Franchement j'ai du mal à trouver des défauts à cet album de la Vierge De Fer.
En fait, je suis assez fan de la période Di'Anno et de même, je suis plus Clive Burr que Nico McBrain. En fait je préfère le Hard Rock au Métal fut-il NWOBHM. Bon ça ne m'a pas empêché de m'enflammer pour la suite, sauf que ça a pris plus de temps. "Killers" fut immédiat.
Il faut comprendre : quand on a vu le clip "Women In Uniform" (single hors album) et la version live de "Wrathchild", on a fait le tour de ce que proposait la télé française à l'époque de la sortie de "Killers". Aussi quand on se retrouve dans un grand magasin avec dans l'idée de s'acheter le "Led Zep II" tant convoité et que pas très loin dans les bacs se trouve le nouvel IRON MAIDEN avec sa pochette mythique et qu'en plus il y a une photo de Martin "Headmaster" Birch au dos et qu'on est aussi fan de DEEP PURPLE (avatars compris), on fond dessus, ça tombe bien vu qu'on a les sous.... pour une fois.
À choisir entre "Killers" et "The Number Of The Beast", je prends le premier nommé, encore aujourd'hui. Par la suite, "Powerslave" ou "Seventh Son" provoqueraient probablement des dilemmes, mais en fin de compte les deux premiers MAIDEN avec ce chanteur Punk comme frontman garderont toujours un charme qu'aucun des suivants ne possèdent, et le charme ça compte.
Rien que le solo de "Killers" me fait craquer, avec ce passage qui mélange les sonorités d'une flûte traversière à la Ian Anderson avec le son de Strato de Blackmore... du grand art de la part d'un Dave Murray au sommet.
"Murders In The Rue Morgue"... Encore un morceau qui file des frissons d'emblée : intro arpégée, solo de basse puis bends de guitare avant que la batterie n'envoie un tempo soutenu, est une belle illustration de la nouvelle d'Edgar Allan Poe.
Les deux instrumentaux, "Ides Of March" et "Genghis Khan" démontrent le savoir-faire du groupe en matière d'ambiance et de textures.
IRON MAIDEN aligne les références littéraires et historiques sans jamais être chiant ou pédant, de même les fréquents changements de rythme ou de thème à l'intérieur d'un même titre ne sont pas si éloignés que cela du Prog Rock honni depuis que les punks sont passés par là. Steve Harris qui mène l'ensemble s'en contrefiche, il est là pour durer, mais à l'époque personne n'ira le titiller, MAIDEN attire les louanges.
Paradoxalement, cet album compte peu de titres devenus des classiques du groupe par la suite, seul "Wratchild" peut vraiment revendiquer ce statut mais constater cela c'est faire bien peu de cas du remarquable morceau éponyme mais également d'un "Prodigal Son" (autre référence) sur fond de guitare acoustique, et des bombes du Hard Rock que sont "Another Life", "Innocent Exile", "Purgatory" ou encore "Drifter" qui clôt magistralement ce disque.
Avec "Killers", le groupe gagne en profondeur de son tout en conservant la fraîcheur et la spontanéité du premier effort, l'équilibre des forces est donc parfait, d'autant que la complexité des compositions pourtant bien réelle ne saute pas (encore) aux oreilles. L'ambitieux Steve Harris allait pouvoir mener sa troupe vers les sommets très rapidement, ce qu'il ne manquera pas réussir avec une poigne...de fer !