"Gates To Purgatory"... "Soldiers Of Hell".. "Diabolic Force"... Pas de doutes, on a affaire à du bon vieux Speed Metal d'époque ! Et oui, en 1984 RUNNING WILD n'a pas encore trouvé le style si caractéristique qu'on lui connait. Pour son premier album, il n'était au fond qu'un groupe de Metal parmi tant d'autres, surfant allègrement sur les thèmes sataniques, certes pas encore totalement éculés, mais bon presque quand même. Sauf qu'en creusant un peu, on se rend compte que les lyrics de RUNNING WILD allaient un peu plus loin que le satanisme VENOMesque de base, rien que le titre "Victim Of States Power" en dit long sur le contenu "politique" de l'ensemble. Pas mal du tout en fait... Tout comme la musique. Car au-delà de son aspect très brut de décoffrage, ce premier album contient déjà son lot de classiques des plus fédérateurs, à commencer par l'imparable "Prisoners Of Our Time", qui n'est autre en réalité que le morceau éponyme du groupe, et donc un indispensable de leurs trop rares concerts. Et il n'est pas le seul : "Adrian SOS", "Soldiers In Hell" (très perceptible l'influence de VENOM sur celui-ci) ou encore "Genghis Khan" (un brin plus épique dans l'esprit, forcément), non vraiment tout cela est très sympa.

Et si Rock'n'Rolf a sa voix noyée sous la reverb, ne possède pas encore ce timbre très identifiable, on sent déjà chez lui cette capacité à écrire des lignes de chants, et surtout des refrains, très mémorisables.
Certainement pas le meilleur RUNNING WILD, mais un des plus attachants, à ne négliger en aucun cas, surtout si vous êtes amateur de ce vieux Speed Metal roots et underground, qui sait parfois ralentir le rythme pour accoucher d'un groove terriblement evil ("Preacher", amusant quand l'on sait que Gerald Warnecke est devenu vicaire !). C'est que RUNNING WILD n'était pas sans flirter avec une certaine forme de Black Metal primitif.