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EARTH - Vs The Bug - Concrete Desert (2017)
Par POSITRON le 30 Avril 2017          Consultée 2022 fois

Une rencontre improbable et des noms inconnus pour qui n'est de leur monde. L'insecte et la terre. Car la terre ne connaît pas le nom des espèces insignifiantes d'insectes qui vivent à sa surface telles qu'au hasard les coléoptères, les phasmes, ou les humains. Et de même les insectes ne savent de la Terre ni le nom ni la nature, ils ne connaissent que sa peau, ses poils, et leur microbiome. Bien naturellement il nous est intuitif que l'insecte rentre en terre, comme le font les fourmis par exemple, qu'il s'incarne et se fonde dans sa masse titanesque. Qu'il ne soit que poussière dans l'infini de son étendue tri-dimensionnelle.

Il n'en est rien. Aussi bien que l'insecte devient terre, la terre devient insecte. Le mélange est déroutant et ne ressemble vraiment à aucun des deux. La sagesse de la terre transforme l'insecte. Le frétillement de l'insecte mets la terre en mouvement. La terre apprends le rythme. L'insecte apprends le drone. L'union est singulière.

Les plages semblent détruites, ravagées par l’événement. L'insecte-terre les écoute et les chante. Il écoute son environnement vibrer sourdement, engourdi, paralysé. Le monde est pâteux, incapable de rugir comme il le fit. Il est presque doux, apaisé. Il grogne. Il soupire. ("City Of Fallen Angels")

Alors l'insecte-terre le frappe, le modèle, la plie, le broie. Il sait le rythme doux, il sait le rythme dur. Il sait le rythme dub, le rythme grime, le rythme hip. Les sons s'entremêlent, granuleux comme le sable. ("American Dream") Sales, les pads, sales, les sons et sales les percussions. Ça sent le désert, ça sent le bitume, ça ne sent plus l'homme depuis bien longtemps, il est parti dans quelques hurlements digitaux(*) ne laissant derrière lui pour se battre que "Snakes vs Rats".

La terre demande grâce. Alors l'insecte stoppe et lui montre le soleil (o))) qui lui encore sait vivre et jouer. Et quand la terre imite le soleil, la terre retrouve ses sens car dans ce monde c'est le soleil qui tourne autour de la terre(**). Et l'insecte recouvre doucement le soleil de ses sécrétions, et cela ils l'appellent "Broke".

Hélas trois fois hélas, voilà que l'union doit déjà se défaire car cruauté de la nature, qu'est la vie d'un insecte face aux millénaires de la terre. Et la force qui anime l'insecte-terre se délite : il délire. Ivre de vieillesse son chant se fait peu clair, sans vie, ennui. ("Hell A", "Agoraphobia") Perdu sans repère dans ce labyrinthe d'autoroutes l'insecte-terre contemple l'immensité de son œuvre et la tragédie qui l'anime : il ne vivra jamais assez longtemps pour y revenir et lentement comme font les ruches ou les fourmilières, passer des générations à achever leurs œuvres.

Alors son ton se fait noir, très noir : mélancolique, apathique, paresseux, presque pourrissant. Alors restent des impressions, des ébauches, du matériel superflu. Reste la lenteur des respirations du monde, inspire, expire, inspire, expire, inspire, expire, inspire, expire, si lentement, si longuement, trop longuement. Et le monde tremble de s'entendre respirer. La terre ne sait plus où elle ronronne, l'insecte ne sait plus où il frappe, pardonne-leur car il ne savent pas ce qu'ils font.

Et c'est face à la mort que l'insecte-terre est placé. Alors voyant son œuvre a demi-achevée il se pose l'ultime question, il subit l'ultime jugement plus terrible que ceux jadis d'Osiris ou de Yahwé : le sien. Son temps de vie fut-il judicieusement dépensé ? Quel est le mérite de son être, quel est la valeur de son œuvre ? Fallait il être ou ne pas être ? Fallait-il créer ou ne pas créer ?

Et puis la mort vient sans donner la réponse, car la mort n'en donne jamais.

Il fallait évidemment répondre oui.

_ _ _

(*)Deux des trois pistes bonus de la version digitale (qui culmine à 90 putain de minutes au lieu de 68 pour la version CD physique) comprennent des espèces de vocaux hurlés, grognés, chose.
(**)Stephen O'Malley déclarait "The Sunn revolves around Earth" pour signifier que SUNN (o))) n'était en fin de compte qu'un satellite d'EARTH.
(***)Ne cherchez pas il n'y a pas de *** dans le texte, c'était juste pour déclarer que je comptais mettre dans genre "Illbient/Experimental/Ambient/Drone" sauf que la case est trop petite.

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- Kevin Martin
- Dylan Carlson


1. City Of Fallen Angels
2. Gasoline
3. Agoraphobia
4. Snakes Vs Rats
5. Broke
6. American Dream
7. Don't Walk These Streets
8. Other Side Of The World
9. Hell A
10. Concrete Desert



             



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