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NACHTMYSTIUM - Blight Privilege (2024)
Par STORM le 4 Décembre 2024          Consultée 806 fois

La rédemption est-elle du domaine de l’acceptable et possible lorsque l’on a floué son monde ? Personnellement, je crois en la seconde chance si et seulement si la psychopathie n’est pas avérée. Pour ceux-là il n’y a rien à faire que d’attendre le trou… Et c’est sans doute là-dedans, dans ce précipice où nulle prise n’est apparente, où les parois glissantes vous narguent de leur hauteur en vous laissant au fond des choses, que Blake Judd était tombé. Je me contrefous de ce que les escroqués, les haters, les bouffeurs de popcorn devant l’éternel et les putaclics en penseront, j’aime NACHTMYTIUM, j’aime sa décadence et sa déviance de fond et son style inimitable et authentique. Je n’imagine que trop peu toutes les souffrances endurées par Blake au point de caresser tant de fois le visage de la Mort. Le Black Metal a-t-il besoin de gens bien sous tous rapports ou de calculateurs patentés ? Le vice, la galère, le sordide n’ont-ils pas besoin de sortir du bois de temps à autre et de commuer avec le serein ?

Heureusement pour nous autres la fièvre et les tourments font partie inexorablement de l’ADN de NACHTMYSTIUM et ce nouvel album nous démontre que cela n’est pas prêt de changer. Sublimant son propre voyage en enfer, Blake s’est extirpé de ses démons personnels et d’un autocentrisme masochiste pour s’ouvrir au grand désordre mondial et aux tumultes. Le COVID a participé à cette prise d’intérêt, lui qui a explosé le monde tandis que Blake gagnait peu à peu son combat contre la dépendance, et puis il y a eu les émeutes aux US, le cancer de son père qui a fait exploser sa famille… Bref pas de quoi assurer la sérénité d’une post-cure mais Blake y est parvenu, notamment grâce à ce nouvel album et à ses sept compostions qui bataillent sévère et sèchement contre les griffes et les appels du néant.

Avec le concours d’un nouveau batteur italien, archi-fan de NACHTMYSTIUM, qui s’est empressé de s’occuper à placer son jeu complexe sur tout ce qui bougeait, Blake renaît de ses cendres avec un album qui réconciliera la fan-base dans l’attente d’un album remuant les tripes et secouant bien les hormones. Ne vous attendez pas à un disque resucé de la veille ni à une merde dépressive qui schlingue le Biactol, Blake est mûr et prêt à en découdre avec son Black Metal fustigeur et d’une efficacité mélodique redoutable – n’en déplaise à ses nombreux détracteurs. S’il a conservé une modernité dans ses parties plus Prog et easy listening, "Blight Privilege" aboie bien comme il faut. Prolongeant l’agressivité d’un "Silencing Machine" (2012) et les expérimentations géniales de "Resilient" (2018), ce neuvième album s’affirme comme l’un des tous meilleurs de la discographie du groupe.

Avec l’entraînant et sombre titre "Predator Phoenix", il est aisé de ressentir la propension de Blake à vouloir se départir de temps à autre d'un Black Metal pur jus en lorgnant davantage vers une autre modernité. "A Slow Decay" parait autant planant qu’il défouraille sévère grâce au concours de la voix pleine de gnaque de Blake. Écoutez ce titre ténébreux et rêveur à la fois. Il est difficile de rester insensible à sa beauté fiévreuse et fielleuse. D’une manière générale l’utilisation des claviers est un des mets favoris de Blake sur cet album. Leur envoûtement permet à des titres tels que "Blind Spot" ou à "Blight Privilege" d’accéder à une dimension atmosphérique superbe. Additionnez des leads et des solos ravageurs et vous tiendrez l’identité de cet album. Mention spéciale à mes titres favoris "Conquistador" et "The Arduous March" qui me laissent gagner aisément les tréfonds de mon âme. J’aime leurs rythmes, leurs motifs mélodiques, l’agressivité notoire du premier et la langueur mélancolique du second.

Pour tout dire je reste assez ébahi par cette sortie qui mériterait qu’on lui décerne une place en Sélection du Site tant le travail de composition et les émotions qu’il déploie force le respect. Eu égard à la trajectoire de vie de Blake et à son retour d’entre les morts, je reste collé à ses basques car j’ai plus que jamais la certitude de sa place essentielle pour faire évoluer une partie du Black Metal. Respect à toi Blake et continue à bien baiser tes détracteurs.

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   STORM

 
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- Blake Judd (chant, guitare, basse, claviers)
- Francesco Miatto (batterie)


1. Survivor's Remorse
2. Predator Phoenix
3. A Slow Decay
4. Conquistador
5. Blind Spot
6. The Arduous March
7. Blight Privilege



             



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