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The CHASM - Deathcult For Eternity (1998)
Par DARK MORUE le 17 Mars 2013          Consultée 3608 fois

Bon sang, vous avez pas idée du temps que j'ai pu passer à procrastiner cette chronique. Moi qui était chaud pour me taper toute la discographie de THE CHASM, en mode berzerker fou, ben vlan je bute totalement sur cet album et c'est remis au lendemain pendant plusieurs mois. Pas qu'il soit mauvais, oula non pas du tout, c'est même le premier chef d’œuvre qu'ai pu sortir le gang. Mais alors, bon sang, c'est surtout l'effroyable richesse du truc et son style calé entre trois chaises branlantes et abstraites qui freinent les ardeurs d'un chroniqueur aussi pied au plancher que moi... Sérieux, je sens que je vais être obligé de foutre des métaphores ratées partout et ne pas être exhaustif, et ça m'énerve d'avance.
Pour ne pas définitivement décourager tout lecteur potentiel, je vais donc par un habile effet de style abréger cette introduction définitivement trop pompeuse et narcissique.

Lama.

Alors, THE CHASM, avant cet album c'était bizarre, très bien mais très chiant, donc ça gagnait pas beaucoup de points. Après cet album, c'est super bien, Death Metal et pas chiant du tout, alors ça récolte tout plein d'étoiles Nightfall. Et sur cet album, c'est une habile transition qui verse dans un style qu'on entend assez rarement. Genre on sait pas trop si on est en train d'écouter du Black, du Death, ou du Black/Death, ni en quelles proportions, si il faut rajouter Atmo ou Mélodique après, bref, le flou total, alors je me prends pas la tête sur l'étiquette.
Historiquement, le tournant est majeur. Déjà si les membres du groupe foutent le camp de Mexico et se calent à Chicago (en laissant le guitariste là-bas, snif les méchants), l'album est bel et bien enregistré au pays des tacos mais cependant cette fois le mastering aura lieu au Mars Studio et ça change tout. Bien que ce ne soit pas un modèle de propreté, THE CHASM a désormais de la puissance dans son son et le potentiel soporifique s'en trouve carrément évaporé. Ensuite, ben c'est connu de tous, Corchado a fait un bon gros passage chez INCANTATION et a même enregistré le meilleur album du groupe en leur compagnie (ce qui n'est franchement pas rien). Et donc, faut croire qu'il a pris des cours là bas : finis les leads acoustico-aériennes et les tiroirs anti-cosmiques dans tous les sens, désormais ça bourre à fond et ça latte la gueule. Enfin on peut écouter ce putain de groupe en headbanguant comme un demeuré, bien que ça reste toujours aussi sophistiqué et chicos.

Radicalisation et extrêmisation du propos. Direct on attaque par un "Revenge Rises" impérial qui se mute vite en rouleau compresseur occulte et épique, pour enchaîner avec le brûlot de Death Metal implacable "No Mercy", puis la track purement Black "I'm The Hateful Raven" et la planante mélodique "A Portal To Nowhere". D'accord, voilà qui annonce les couleurs, malgré une unité certaine des sonorités, les quatre premiers morceaux ont rien du tout à voir. Il faut forcément s'attarder sur "I'm The Hateful Raven" qui verse dans sa première partie dans un Black brutal, froid, monolithique, et un peu pourri aussi il faut l'avouer hélas, heureusement que la tournure épique prise sur la fin change la donne. Un mot aussi sur la fantastique "A Portal To Nowhere" qui est forcément un morceau phare de l'album, avec son merveilleux passage acoustispatioTrue central et ses leads inoubliables finales.
Trop de choses se passent au sein de cet album pour un simple primate évolué, les ambiances changent et se contrastent comme par le passé mais avec cette fois un penchant incisif tellement plus poussé qu'on accroche, qu'on focalise et qu'on retient. Le chant de Corchado est également des plus réussis, bien que n'ayant rien à voir avec sa performance dans INCANTATION, carrément méconnaissable. Et ça grogne, et ça crie, ça s'arrache le larynx et ça part même occasionnellement dans des aigus stridents déchirés à glacer le sang.

Et toujours une fichue ambiance bizarroïde. "Deathcult For Eternity" est à l'image de sa pochette qui serait belle si elle était faite autrement : un portail vers une autre dimension remplie d'entités, pas forcément néfastes mais au moins impossibles à anticiper pour un esprit mortel (copyright Howard Phillips). Et voilà que les notes de cristal dissonant de "Possessed By Past Tragedies"nous piègent et nous hantent, les arpèges de "Apocalypse" couplés au chant caverneux dans un climax étrange et cotonneux, les mandales furieuses et sulfureuses que l'on peut rencontrer partout sur "No Mercy (Our Time Is Near)"...
Et là ce que je craignais arriva : impossible de rendre honneur à la richesse énorme de cet opus. Brassage de genres incroyable, inventivité à toute épreuve, et même si on accuse un petit ventre mou ("Chanelling" et "Possessed" en dessous du reste), ben désolé mais les deux titres finaux sont plus qu’irrésistibles, et surtout tellement remplis à ras bord d'absolument tout qu'il est inconcevable de tout retranscrire par écrit. Écoutez par vous-mêmes "The Triumph (Of My Loss)" qui semble résumer pratiquement tout ce qu'on a pu croiser au cours de l'album en quelques 5 min 30, nous livrant un des meilleurs morceaux du groupe enchaînant les passages, riffs, mélodies intemporelles, pour finir en beauté sur une lead qui nous donne juste envie d'appuyer sur Replay...

Metal Extrême hybridé au possible, piochant la crème de ce qu'on peut trouver dans le Black Metal le plus bizarre, élitiste et mélodique pour l'étaler sur une base de Death Metal raffiné et cérébralement malsain. Voilà un peu comment on pourrait décrire cet opus de transition pour THE CHASM qui ont ici effectué une très impressionnante mutation accélérée, annihilant toute forme de chiantise et affinant encore plus leurs lames pour livrer l'une des pièces les plus marquantes de la fin des années 90.
Bref, une œuvre majeure d'un groupe majeur de l'underground, encore aujourd'hui symbole d'intégrité. Finies les expérimentations audacieuses mais foireuses, désormais THE CHASM c'est du sérieux, du mature, du violent. La légende peut commencer, les opus ultimes sont dans les starting blocks. Et pour celui-ci, ce sera juste un 4/5, parce que la perfection est pour après et qu'il y a quand même quelques chutes décrites plus haut dans la chronique.

Lama : THE CHASM se met en branle, et nous envoie à la tronche l'album qui les fera entrer dans la cour des grands. Bientôt la consécration.

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   DARK MORUE

 
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- Daniel Corchado (chant, guitare, basse)
- Erik Diaz (guitare)
- Antonio Leone (batterie)


1. Revenge Rises - Drowned In The Mournful Blood
2. No Mercy (our Time Is Near)
3. I'm The Hateful Raven
4. A Portal To Nowhere
5. Chanelling The Bleeding Over The Dream's Remain
6. Possessed By Past Tragedies (tragic Shadows)
7. Apocalypse
8. In Superior Torment...
9. The Triumph (of My Loss...)



             



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