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Le son ne s'arrête jamais. La guitare ronronne, crache, bourdonne. Le son, gras, grave, extrêmement grave, est une matière à plier, à déformer. Le riff se ralentit, convulse, toussote et puis s'immobilise tout à fait sur "Like Gold And Faceted".

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Le drone est la célébration du son plutôt que de la note, et pourtant quel son faible comparé aux torrents que peuvent déverser des groupes plus récents. C'est là le malheur d'être pionnier, sans moyens suffisants. Vous me trouverez cruels (en fait non car franchement le public de NIME s'en bat les couilles de ce disque) car il y a quand même un certain poids, une certaine densité, mais qu'est-cela comparé aux disques dont "Earth 2" est l'ancêtre ?

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Il faut avoir plus qu'un pied dans l'abstraction pour écouter "Earth 2" comme un disque normal. Il faut bouffer de l'anti-musique au petit déjeuner, de la Japanoise pendant ses trajets quotidiens. Et pourtant pour les autres "Earth 2" conserve un intérêt, celui d'être un objet étrange même pour du drone sans ajouts ou effets spéciaux. Parfois le disque fonctionne, et l'hypnose démarre, et le cerveau se vide entièrement parfois pendant une piste parfois pendant tout le disque, réduit à quasiment néant, rien que d'autre que ce grondement, ce bourdonnement qui résonne contre les parois du crâne. Et dans le cas contraire, le plus courant, l'auditeur perplexe, assis devant son ordinateur/sa chaîne hifi se gratte le menton pensivement pendant une ou deux minutes et puis arrête le disque avant de ressortir du groupe les albums plus récents. Or, quelle coïncidence, des chroniques d’iceux devraient arriver très bientôt.

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