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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1990 2 Tattooed Millionaire
1994 2 Balls To Picasso
1996 1 Skunkworks
1997 2 Accident Of Birth
1998 1 The Chemical Wedding
2005 1 Tyranny Of Souls
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2001 The Best Of Bruce Dickinson

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1990 Tatooed Millionaire
1994 Balls To Picasso
1996 Skunkworks
1997 Accident Of Birth
1998 The Chemical Wedding
2005 Tyranny Of Souls
2024 The Mandrake Project
 

- Style : Machine Men, Blaze Bayley
- Membre : Iron Maiden, Samson, Rock Aid Armenia, Gogmagog, Smith/kotzen

Bruce DICKINSON - Skunkworks (1996)
Par DARK BEAGLE le 21 Mars 2024          Consultée 747 fois

"Skunkworks". Avec ce disque, Bruce va grandement jouer avec les nerfs de ses die-hard fans qui s’attendent ou veulent quelque chose qui se rapprocherait toujours plus d’un Heavy Metal lyrique à la IRON MAIDEN. Il faut dire que le groupe brouille bien les pistes et il serait allé bien plus loin dans l’entreprise si sa nouvelle maison de disque, Castle, avait accepté d’effacer le nom de Dickinson de la pochette comme il le désirait pour juste conserver SKUNKWORKS, le chanteur souhaitant mettre en avant le groupe plutôt que sa seule personne. Mais comment Bruce en était-il arrivé là ?

Pour "Balls Of Picasso", Dickinson était accompagné par la formation TRIBE OF GYPSIES, dans laquelle officiait Roy Z et qui allait avoir un impact sur le Heavy Metal de la seconde moitié des années 90 en épaulant deux légendes du genre. Cependant, au moment de défendre l’album sur les planches, Bruce se retrouve le bec dans l’eau puisque TRIBE OGF GYPSIES doit retourner en studio, pour enregistrer son propre album cette fois-ci. Air Raid Siren va donc former un nouveau groupe et partir sur la route ; c’est avec ces musiciens qu’il va imaginer créer l’entité SKUNKWORKS, quitte à se mettre en retrait. Cela remet déjà en perspective la réputation du bonhomme et de son melon, qui avait dû dégonfler à mesure que les salles qui lui étaient proposées rapetissaient.

Il faut dire qu’en 1996, le statut de Bruce Bruce n’était plus le même. Depuis qu’il avait quitté MAIDEN, sa cote de popularité s’était inversée. On lui reprochait son arrogance, sa grande gueule, ses déclarations à l’emporte-pièce concernant ses ex-collègues, surtout Steve Harris. Ses disques ont été boudés par les fans de la Vierge de Fer qui ne s’y retrouvaient pas forcément musicalement, voire par la presse qui ne comprenait pas ce que proposait Dickinson en solo. Alors qu’au final, ce n’est pas bien compliqué : il faisait ce qu’il ne pouvait pas faire avec IRON MAIDEN, il laissait exploser ses envies, il prenait des risques, conscient qu’il allait se mettre les fans à dos. Qu’il est difficile d’être une icône déchue ! Le retour sur terre a pu être brutal, mais si l’homme s’est assagi, il n’a rien perdu de ses facultés.

"Skunkworks", c’est quand même un album intelligent. La pochette interpelle déjà, elle fait songer à PINK FLOYD, elle dégage un côté Prog indéniable. C’est Storm Thorgerson lui-même (Hipgnosis) qui l’a conçue, ce n’est donc pas étonnant qu’elle évoque l’univers des Waters et autre Gilmour. Le livret également était plein de surprises, puisque si nous voulions lire les paroles, il fallait se munir d’un miroir vu qu’elles étaient écrites à l’envers. "Skunkworks", c’est du Canada Dry : ça ressemble à du Prog, ça a les codes du Prog, mais ce n’est pas du Prog. Et il suffit de placer le disque sur la platine pour s’en rendre compte.

Il a souvent été dit que Bruce s’était montré opportuniste en virant Grunge. En écoutant attentivement l’album, on se rend toutefois rapidement compte que c’est bien plus compliqué que ça en a l’air. Déjà, en 1996, le mouvement de Seattle commençait à avoir du plomb dans l’aile, entre le suicide de Cobain et l’avènement du Neo Metal qui avait quand même redistribué les cartes. Certes, cela sonne plus Alternatif, mais il se dégage toutefois un côté Heavy non négligeable et surtout, la voix est immédiatement reconnaissable. Bruce chante très bien, il se cache de temps en temps derrière des artifices pour prendre une tonalité plus robotique, mais nous le reconnaissons tout de suite. Nous sommes plus proches d'un Heavy Metal mâtiné de Hard Rock avec des relents Alternatif qui remontent de temps en temps à la surface.

Là où cela aurait rapidement pu dégénérer en un gros n’importe quoi, Dickinson a réussi à créer une formule stable, épaulé par son guitariste Alex Dickson (c’est presque de l’humour anglais ça !). Alors effectivement, les soli sont rares et en aucun cas virtuoses, les rythmiques sont loin du Heavy Metal traditionnel, cependant nous trouvons par moments un certain lyrisme malgré tout et nous pouvons nous surprendre à nous demander ce que donneraient certaines compositions avec des arrangements différents (comprenez par là qu’on rajoute une basse galopante, un jeu en tierces, etc). Mais ce n’est pas du MAIDEN et c’en est tellement éloigné que Bruce va se faire taper sur les doigts.

Pourtant, au risque de me répéter, ce disque est intelligent. Les morceaux ne sont pas les plus techniques ou les plus aventureux qui soient, mais Dickinson conduit sa barque contre vents et marées et produit d’excellentes choses, parfois un brin déstabilisantes dans la forme ("Dreamstate" et sa basse qui rappelle quand même vachement NIRVANA), mais le tout tient très bien la route. Bruce sait clairement où il va et il nous y conduit avec un petit sourire en coin dont il a le secret. S’il fallait comparer "Skunkworks" avec un autre album, il faudrait peut-être chercher du côté du "Counterparts" de RUSH qui a une démarche assez similaire sans pour autant sonner de la même façon. Mais nous retrouvons cette façon de casser l’image que l’on se fait de l’artiste à mesure qu’il réinvente sa musique.

Nous apprécierons des morceaux très différents les uns des autres comme le lancinant "I Will Not Accept The Truth" qui n’est pas sans évoquer le ALICE IN CHAINS de Layne Staley, le trépidant "Back From The Edge", single efficace, ou le plus nuancé "Strange Death In Paradise", qui termine l’album sur une excellente note. Mais toujours, il y a cette puissance vocale, cette voix qui va tirer l’ensemble vers le haut. Le refrain de "Inertia" devient ainsi une véritable bombe, "Innerspace" s’en retrouve grandi, "Solar Confinement" tire également son épingle du jeu. Il est juste dommage qu’il y ait un peu trop de titres (treize) bien que sa durée soit tout à fait correcte.

Bien que marquée par quelques bas, cette œuvre ne mérite pas les oubliettes dans lesquelles elle a été jetée. S’il y a quelques maladresses, "Skunkworks" est un disque courageux et efficace, qui ne se laisse pas apprivoiser avec une poignée d’écoutes. Il en demande plusieurs, d’abord pour accepter inconsciemment que Bruce ne pose pas sa voix sur du Heavy comme on l’espérerait, ensuite pour digérer un disque plus varié qu’il n’y parait, plus complexe aussi, qui passe par de nombreuses mélodies et nuances tout en restant homogène. Bruce livre encore une prestation très colorée. Avec lui, nous ne parlons pas forcément de palette d’émotions, mais d’un habile nuancier de tons qui lui permet de se faufiler avec aisance dans ce registre qui, a priori, ne lui correspondrait pas.

J’aurai presque envie de dire qu’avec "Skunkworks", Bruce allait définir les standards de qualité de ses prochains albums solo : ici, c’est plus carré dans le sens où cela ne part pas dans tous les sens, où une ligne directrice semble avoir été posée et suivie scrupuleusement. Il hausse également son niveau de composition et développe un univers de plus en plus personnel, éloigné de thèmes récurrents de la Vierge de Fer. Il est juste dommage que Bruce n’ait pas été soutenu plus que cela à cette époque, aussi bien par sa maison de disque que par son management. Ce groupe – comme Bruce l’aurait voulu – aurait pu avoir une belle carrière en proposant quelque chose à contremploi de son géniteur, mais qui se voulait à la fois réfléchi et accrocheur.

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   (2 chroniques)



- Bruce Dickinson (chant)
- Alex Dickson (guitare)
- Chris Dale (basse)
- Alessandro Elena (batterie)


1. Space Race
2. Back From The Edge
3. Inertia
4. Faith
5. Solar Confinement
6. Dreamstate
7. I Will Not Accept The Truth
8. Inside The Machine
9. Headswitch
10. Meltdown
11. Octavia
12. Innerspace
13. Strange Death In Paradise



             



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