J'avais beaucoup aimé "Desert Call", mais je reprochais à cet album son manque de concret, et sa production perfectible qui étouffait le chant de manière parfois assez dramatique. "Tales Of The Sands" n'a pas ces défauts : les pistes qu'il propose sont plus courtes, mieux construites, vont droit au but, et la production est magnifique, avec un mixage très fin et détaillé. Il paraît que cet album est moins Prog' que le précédent. Ne m'y connaissant absolument pas en Prog', je suis mal placé pour en juger, et "Tales Of The Sands" m'évoque plus un album de Heavy Metal mâtiné de Folk et de Sympho.

Dans tous les cas les Tunisiens ont frappé un grand coup avec ce troisième opus. Zaher Zorgati s'impose véritablement comme un chanteur de très haut niveau, doté d'une voix magnifique qu'il exploite à merveille, dans un registre proche de celui des grands pontifes du genre (il m'évoque Ronnie James DIO à plusieurs reprises). Les zikos ne sont pas en reste, balançant des sessions rythmiques de malade et plusieurs excellentes mélodies qui marquent les mémoires.

Le gros point fort de cet album, c'est bien entendu ses influences tunisiennes. C'est le côté Folk du disque, qui met en avant une pléthore d'instruments traditionnels délivrant de jolies sonorités orientales. Elyes Bouchoucha a également bien tiré son épingle du jeu côté claviers en intervenant avec finesse toujours au bon moment. On a finalement affaire à un album de très grande classe, qui a peut-être gagné en spontanéité et en éclectisme ce qu'il a perdu en ambition (les chansons ont souvent une structure très carrée qui manque de surprise). En tous cas MYRATH nous comble toujours autant et on espère voir venir de leur part encore beaucoup d'albums de cette qualité. Gageons que le souffle de liberté qui plane en ce moment dans leur pays sera de nature à amplifier leur dynamique !