat de prendre les Américains en défaut.

Au final, il ne demeure qu'un sentiment d'unité qui fait que l'on ne retient pas de morceaux en particulier (gros défaut de cet opus) mais que l'on apprécie à sa juste valeur... A la fois plaisant et frustrant pour un groupe d'une telle trempe...

Top : "Choke", "Scalpel", "The Devil Put Dinosaurs Here", "Hollow".

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   FENRYL

 
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   (2 chroniques)



- William Duvall (chant, guitare)
- Jerry Cantrell (guitare, chant)
- Mike Inez (basse)
- Sean Kinney (batterie)


1. Hollow
2. Pretty Done
3. Stone
4. Voices
5. The Devil Put Dinosaurs Here
6. Lab Monkey
7. Low Ceiling
8. Breath On A Window
9. Scalpel
10. Phantom Limb
11. Hung On A Hook
12. Choke



             



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