Rares sont les groupes sur NIME à bénéficier d’une attribution aussi constante de notes au travers des années, élevées de surcroît. L’ami Mefisto a su apprécier à leur juste valeur les nombreuses qualités des Bavarois d’OBSCURA, nom désormais incontournable de la scène Death-Tech-Prog. Alors pourquoi remettre une pièce dans la machine me direz-vous, les lauriers ayant déjà été décernés, peut-être faut-il laisser une part du gâteau aux autres ? Tout simplement pour vous transmettre mon humble opinion sur ce groupe cher à mon coeur, appréciant immodérément le goût de l’effort et la transmission d’émotions au travers de la musique, dont ces derniers ne sont pas avares.

Et s’il ne devait en rester qu’un, malgré le crève-cœur de pousser les autres sous le bus, ce serait "Omnivium". Cette galette, superlative en tout point, est un must-have à garder sous le coude et à se repasser régulièrement, presque de manière thérapeutique, afin de s’inoculer un rappel de ce qui fait la beauté de la musique extrême, poussée au paroxysme de sa beauté.

Telle une épopée bien ficelée, "Omnivium" construit son empire, et l’égrène en laissant l’auditoire dans une ambivalence aigre-douce, à la fois dans un état de béatitude au regard de la maturité des Allemands sur ce troisième album via ses signatures musicales reconnaissables entre mille, et à la fois en la faisant trépigner d’impatience pour en découvrir plus, et savoir où ce fleuve à la fois dissonant et fascinant l’emmènera.

Car OBSCURA a la subtilité d’y aller progressivement, d’expérimenter, et de ne pas balancer la sauce dès les premières secondes. Toutes les techniques de cordes sont disséminées de la façon la plus audacieuse qu’il soit, dégoûtant petit à petit les pauvres mortels qui voudraient s’essayer à singer dans leur chambre le feeling inimitable transpirant de la première à la dernière seconde d’écoute.

La basse fretless de Jeroen Paul Thesseling est évidemment un atout majeur dans les sonorités extatiques de l’ensemble, sans jamais trop en faire, mais avec une indépendance et une liberté salvatrice. Tous les chevaux seront finalement lâchés sur la presqu’instrumentale "A Transcendental Serenade", dont le nom n’aurait pas pu mieux être choisi.

Il est inutile de faire un état des lieux vantant les qualités de chacun des titres. S’agissant d’une part d’une chronique express, je me dois d’être concis, et d’autre part, car les mots que je poserai pour tenter d’honorer et de transmettre le génie qu’elles incarnent seront quoi qu’il arrive d’une fadeur insultante.

À la fois lourd et aérien, implacable et généreux, dans la retenue et la folie, scintillant d’une lueur antithétique mais fatalement illuminante, une étoile est née en cette année 2011.

Note réelle : L’Alpha et l’Omega/20.

Morceaux préférés : Tout.