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DEATHSPELL OMEGA - Paracletus (2010)
Par POSITRON le 17 Mai 2017          Consultée 1084 fois

"Roi Céleste, Consolateur, Esprit de vérité, viens et fais en nous ta demeure." me dit Epiklesis I, première piste de "Paracletus" i.e. "Consolateur". Si ce consolateur est pour le chrétien, "l'Aboyeur de Dieu" l'Esprit-Saint, cet album est donc supposément notre consolateur à nous. Le consolateur des maux évoqués dès la tracklist : "Dearth", "Malconfort", "Have You Beheld The Fevers ?", "Devouring Famine". Une brève et incomplète revue des incarnations du Mal sur Terre, servie à merveille par un DEATHSPELL OMEGA qui signe peut-être (*) ici sa meilleure performance textuelle.

"Réjouis-toi car ce soir c'est un monde que nous enterrons !" Ainsi débute la terrible "Phosphene" cinquième piste d'un album qui pourtant marque pour DEATHSPELL OMEGA un certain retour en arrière. Quoi ? Comment ? Un retour en arrière pour un groupe d'avant-garde, un fer de lance, une javeline d'audace sans doute ou inhibition ? Un retour en arrière oui à une forme relativement plus traditionnelle d'écriture : à côté du bouillonant "Fas", notre Consolateur est bien peu audacieux tant ses moments de furie et de chaos sont somme toutes des excroissances logiques de "Fas", presque des redites.

Et les-dits moments de furie sont bien souvent tempérés, contaminés même par cette ancre millénaire qu'est la tonalité (le final de "Wings Of Predation"). Comme rattrapé par les riffs langoureusement tragiques de "Si Monumentum", "Paracletus" mets de l'eau dans son vin. Tout en restant disloqué ("Devouring Famine"), truffé d'arpèges incongrus, de mélodies biscornues et de grincements de dents, "Paracletus" se veut plus mélodramatique, plus théâtral ("Abscission", "Phosphene", presque tout l'album) plus post-rock. Peut-être aussi plus lancinant, plus déclamant : plus douloureux, plus pathétique. Il s'invente un leitmotiv musical, "Epiklesis" qui réapparaîtra tout au long de l'album, fait hurler son chanteur, s'amuse avec un son de basse délicieusement gras et rond et avec de sympathiques cuivres de dramaturge.

Mais si "Paracletus" est un retour en arrière pourquoi lui mettre quatre étoiles ? Et bien c'est que si notre besoin de consolation est impossible à rassasier comme chacun sait, et que si je fustige DEATHSPELL OMEGA sur une légère perte de vitesse conceptuelle c'est que je juge ses avancées et conquêtes à la hauteur de sa force militaire. En adoucissant, en aérant de manière toute relative son propos, DEATHSPELL OMEGA ne le souille pas, ne se répète pas, ne se fourvoie pas, ne se corrompt pas. Et si l'album est finalement bon c'est que DEATHSPELL OMEGA n'a rien perdu de sa verve ni de son talent, et qu'après avoir conçu longuement son œuvre avec ruse, sagesse et malignité, c'est en quatre minutes de post-rock apocalyptique qu'il achève son disque sur ces mots :

"You were seeking strength, justice, splendour.
You were seeking love...
Here is the pit,
Here is your pit.
Its name is silence. "


Alors Vindsval pourrait dire que le chaos se tut.

_ _ _ _

(*) J'ai tellement modifié mes opinions et mes classements sur le groupe que je préfère être prudent.

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- Mikko Aspa (chant)
- Hasjarl - Guitares
- Khaos (basse)


1. Epiklesis I
2. Wings Of Predation
3. Abscission
4. Dearth
5. Phosphene
6. Epiklesis Ii
7. Malconfort
8. Have You Beheld The Fevers ?
9. Devouring Famine
10. Apokatastasis Pantôn



             



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