TREPALIUM fut l'un des groupes les plus sous-estimés et injustement méconnus du public Metal.

Leur réputation était existante, certes, mais elle n'atteignait pas les sommets qu'elle aurait dû avoir.

Car dès "Alchemik Clockwork Of Disorder" on tenait là un groupe d'une originalité folle, navigant entre les riffs implacables inspirés de PANTERA et le groove ultra Swing qui fera la marque de leur style. La syncope est reine chez TREPALIUM, le feeling est roi ; la princesse se nomme originalité et le prince audace. Il y a dans cet album une foule d'idées, entre les folies Death Metal de "Deceased My Life", la balade "One Breath Of Peace" proche d'un OPETH ou encore le fameux tube "Sick Boogie Murder" et son piano déjanté qui ouvre un des meilleurs titres de leur histoire, avec ce solo de saxophone fantastique. L'occasion de rappeler que TREPALIUM tenait déjà par le génie riffesque d'Harun, il faut bien le dire.

Pour avoir rencontré la majorité des membres du groupe lors de soirées bien trop arrosées dans le Poitou, on ne s'étonne guère de la tournure de leur musique, radicalement fun, tout en groove, brutalité et pourtant finesse, à l'image de leurs personnalités. De vraies crèmes ces types, les pieds sur terre, bourrés de talent et avec la musique au coeur.

Certes, certains titres souffrent aujourd'hui de facilités étranges, comme ce "Modus Operandi" trop versé dans la saccade, ou d'autres sont dispensables, comme cet éponyme un peu mou du genou ou "Pulsion", très moyen. Mais difficile de ne pas reconnaitre la foire au riff, que ce soit dans "Perversion Of Reality", "Decayed Emotions" ou évidemment "Sick Boogie Murder".

Peut-être TREPALIUM était-il trop à contre-courant pour décoller hors de France, et c'est bien dommage. Reste leur héritage, exceptionnel, qu'il est urgent de revisiter.