Il est devenu de plus en plus facile de balancer Danny Elfman comme influence principale d'un groupe. Mais là franchement les gars, je ne peux pas m'empêcher une nouvelle fois de ressortir cette bonne vieille étiquette bien vendeuse, parce que le bonhomme a enfin son véritable équivalent distorsionné, et cet équivalent, c'est le survolté DIABLO SWING ORCHESTRA, qui était tellement attendu au tournant qu’il nous a carrément emporté sur son manège. Et le tour de piste gratos après un premier album des plus prometteurs n’est autre qu’un tour de force qui va facilement attraper le pompon en remettant à plat toutes les idées qu’on pouvait avoir de l’Avant-Garde et en redonnant au terme « Opera Metal » un sens largement plus correct et plus prometteur.

Ah non messieurs dames, ce n’est pas de l’Avant-Garde de méchant qui vous fait dégueuler au final, ce n’est pas sombre, ce n’est pas sale. C’est charmant comme du Burton, poignant comme un Vaudeville ou un veau des champs (non, je ne l’ai pas cherchée bien loin celle-là). Comme si UNEXPECT enlevait la camisole sans perdre l’essence de ses concoctions, ses farces de cabaret et son génie de composition. DSO n’est jamais abstrait, il ose tout et fait plaisir à entendre dans son jusqu’au-boutisme cartoonesque aux poussées d’énergies incomparables, quoique jamais véritablement violentes ni haineuses (bien au contraire). Quelque chose qui fait plaisir à voir dans un univers Metal aux idées constipées. Les Suédois balancent les confettis et les grandes tirades, nous bercent les oreilles allègrement avec leurs hymnes impétueux.

Nous sommes au 6,8e ciel, au moins.

"Sing Along Songs For The Damned" culmine comme un Disney en pleine débauche, la preuve ultime que le Metal touche à tous les univers, même à celui de Patrick Sébastien, et que les Aristochats, eux aussi, avaient le droit à la reconnaissance des chevelus.

La note presque maximale.