Qu’est-ce que le véritable et indécrottable Death Metal ? Quel est son mode de vie ? Ses racines et par extension son évolution, sa pérennité, son sens auditif et visuel, voire son utilité ? Qui sont les meilleurs représentants du genre ? Comment vivons-nous une osmose avec nos représentants planétaires vouant un culte à notre déchéance humaine ? Que pensez-vous d’HATE ETERNAL ? Fils de MORBID ANGEL et pourtant tout aussi monument « deathesque » défiant n’importe quelle concurrence sur son terrain putride et crasseux à souhait ? Mesdames et Messieurs, je vous propose d’aborder le cas en images sonorisées. Êtes-vous prêt(e) ?

En premier lieu, prenez conscience de l’absence de Dereck « one take » Roddy à la batterie ainsi que celle du bassiste fondateur (définitive celle-là, R.I.P à l’âge de 30 ans : Jared Anderson). Alors, que nous reste t-il ? Monsieur Rutan, c’te bête question, m’enfin !

Pourquoi diable une telle entrée en matière, me demanderez-vous ? Hé bien, pour vous montrer l’exemple type que, malgré les départs forcés d’excellents musiciens, lorsqu’une composition est bonne, elle devient éternelle et passe haut la main l’examen de la continuité dans le temps. Ce qui m’amène à ce DVD.

Conçu en trois parties distinctes, "The Perilous Fight" présente sa partie concert puis celle qui découle des studios d’enregistrement en l’espace d’une interview rigolote ainsi qu’une partie vidéo et... « comment vit un death métalleux dans la vie de tous les jours » !!! Géant, hilarant, consternant ! Mais abordons en premier lieu le concert donné le 4 juin 2006, à Londres.

Ce "Live At The Garage" fait la part belle à "I, Monarch" troisième du nom. Bien que les deux premiers albums soient aussi magnifiquement représentés, l’esprit et le mode de vie death exulte dans l’apparition visuelle et sonore de ce live.

Un automatisme récurent chez HATE ETERNAL c’est que, à chaque début de morceau, Erik Rutan ne peut s’empêcher de faire sonner sa gratte comme si le silence était mortel et que le chaos sonore, lui, doit renaître encore et toujours de ses cendres sous peine de ne plus jamais entendre notre Death qui est aux cieux… Un ange passe, bref !

Puissant, dithyrambique et monumental, ça vous suffit ? Non ? Ok. Ce live démontre l’essence même de ce que doit être l’engouement metal via une de ses branches : l’Ultra Death Metal. Pour les avoir vu à Anvers (Belgique) à la sortie de "King Of The Kings", j’ai pu juger de leur qualité élogieuse de leur prestation ce soir de juin 2006.

Ce concert est d’une intensité rare où se mêlent assentiments de la maîtrise sonore et de l’impact, quasi physique, du phénomène. HATE ETERNAL a la haine comme il se doit et la communique, comme si l’urgence et la célérité des propos arrivaient à la fin de leur existence. Performance musicale, ambiance calibrée et musiciens se donnant corps et âme, ce concert est en fait une pure jouissance dont il faut se délecter pour peu que l’on aime le genre.

Pas de caméra fixe mais bon, cela reste une putain d’excellente performance live dédiée à notre maître metal, j’ai nommé le Death Metal tout puissant et technique - donc précis et tranchant ! Ce n’est pas un document à voir mais bien à ressentir et à inhaler dans ses moindres détails…