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ABORTED FETUS - Fatal Dogmatic Damage (2011)
Par DARK MORUE le 12 Mai 2011          Consultée 3740 fois

On peut dire que c'était assez mal barré. Un nom interchangeable (ABORTED + DYING FETUS = ABORTED FETUS !) comme on en trouve par paquet dans le Brutal Death actuel, un premier album absolument anecdotique et une promo qui compare la formation à CEPHALOTRIPSY et CONDEMNED.
Si on s’arrête là, aucune raison de porter le moindre intérêt à l'album en question. Néanmoins, pas mal de points m'ont finalement poussé à inclure la galette entre plusieurs albums bien plus imposants sur le papier au sein d'une commande sur une distro brutale.
À savoir ? Un artwork léché prenant l'exact contrepied d'une bonne partie du genre, et surtout une signature chez Comatose Music, le label qui monte. Et également qu'ils sont Russes, et que la nouvelle scène brutale soviétique, ben c'est vraiment pas de la merde globalement...
Eh ben putain, il a vite fallu revoir mon jugement à la hausse, vu l'ampleur de la progression effectuée depuis le premier album. Parce que "Fatal Dogmatic Damage" est, jusque là, ce que j'ai pu entendre de meilleur en Brutal Death en 2011, et aurait même fini dans mon top 2010 s'il était sorti à temps...

Mais il a quoi de bien cet album ?
Bon, autant le dire tout de suite, c'est absolument pas original. On retrouve déjà ce qu'on se mange absolument tout le temps dans le genre de nos jours. A savoir : artwork ultra chiadé, prod monumentale, growleur qui dégueule ses trippes. C'est cool mais maintenant, aux US, envrion 27 000 formations disposent des ces 3 points avantageux et arrivent quand même à faire de la merde (CEREBRAL INCUBATION, CONDEMNED, ENGAGED IN MUTILATING, INHERIT DISEASE...). Et vu l'asphyxie totale de la scène (à croire que chaque Texan gruik dans son garage avec ses potes) c'est pas franchement la peine de s'attarder sur un album qui se fond dans la masse.
C'était le cas d'ABORTED FETUS pour son premier essai, tout sauf inoubliable.
Mais désormais, on joue dans la cour des grands.

Je disais que c'est pas original, et si j'ai dit ça, c'est bien parce que c'est pas franchement original. Pour faire court: c'est du DEVOURMENT. Même alternance Slam parts / tabassage de fûts, vocaux proches de Majewski en un poil plus gruikés et surtout bien plus puissants. Mais si le style global est proche, ABORTED FETUS diverge de son mentor dans l'esprit et l'atmosphère insufflée à ses compositions et surtout dans une efficacité frontale impressionnante. Vous voyez le dernier album des carnivores Texans ? Celui avec le gros asticot sur la pochette et la prod' lisse comme un cul de bébé poli au papier de verre. J'aurais bien aimé que "Fatal Dogmatic Damage" le remplace. On est juste en présence de l'album que DEVOURMENT aurait du sortir en fait. Exit les dérives vers une pseudo-ambiance au détriment des aspects catchy des compos et de l'inspiration. ABORTED FETUS se prend pas la tête et nous envoie un Brutal Death ultra-efficace qu'on écoute en boucle sans problèmes.

Bon, stop les comparaisons avec DEVOURMENT, on se concentre sur ce que la formation elle-même peut nous délivrer. Ouais, le niveau de brutalité est assez élevé avec bon nombre de blasts qui font mal là où ils passent, magnifiquement servis par le son de la batterie qui claque bien sans paraître trop surfait. Mais ce qui est beau à en pleurer sur cet album, c'est pas particulièrement les blasts. Ni même les Slam parts, bien exécutées et souvent grasses et telluriques à en faire imploser un morse. C'est bien beau d'enchaîner les plans bourrés aux plans qui bourrent, mais encore faut-il savoir le faire correctement. Eh ben, c'est justement ici que notre fétus avorté tire son épingle rouillée : un sens de la composition doté d'une accroche énorme et un riffing d'une efficacité hors normes.
Merde quoi, pas une seule fois dans l'album on ne baisse les yeux, tant les propos des compositions sont diversifiées et gardent un fil conducteur certain, tant les riffs nous scotchent sur place quand ils ne nous font pas juste secouer la tête de bas en haut jusqu'à la rupture cérébrale.
Écoutez le titre éponyme pour vous en convaincre. Surtout son derniers tiers qui arrache absolument tout par ses assauts de guitare sismiques. Ou "Post Mortal Hymenoplastic", dont la montée en puissance jusqu'au méga-blast final aura de quoi souffler n'importe quel brutalleux blasé.
Et c'est pas les excellents "On Road To Autopia" (final véritablement terrassant) ou "Aquarium With Dead Souls" (assurément un des morceaux les plus brutaux de l'album avec "The Shelters From A Broken Glass") qui viendront ternir le tableau de maître dressé par nos bouchers d'ex-URSS. Le tout magnifiquement servi par une production écrasante mais proprette, avec un son de guitares cataclysmiques et un mix juste parfait pour le vocaliste et le batteur.

Ah, j'ai aussi dit que ça changeait un peu des poncifs du genre dans l'ambiance. Eh ouais. Déjà, regardez la pochette et les diverses illustrations du livret dans le même esprit. Pas de bébé écrasé jeté en pâture aux lapins-zombis, ni de femme enceinte pendue par le colon dans un abattoir à poulets. Juste un bel écrin post-apocalyptique, suivi par des titres de morceaux souvent classieux et pas gore (bon, j'avoue, "Total Sodomization" fait un peu tache).
Et tout ça se ressent pas mal dans l'album. ABORTED FETUS se prend très au sérieux et met de côté le penchant pipi-caca des autres formations officiant dans un genre proche. Et là, ça le fait.
On ne subit que peu de samples ("Corpseoration Of Gluttony", court moment angoissant avant un Slam écrasant de puissance, miam !), mais on dispose à la place d'une simili-interlude plus calme mais pas franchement joyeuse sur "Post-Mortal Hymenoplastic", avec une reprise brutale d'une classe rarement atteinte et d'une outro apocalyptique de 2 minutes du plus bel effet.

Bien évidement, je fais l'éloge de l'album depuis le début de la chronique, mais il est encore imparfait. Si on excepte le côté DEVOURMENTesque très présent mais pas vraiment gênant, une autre chose doit être pointée du doigt. La durée.
Putain, 26 minutes. Et à côté de ça, GRAVE MIASMA se fend d'EPs de 35 mins. La blague. Si on retire les accalmies ambiancées/outro, il ne reste qu'à peine 22 mins de véritable Brutal Death. C'est léger, très léger, c'est même un peu du foutage de gueule de sortir ça au prix d'un vrai album. Sachant que les titres tournent de plus autour des 2 minutes, rallonger un peu les morceaux aurait pas été trop demander, la plupart ne s'en porteraient qu'encore mieux...
Bon, ça me fait pas hurler au scandale vu que les albums courts ont l'avantage de pas être durs à caser, et que ça supporte très bien l'écoute en boucle. Mais quand même, sortez-vous les doigts la prochaine fois... On pourrait aussi reprocher un côté mécanique presque déshumanisé dans l’exécution. Mais moi ça ne me pose aucun problème, bien au contraire.

Donc, malgré une durée frisant la blague, nos Russes ont effectué un véritable tour de force avec ce "Fatal Dogmatic Damage" en sortant un des albums de Death Brutal à tendance Slam les plus efficaces et catchy de ces dernières années. Si vous êtes un minimum amateur du genre, cet album est un incontournable. Et même pour les néophytes, voyez-y une bonne première approche du slammachin, tant tout est immédiat et enclin à vous démolir la nuque sans coup férir et surtout sans second degré...

Et donc : d'ores et déjà dans mon top 2011, tout simplement.

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- Alexander (guitare)
- Den (chant)
- Roman (basse)
- Andrey (batterie)


1. Mental Personality Disorder
2. Aquarium With Dead Souls
3. The Shelter From The Broken Glass
4. Corp(se)oration Of Gluttony
5. Fatal Dogmatic Damage
6. Hedonistic Hunger
7. Post Mortal Hymenoplastic (virginity Restoration)
8. Total Sodomization
9. Unleashed Psychoanalysis
10. On Road To Antiutopia
11. Outro



             



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