Recherche avancée       Liste groupes



      
BLACK METAL  |  STUDIO

Commentaires (2)
Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : MartrÖÐ, Sinmara, Carpe Noctem, Schammasch, Plebeian Grandstand, Abigor, Blut Aus Nord, Ondskapt
- Membre : Hirilorn

DEATHSPELL OMEGA - The Long Defeat (2022)
Par STORM le 14 Juin 2024          Consultée 415 fois

Faisant jaillir une tension oppressante permanente et animé par le fanatisme d’un Black Metal jusqu’au-boutiste et contenant une noirceur immaculée, DEATHSPELL OMEGA est un démiurge de la création. Princes ordonnateurs de toutes les rebellions, ces maîtres de l’obscur sont bien avant toute autre chose au service express de leur propre art. En restant de simples anonymes dans un collectif pavé par l’enfer, et refusant de travestir leurs œuvres en les jouant en concert – à l’instar de ABIGOR – DEATHSPELL OMEGA s’est toujours concentré à rester insaisissable et radical. Il s’agit là aussi de gommer l’individu en tant qu’être et être sachant-paraître ou sachant-faire, pour qu’il subsiste et existe en tant que réceptacle des mouvements infernaux, des torpeurs maléfiques du Mal culminant et triomphant.

Ce trio de l’enfer bouscule les ordres établis et brise les codes et les diktats, comme l’avait fait ELEND il y a plus de dix ans sous une autre forme de grâce, au travers de ses albums apocalyptiques que sont "The Umbersun" ou bien encore "A World In Their Screams". On dit de DEATHSPELL OMEGA qu’ils ont réussi à faire valoir et à emmener la dissonance dans le Black Metal à son plus haut rang. Savez-vous que notre infect trio l’a découvert via la musique classique contemporaine des œuvres de Krzysztof Penderecki ? Et ces disharmonies ont ouvert de nouvelles aspérités sonores – que l’on remarque notamment dans le parcours musical actuel des derniers albums de ABIGOR (encore eux !) – permettant à DEATHSPELL OMEGA d’aller jusqu’au bout des cercles de l’enfer. Bien plus encore que maints groupes, ce collectif constitué de la paire française Hasjarl et Khaos associée avec le féroce Mikko Aspa (CLANDESTINE BLAZE), développe une pensée complexe et intangible. Absorbé par les œuvres de Georges Bataille, Paul Celan, Louis-Ferdinand Céline mais aussi celles de Léon Bloy, de Imre Kertész ou bien encore de Friedrich Nietzsche, DEATHSPELL OMEGA est cette hydre de Lerne fascinante qui raisonne bien plus loin que les cases d’extrême droite que des détracteurs malhabiles, malintentionnés et du Nouvel Ordre Mondial, souhaitent les embarquer en les emprisonnant ou en les faisant dériver. Pour plus de détails, je vous invite à lire les interviews fleuve que le groupe par l'intermédiaire de Hasjarl - le maître à penser - a produit pour la revue Bardo Methodology. Saisissant d’intelligence et de cohérence, l'article dévoile ainsi toute l’étendue complexe de la réflexion de DEATHSPELL OMEGA, mais aussi la décortication des différents processus de travail et d’élaboration des différents albums. À ma connaissance, je ne connais pas d’autres groupes aussi brillantissimes, cultivés et congruents.

Pour revenir à cet album, le huitième, il est sans doute selon moi le plus accessible de tous et le plus varié. Et à ce titre "The Long Defeat" paraît être ce dédale complexe, habité, hanté et strictement nécessaire pour entrapercevoir la dernière lumière du monde. Joignant des éléments encore prégnants de dissonance avec une harmonie des riffs sans appel, les cinq titres s’envolent avec éclat vers ces cieux torturés. Amoncelant une production impeccable, des lignes de basse d’une netteté frondeuse, le jeu de Mikko est à son paroxysme de voracité et que dire des riffs de Hasjarl… Si vous souhaitez être emporté par les tempêtes mélodiques je ne peux que vous conseiller froidement les titres féroces que sont "Eadem, Sed Aliter", "Our Life Is Your Death", tandis que si vous préférez débuter par des titres davantage dissonants, "Enantiodromia", "Sie Sind Gerichtet !" feront votre office. Des émanations toxiques, des déchaînements incontrôlés, des décharges vénéneuses et des spasmes ponctuent cet album funeste et prodigieux. Pour certains ce virage aura déplu tant les instrumentations pourraient paraitre décomplexifiées mais pour d’autres, dont je fais partie, il me réconcilie aussi avec une certaine frange de leur œuvre discographique semblant bien trop complexe et indigeste.

DEATHSPELL OMEGA reste et restera un groupe dangereux et qui fera toujours date. Les paresseux de la pensée, les friands revanchards et accusateurs n’iront pas jusqu’à entendre cette œuvre noire, habile et une nouvelle fois totale. Qu’il en soit remercié ! Le Black Metal de DEATHSPELL OMEGA ne leur offrira jamais la moindre place mais surtout le moindre regard. Ce nouveau virage organique et mélodique du groupe est une aubaine qui relance l’intérêt qu'on leur porte et écarte d’un revers de main de nouvelles limites. À l’image de cette somptueuse pochette, DEATHSPELL OMEGA se dresse avec "The Long Defeat" et se dressera toujours de manière imputrescible et sauvage. De l’art en brut en somme !

Note réelle : 4,5/5.

A lire aussi en BLACK METAL par STORM :


URFAUST
Untergang (2023)
Dépravés écorchés




CALLIGRAM
Position Momentum (2023)
Arrache la gueule !


Marquez et partagez




 
   STORM

 
  N/A



- Mikko Aspa (chants)
- Hasjarl (guitare)
- Khaos (basse)


1. Enantiodromia
2. Eadem, Sed Aliter
3. The Long Defeat
4. Sie Sind Gerichtet !
5. Our Life Is Your Death



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod